avril 24, 2024

Frankenweenie

P1.43 (ONLINE JPGS - PAYOFF)

De : Tim Burton

Avec les voix de Charlie Tahan, Winona Ryder, Martin Landau, Martin Short

Année : 2012

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru… Victor va tenter de cacher la créature qu’il a fabriquée mais lorsque Sparky s’échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…

Avis :

S’il y a bien un réalisateur qui a un univers visuel bien à lui, c’est Tim Burton. Que l’on adhère ou pas à son imaginaire, il faut avouer qu’il fait partie des rares cinéastes à avoir imposé leurs pattes. D’ailleurs ses premiers films parlent pour lui avec des chefs d’œuvre comme Edward aux Mains d’Argent, Ed Wood ou encore l’Etrange Noël de Mr Jack. Mais à l’aube des années 2010, le réalisateur s’est laissé embarquer dans des films de commande et il a laissé tout son culot et son imagination au placard pour correspondre à un plus large public. Ses derniers films parlent d’eux-mêmes comme Alice au Pays des Merveilles ou encore Dark Shadows que beaucoup n’aime pas. Il était donc grand temps que le chevelu redevienne lui-même en proposant une œuvre singulière et profondément intime. C’est alors qu’il sort Frankenweenie, un film d’animation en totale opposition avec ce que fait Disney d’habitude et qui signe le retour en grande forme de Tim Burton. Mais pourquoi le film est-il aussi génial ?

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Noooooon ! Pas la 3D !!!!!!

L’histoire du film se situe dans une époque totalement inconnue. Le réalisateur renforce ce sentiment de perdition temporelle en mettant des objets obsolètes avec des objets plus récents. Un jeune garçon qui répond au doux patronyme de Victor Frankenstein perd son chien Sparky lors d’un accident de la route. Traumatisé, il va longuement repenser à son animal. Mais lorsque son nouveau prof de sciences propose un concours  et raconte une histoire entre des éclairs et une résurrection, il voit là l’opportunité de refaire vivre son chien. Malheureusement, son expérience réussie ne va pas passer inaperçue et il va subir la pression de ses camarades. Enfin, on retrouve un Tim Burton inspiré car il retrouve ses premiers amours dans des thèmes allant du cinéma d’épouvante des années 60/70 à la jeunesse et à l’enfance. Ainsi, l’innocence côtoie la science, l’horreur côtoie l’humour et la poésie côtoie le macabre. On retrouve donc tout ce qui fait l’univers du cinéaste.

Mais au-delà de cela, le film est profondément un hymne d’amour au cinéma bi et à tout ce qui a bercé l’enfance du réalisateur. On retrouve des références sur quasiment tous les plans, toutes les séquences et même dans les noms et designs des personnages. Les animaux remplacent les monstres de Universal, les personnages rappellent bien évidemment des acteurs de films d’horreur de l’époque comme Vincent Price par exemple et tout cela contribue à faire de ce film une œuvre à part et qui résonne dans le cœur de tous les cinéphiles assidus. Mais les autres personnes pourront s’y retrouver aussi puisque l’histoire du film est belle, narrant le courage, la nécessité de se confronter à l’inconnu, l’obligeance de connaître avant de juger et tous ces messages font de Frankenweenie un film presque tout public.

Presque car il n’est pas vraiment fait pour les enfants. Si les références sont difficilement détectables pour eux, le graphisme très particulier peut rebuter plus d’une tête blonde et surtout, il y a de quoi effrayer. Entre les élèves tous bizarres comme le bossu, la blonde aux grands yeux ou encore le sosie de Frankenstein, les monstres qui vont de Godzilla aux petits Gremlins aquatiques, le film peut faire peur. Le choix du noir et blanc et extrêmement judicieux car cela colle parfaitement à l’ambiance, mais là aussi, ça peut faire dérouter plus d’un gosse. Enfin, on est loin du formatage des designs ronds de chez Disney. Ici, certains personnages sont difformes, laids et l’animation est beaucoup moins limpide qu’avec quelque chose d’informatisé. Tout ça rajoute de la poésie et de la cohérence à l’ensemble, on reconnait de suite l’auteur, et on sent même un petit côté Neil Gaiman, mais ça peut aussi effrayer certains enfants.

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L’abus de caféine est dangereux pour la santé.

Au final, Frankenweenie est un excellent film qui vaut vraiment le coup d’œil. Doté d’une poésie sans pareil et d’un graphisme très particulier, le film propose quelque chose de touchant, de beau mais aussi de macabre et d’original. Un film qui vibre de références au genre et qui résonne comme une ode à l’amour du cinéma bis, ce cinéma rejeté par une masse culturelle pensant détenir le monopole du bon gout. Tim Burton leur envoie un bon gros doigt d’honneur dans la face !

Note : 18/20

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=_sLvuxbNrYY[/youtube]

Par AqME

TrasherNote de Trasher: 17/20 Un très beau film d’animation, ultra référentiel et très bien fichu.

ServalNote de Serval: 11/20

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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