avril 25, 2024

Dalida

De : Lisa Azuelos

Avec Sveva Alviti, Riccardo Scamarcio, Jean-Paul Rouve, Nicolas Duvauchelle

Année : 2016

Pays : France

Genre : Biopic

Résumé :

De sa naissance au Caire en 1933 à son premier Olympia en 1956, de son mariage avec Lucien Morisse, patron de la jeune radio Europe n°1, aux soirées disco, de ses voyages initiatiques en Inde au succès mondial de Gigi l’Amoroso en 1974, le film Dalida est le portrait intime d’une femme absolue, complexe et solaire… Une femme moderne à une époque qui l’était moins … Malgré son suicide en 1987, Dalida continue de rayonner de sa présence éternelle.

Avis :

Lisa Azuelos est une réalisatrice française qui a connu un très gros succès dans les années 2000 avec « LOL (Laughing Out Loud)« , film qui avait ramené plus de trois millions de spectateurs en salles. Le film lança la carrière de plusieurs acteurs aujourd’hui essentiels du cinéma français comme Félix Moati, Pierre Niney, Christa Théret ou Thaïs Alessandrin. Après ce film, Lisa Azuelos s’est envolée pour les États-Unis pour remaker son propre film. De retour en France, elle va réaliser le très joli « Une rencontre« , qui ose la carte de la comédie romantique et qui sera assez sous-estimé.

Après avoir fait de la comédie et de la comédie romantique, Lisa Azuelos a eu l’envie de quelque chose de plus sérieux, peut-être pour se légitimer, et c’est ainsi que deux ans après nous avoir fait vibrer avec François Cluzet et Sophie Marceau, Lisa Azuelos se lance dans le biopic et elle a choisi de nous raconter la vie de Iolanda Gigliotti, dite Dalida. La vie et l’histoire de Dalida a tout d’une tragédie et forcément, faire un film qui raconte sa vie était comme une évidence et Lisa Azuelos, pour son premier film « sérieux », nous livre-là un film peut-être trop classique, mais tout à fait intéressant et touchant et surtout tenu par une actrice phénoménale, l’italienne Sveva Alviti qui est une très belle révélation.

Le 09 Avril 1956, à un concours amateur « Les numéros 1 de demain », organisé à l’Olympia, une jeune femme inconnue monte sur scène et subjugue par son talent et son charme oriental le producteur Eddie Barclay et le directeur des programmes da la radio Europe 1, Lucien Morisse. Cette jeune femme porte le nom d’artiste de Dalida, elle est italo-égyptienne et les deux hommes ne le savent pas encore, mais ils viennent de trouver l’une des chanteuses les plus douées et les plus iconiques de la chanson française.

Dalida, l’icône, la femme moderne et bien sûr, son destin tragique, comment ne pas faire un film qui lui est consacré ? Comment ne pas avoir envie de mettre en image son histoire, ses amours, ses tubes, son talent, son énergie, sa lumière et tout ce qui faisait sa complexité et bien sûr les drames qui vont traverser sa vie pour l’amener vers sa fin de vie, qui fera d’elle une icône brisée.

Après plus de vingt ans de comédie, Lisa Azuelos décide l’espace d’un film de changer de registre pour nous raconter cette immense artiste que fut Dalida. Pour ce film qui devait au départ faire trois heures, Lisa Azuelos a voulu raconter la vie de la chanteuse de A à Z et malgré une coupe d’une heure, la réalisatrice condensera de manière très précise la vie de Dalida. De son enfance en Egypte à sa mort en 1987 à Paris, la réalisatrice va nous raconter Dalida de façon très intime. Écrit par Lisa Azuelos, « Dalida » est un film au scénario très riche. C’est un scénario qui nous explique aussi bien la femme que le mythe et la carrière. C’est un scénario qui conjugue ces trois facettes qui ont fait de Dalida ce qu’elle est encore aujourd’hui. De son enfance égyptienne, en passant par « Les numéro 1 de demain », de son mariage avec Lucien Morisse, à ses aventures tragiques ou tumultueuses, de son avortement qui la rendra stérile, de ses années « Gigi l’amoroso » au disco et le palais des sports, de sa tentative de suicide à ce geste final en 1987, Lisa Azuelos n’oubliera rien et surtout, elle saura offrir un film aussi beau qu’il est passionnant et touchant et surtout, elle nous offre un film qui évite tout pathos. Lisa Azuelos a fait le choix de l’intime, elle a choisi de plonger totalement au plus près de son personnage, sans pour autant appuyer les tragédies qui jalonnent sans cesse la vie de la chanteuse. Bien entendu, à travers son film, la réalisatrice évoque l’époque, le fait que Dalida soit une femme « moderne » et révolutionnaire qui vivait dans une époque qui finalement ne l’était pas temps que ça. La réalisatrice parle aussi du star système, déjà présent, qui étouffe et peut briser des destins et des artistes. Bref, « Dalida » est complet et maîtrisé et il finit même pas se poser comme l’un des meilleurs films de sa cinéaste.

Si Lisa Azuelos tient un scénario impeccable, qui laisse imaginer ce que sa version de trois heures aurait pu être, du côté de sa mise en scène, la reconstitution est impeccable, et ça à toutes époques. Si le film est maîtrisé de bout en bout, que son esthétisme est superbe, que Lisa Azuelos dirige parfaitement ses comédiens, offrant un film tout en spectacle et émotion, on lui reprochera toutefois de faire un film un brin classique. « Dalida« , si beau et émouvant soit-il, demeure un film sans réelle surprise. On y trouvera aucun temps mort, le film nous emporte sans aucun souci et pourtant, il lui manque une étincelle, il lui manque un caractère qui le ferait monter encore d’un cran. Si, dans un sens, il se pose comme l’un des meilleurs films de sa réalisatrice, on lui regrettera de ne pas voir osé prendre des risques, et de livrer autre chose qu’un film, qu’un biopic très classique.

Heureusement, ce côté classique est mis de côté par ce scénario construit et dense, mais aussi et surtout par la révélation qu’est Sveva Alviti, dont c’est le premier rôle et qui compose une Dalida sublime. Une Dalida au-delà du réel, une Dalida troublante d’émotion, de vérité et de justesse. C’est bien simple, malgré la présence d’un casting solide autour d’elle, Jean-Paul Rouve, Riccardo Scamarcio, Nicolas Duvauchelle, Niels Schneider, Alessandro Borghi, on ne voit qu’elle, on ne retient qu’elle et surtout, malgré toutes les qualités que peut avoir le film, c’est Sveva Alviti qui fait le film. Lisa Azuelos a trouvé une perle rare, qu’on espère revoir vite sur les écrans.

Avec ce passage au sérieux, Lisa Azuelos livre là un beau et bon film. Racontant la vie et l’histoire de Dalida de manière précise, presque chirurgicale, tant le film est dense, et n’oublie que peu de chose (chose qui devait être présente dans sa version de trois heures), la metteuse en scène française fait revivre à l’écran de manière aussi solaire que sombre, la femme, l’icône, le mythe et elle nous touche en plein cœur.

Note : 15/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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