mars 28, 2024

Nous, Les Chiens… – Ni Laisse, ni Maître

Titre Original : The Underdog

De : Sung-Yoon Oh et Lee Choonbaek

Année : 2020

Pays : Corée du Sud

Genre : Animation

Résumé :

Le chien est le meilleur ami de l’homme. Affectueux, fidèle… mais lorsqu’il vieillit ou se comporte mal, il est abandonné comme un mouchoir souillé. Et lorsqu’il se retrouve seul face à la nature, son instinct animal reprend le dessus. L’esprit de meute également. Solidaire, déterminée, notre petite bande de chiens errants va peu à peu réapprendre à se débrouiller seule. Et découvrir la liberté.

Avis :

Dans le monde de l’animation asiatique, il est vrai que bien souvent quand on s’arrête sur cette catégorie, on pense d’emblée à l’animation japonaise, tant cette dernière nous fait rêver de très belle manière depuis tant d’années. D’ailleurs, bien souvent, c’est celle-ci qui arrive jusque dans nos salles obscures. Mais parfois, d’autres animés arrivent jusqu’à chez nous, et aujourd’hui, on s’arrête en Corée du Sud. Je ne sais pas pour vous, mais quand je pense aux films d’animation coréens, bien peu de titres m’arrivent en tête. Je pense à « Seoul Station » de Sang-Ho Yeon ou « Wonder Day » de Kim Moon-Saeng et c’est à peu près tout.

« Nous les chiens« , présenté à Mon premier festival et au Festival du film Coréen de Paris, est un film dont je ne savais rien, et que j’ai eu envie de regarder pour découvrir une nouvelle facette du cinéma coréen et j’ai très bien fait, puisque c’est un film étonnant, qui sort des sentiers qu’on a l’habitude de voir quand on pense à l’animation asiatique. Doté d’une intrigue amusante, le film de Sung-yoon Oh et Lee Choonbaek s’aventure aussi vers des terrains de dureté assez prononcés, allant vers des sujets d’une grande tristesse. D’ailleurs, si l’aventure et l’amusement sont bien là tout du long, qu’on se le dise, « Nous les chiens » n’a rien d’une comédie et il pourrait se faire émotionnellement difficile pour les plus petits. Quoi qu’il en soit, entre aventure, émotions et personnages attachants, « Nous les chiens » est une jolie, très jolie, réussite.

Un jeune chien vient d’être abandonné lâchement par son maître dans les montagnes. Livré à lui-même, ce fidèle compagnon va vite découvrir que l’abandon est monnaie courante, quand il rencontre d’autres animaux abandonnés qui doivent survivre seul. Ensemble, ils s’entraident, mais les animaux ne sont pas au bout de leurs tristes surprises, quand les hommes, pour d’autres raisons, les pourchassent. Ensemble, ils ne vont pas tarder à se lancer dans une quête jugée presque impossible, trouver un endroit sécurisé loin de toute activité humaine…

Il y a des films comme ça, on se lance dedans sans vraiment savoir où l’on va, vierge de tout préjugé, de toute idée, avec une simple envie de découvrir un univers, une histoire, peut-être des personnages attachants, et bien entendu, l’espoir d’émotions et bons moments à la clé. « Nous les chiens » de Sung-yoon Oh et Lee Choonbaek est tout ceci à la fois, et c’est avec plaisir que l’on va suivre cette aventure canine pleine d’amour.

Dans les grandes lignes, « Nous les chiens » est un film qui ne surprend pas vraiment, car dans son déroulé, il fonctionne comme un road trip pour une survie. On aura donc des moments de pure aventure, des moments de doute, des moments de drame et un final haut en couleurs, oui, on reste dans du dessin animé. Mais malgré ce schéma qu’on voyait déjà arriver, « Nous les chiens » arrive à non seulement surprendre, s’aventurant dans un drame noir inattendu, mais en plus de ça, il arrive à se faire passionnant jusqu’à son final, explosif et tout ce qu’il y a de plus sympathique (comme prévu). Le temps passe vite, les rebondissements s’enchaînent et nous entraînent avec beaucoup d’intérêt dans cette histoire. Les deux réalisateurs livrent une animation qui, si elle peut paraître simpliste, fait tout à fait l’affaire et une fois un petit temps d’adaptation, elle finit même par se faire charmante et entraînante, elle aussi.

« Nous les chiens« , c’est aussi des personnages tous plus attachants les uns que les autres. Que ce soit tous les toutous, ou bien entendu les méchants, tous ont un petit quelque chose qui fait qu’on a envie de les suivre, qu’on frémit, qu’on frissonne et pire encore qu’on craint pour eux, car au vu des choix que le film fait pour cette histoire, on se dit que tout peut arriver, même le pire, et ça, ça apporte énormément de suspens à l’intrigue.

Et en parlant des choix scénaristiques, c’est peut-être là que l’on peut émettre une petite réserve face à tout le bien que l’on peut trouver à « Nous les chiens » et encore, une réserve, c’est un mot trop fort et pas vraiment bien employé, car les dits choix sont loin d’être mauvais. « Nous les chiens« , c’est un film qui derrière l’aventure et les moments plus doux et tendres, est d’une très grande tristesse et émotionnellement parlant c’est un film très dur, qui s’aventure dans des sujets difficiles, surtout pour les plus petits. Ici, on parle d’entrée de jeu de l’abandon, pour après parler de maltraitance animale, de séparation ou encore de la mort. Des sujets inattendus pour un film qui se présente comme un film pour enfants. Adulte, on est bousculé par les émotions, alors les plus petits, ça risque d’être plus compliqué et surtout, ils risquent de sortir avec quelques questions. De plus, si le film a de bons moments de comédie, s’il est souvent joyeux, il reste avant tout un drame qui, quand il s’aventure sur ces sentiers-là, n’y va pas par quatre chemins et ne mâche pas ses scènes. C’est donc préférable de savoir, dans un sens, où les plus petits mettent les yeux et le cœur.

Hormis donc cette petite réserve qui est plus un titre d’information, « Nous les chiens » est une belle œuvre qui questionne la liberté, l’être humain, la survie, mais aussi parle d’amour, d’amitié, de confiance et d’espoir. L’aventure est bonne, le film n’a pas de temps mort, et l’on s’amuse autant qu’on est bouleversé. Étonnant de bout en bout, plein de suspens, le film de Sung-yoon Oh et Lee Choonbaek est une très jolie réussite !

Note : 16/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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