avril 20, 2024

Mon Frère est Fils Unique

Titre Original : Mio Fratello è Figlio Unico

De : Daniele Luchetti

Avec Elio Germano, Riccardo Scamarcio, Diane Fleri, Massimo Popolizio

Année : 2007

Pays : Italie

Genre : Drame, Comédie

Résumé :

Accio, La Teigne, crée le désespoir de ses parents. Il est farouche, polémique, bagarreur et a les nerfs à fleur de peau. Il agit par instinct, vivant chaque bataille comme une guerre. Son frère Manrico est beau, charismatique, aimé de tous, mais tout aussi dangereux…
Dans la province italienne des années 60 et 70, les deux jeunes hommes se battent sur deux fronts politiques opposés, ils aiment la même femme, Francesca, et traversent, dans une confrontation sans fin, une période de leur vie faite de fugues, de retours, d’échanges de coups et de grandes passions.
C’est l’histoire de leur parcours pendant 15 ans d’une histoire italienne. Accio et Manrico, deux frères très différents, mais peut-être pas tant que ça…  

Avis :

Réalisateur très connu en Italie, Daniele Luchetti l’est un peu moins chez nous. Commençant dans la publicité notamment pour Suzuki, Fiat ou Galbani, il réalise son premier film en 1988 et depuis, le réalisateur n’a jamais plus posé sa caméra. Personnellement, je n’avais vu qu’un film de Daniele Luchetti, le très beau « La Mostra Vita » que je vous conseille vivement. La fin des années 90 et le début des années 2000 sont pour le réalisateur quelque peu compliquées, car si le metteur en scène a de jolies critiques, ses films passent pour beaucoup inaperçus et finalement, il lui faudra attendre 2007 et ce « Mon frère est fils unique » pour lui permettre de retrouver les faveurs du public.

Pour ce film, Daniele Luchetti nous plonge au cœur d’une famille italienne dans les années 60. Une famille où les idées politiques sont fortes et surtout où elles s’opposent et si dans l’ensemble, le film de Luchetti est intéressant, il a d’un côté une sensation divine de surprise, car il n’est finalement jamais là où on se dit qu’il pourrait aller et de l’autre, il y a ce final qui laisse perplexe. Un final qui nous laisse sur notre faim, et qui fait que malgré les bons moments, on quitte le film de Luchetti assez partagé.

Italie, les années 60, quelque part dans une province italienne vit la famille Benassi. Au cœur de cette famille, deux frères, Manrico, beau, charmeur et communiste et Accio, révolté, ayant les nerfs à vif, et surtout fasciste. Les deux frangins s’aiment autant qu’ils se détestent, surtout quand ils se lancent sur la politique. Mais pourtant, ces deux frères que beaucoup, voire tout, oppose, vont découvrir qu’ils se ressemblent plus qu’ils ne le croyaient.

L’idée de nous raconter la vie de deux frères que tout oppose n’a rien de neuf, mais bien souvent, cette idée a donné naissance à de bons films. Là, comme ça, je pense d’emblée à « La nuit nous appartient » ou « Warrior« . Chez Luchetti, cette idée est très loin d’être mauvaise, elle donne même un fond remarquable à son film, opposant le communisme au fascisme, opposant l’héritage de Lénine à celui de Mussolini et ça, au sein même d’une famille lambda. Avec cette idée, Daniele Luchetti prend le temps de peindre deux portraits des plus intéressants. Et le metteur en scène ne fait pas dans la caricature, non, il offre toujours quelque chose (au départ) de pertinent et qui nourrit et construit ses personnages. Ainsi donc, toute la partie sur l’adolescence d’Accio est formidable, tout comme les premières oppositions des frangins.

Luchetti décrit aussi très bien l’Italie des années 60, offrant espoirs, rêves, travail, influences, ouverture sur le monde. De plus, malgré les oppositions politiques, le réalisateur peint un lien très fort et touchant entre ces deux frères. Deux frères qui sont admirablement tenus par deux très grands acteurs italiens. D’un côté, on trouvera l’excellent Riccardo Scamarcio (bien plus connu, « Romanzo Criminal« , « John Wick 2« , « Les traducteurs« ) et de l’autre le formidable et très sous-estimé Elio Germano (« Subbura« , « La Nostra Vita« , « L’Ami, François d’Assise et ses frères« ). Les deux acteurs sont bons, touchants et surtout, ils se complètent très bien. 

Bref, le film, à bien des aspects, est vraiment excellent et pourtant, on le quitte partagé. Partagé car finalement, plus son intrigue se construit et plus elle va là où on ne l’attendait pas et si elle arrive à surprendre, parfois, elle le fait plus de manière confuse, notamment dans son dernier quart. Si le scénario avait beaucoup d’intérêt, Daniele Luchetti fait peu à peu muter son intrigue, et il nous entraîne vers une cavale confuse, dont on n’arrive pas vraiment à cerner le pourquoi du comment. « Mon frère est fils unique » commence donc à s’effilocher quelque peu et il nous traîne jusqu’à ce final abrupt, qui n’arrive clairement pas à nous convaincre, surtout qu’en plus d’être trop rapide, Daniele Luchetti n’arrive pas à créer de l’émotion, et ainsi, on a l’impression que le final nous a été volé. Oui, c’est une conclusion, mais elle se pose bien trop vite et de manière bien trop confuse.

« Mon frère est fils unique« , dans l’ensemble et malgré sa fin, demeure un bon film et un film intéressant sur bien des aspects. Daniele Luchetti nous offre une bonne intrigue, une belle peinture, un portrait qui unit et désunit deux frères vraiment bon, puis il y a ces deux acteurs, Scamarcio et Germano qui sont au top. C’est vraiment dommage que le réalisateur se soit raté dans son dernier quart. Néanmoins, face à toutes les qualités que le film peut avoir, « Mon frère est fils unique » mérite vraiment qu’on y fasse un petit détour.

Note : 13/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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