avril 25, 2024

Rimbaud Verlaine

Titre Original : Total Eclipse

De : Agniezka Holland

Avec Leonardo DiCaprio, David Thewlis, Romane Bohringer, Dominique Blanc

Année : 1997

Pays : Angleterre, Belgique, France

Genre : Biopic, Drame

Résumé :

Paul Verlaine étouffe auprès de son épouse Mathilde. Le jeune Arthur Rimbaud a désespérément besoin d’être aimé. Entre les années 1871 et 1873, les deux poètes eurent des relations aussi passionnelles qu’orageuses et vécurent une liaison infernale…

Avis :

Réalisatrice polonaise, Agnieszka Holland partage sa carrière et sa vie entre son pays, la France et les États-Unis. Si elle commence par réaliser des films pour la télévision polonaise, très vite elle trouve le chemin des grands écrans. Le premier film qui la fait sortir du lot, c’est « Acteurs provinciaux » en 1980. Depuis, Agnieszka Holland fait une jolie carrière, discrète et intéressante. Au début des années 90, Agnieszka Holland tourne un film en France, « Olivier, Olivier« , puis un film au Etats-Unis, « Le jardin secret« , alors pour son prochain, elle va conjuguer les deux, tournant principalement en France, avec un casting international, où l’on retrouvera des acteurs français, des acteurs britanniques et un jeune acteur américain qui ne va pas tarder à exploser, Leonardo DiCaprio.

Pour son neuvième film, Agnieszka Holland a décidé de s’intéresser à la relation complexe qu’ont entretenue deux des plus célèbres poètes que le monde ait connu, Arthur Rimbaud et Paul Verlaine. Drame sur la violence d’une relation, « Rimbaud Verlaine » est un film qui est en demi-teinte. Aussi intéressant dans son point de vue historique qu’ennuyeux et maladroit parfois dans sa mise en scène qui dégage quelque chose de sale et misérable, « Rimbaud Verlaine » laisse un goût dont finalement on ne sait quoi en penser, tant on est partagé…

Paul Verlaine est ébloui par la poésie d’un jeune poète de seize ans, Arthur Rimbaud. Ainsi, pour découvrir le jeune homme originaire de Charleville-Mézières, il l’invite à Paris. Le jeune homme se révèle être alors insolent, hautain, bien trop sûr de lui et insupportable. Enfin, insupportable pour tout le monde sauf pour Verlaine qui est en totale admiration devant le culot et le talent de ce jeune garçon. Cette admiration va alors pousser le poète à quitter femme et enfant pour suivre celui qui deviendra son jeune amant. Les deux hommes vont alors barouder de Bruxelles à Londres, entretenant une relation aussi passionnée et fiévreuse que douloureuse et très conflictuelle.

« Rimbaud Verlaine » est donc un film duquel je ressors assez partagé. Partagé entre ce scénario mal écrit, mais qui reste intéressant en tout point et une mise en scène qui a tendance à grossir les traits sans que l’on comprenne vraiment pourquoi, ce qui peut vite devenir agaçant.

« Rimbaud Verlaine« , c’est l’histoire d’une passion dévorante qui emporte tout sur son passage. Comme je le disais, du point de vue de l’histoire, le film d’Agnieszka Holland est intéressant et tient de gros points forts. La réalisatrice polonaise peint deux portraits forts qui ont leurs points d’intérêt, entre un Arthur Rimbaud plein d’insolence et manipulateur et un Verlaine victime de Rimbaud et victime de lui-même.

Le scénario que tient la cinéaste entre ses mains met alors l’accent sur la complexité de la relation qui unissait les deux poètes, mais si historiquement parlant le film est intéressant, l’écriture en elle-même est maladroite, car bien souvent, on ne comprend pas vraiment l’engrenage de cette violence. On ne comprend pas vraiment certains des choix des personnages. Enfin si, on peut les comprendre, mais ils demeurent dans l’ensemble assez mal gérer. De plus, si les acteurs, David Thewlis et Leonardo DiCaprio, sont excellents, livrant tout deux des prestations fortes, leurs personnages manqueent d’émotions et l’on ne peut pas dire que l’on soit vraiment touché par leur histoire d’amour, et même leur destin. Enfin, on sera surpris que la cinéaste passe totalement à côté du rapport à l’art des poètes. Bref, Agnieszka Holland livre un film très froid, sale, et malgré des portraits et cette histoire intéressante, « Rimbaud Verlaine » a tendance à ennuyer.

Cette demi-teinte, on la retrouve aussi dans la mise en scène de la cinéaste qui livre-là un film maladroit, aussi sublime dans la retranscription de son époque, qu’elle a tendance à bien trop en faire quand elle décrit les relations de son couple d’amants.

Si la photographie est magnifique, si l’ambiance de Paris, Bruxelles ou Londres dans les années 1870 est parfaite, s’il y a un soin tout particulier pour les décors et les costumes, « Rimbaud Verlaine » a tendance à se faire fade finalement quand il s’arrête sur les sentiments qu’éprouvent ses personnages. Les acteurs sont très bons, et pourtant, malgré cela, on n’est pas touché par leur détresse, leur confusion et leur amour. Même si cette passion finira par consumer ses protagonistes, « Rimbaud Verlaine » manque de vie, de romanesque et il manque de tendresse et d’amour. Quand on y pense, c’est très dérangeant, car il y a peu de moments où l’on peut dire finalement qu’on a vu et suivi une histoire d’amour.

« Rimbaud Verlaine« , de par les faits historiques qu’il nous raconte, de par ses deux poètes, de par ses acteurs ou encore sa réalisatrice, avait bien des cartes en main pour être un excellent et surtout puissant moment de cinéma, et même si l’ensemble du film se regarde avec un certain intérêt, il demeure un film en demi-teinte, qui finalement, laissera peu de souvenir et ça, c’est vraiment dommage.

Note : 08/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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