avril 19, 2024

Toledo Steel – No Quarter

Avis :

Le monde du Heavy Métal est un endroit assez fermé tenu d’une main ferme par de grands groupes légendaires qui, même éteints, continueront à truster le haut du panier sans sourciller. Mais dans cet univers, de petits nouveaux arrivent et essayent tant bien que mal de s’imposer pour exister et imposer un Heavy classique, mais de bonne qualité. Tolède est une ville espagnole qui fut réputée pour sa construction d’épées avec un acier bien particulier. Rome et Hannibal se servirent des épées de Tolède pour mener à bien des guerres, notamment parce que l’acier de Tolède est soi-disant incassable et inusable. Bref, il n’en fallait pas plus pour qu’un groupe de Heavy prenne ce nom et s’engage dans un combat sanglant. Mais surprise, Toledo Steel n’est pas espagnol, il est anglais, de Bournemouth plus précisément. Fondé en 2011, le groupe sort tout d’abord une démo en 2012 puis deux EP en 2013 et 2015. Il faudra alors attendre trois ans avant de voir débouler un premier album, No Quarter, signé chez Dissonance Productions, jeune boîte créée en 2016. Et sans surprise cette fois-ci, cet album se révèle de bon aloi, relativement classique, mais détenant une certaine fougue et une énergie communicatrice qui gagne ses galons après plusieurs écoutes. Rien de révolutionnaire donc, mais un premier effort plaisant et maîtrisé.

Le skeud débute avec Behold the Machine. Il s’agit d’un long morceau pour entamer cette entrée en la matière, le groupe ne s’embêtant pas avec une quelconque introduction. Lorgnant presque sur les sept minutes, le morceau laisse pourtant un petit regret, celui de ne pas prendre vraiment de risque. Si les solos s’enchainent parfaitement, si le chanteur possède une voix idéale pour ce genre d’exercice, il n’empêche que ça reste très classique, et que ça manque un peu d’impact pour vraiment rester en tête. Et ce constat, il viendra nous titiller durant tout l’album, surtout durant la première moitié. On fait face à du Heavy classique, un peu trop, et tout ça manque de variété et d’innovations. Par exemple, No Quarter, le titre éponyme de l’album, demeure un bon moment, plus rapide que le précédent, mais auquel il manque réellement une aura pour rester dans les esprits. Techniquement, c’est irréprochable, mais tout ça manque d’une identité plus prégnante. Le résultat sera le même avec Cemetery Lake malgré son introduction nerveuse aux riffs imparables et avec sa batterie savamment maîtrisée, mais, encore une fois, le titre ne restera pas forcément en tête. Il manque aussi un bon refrain catchy pour pleinement nous contenter. Et Visions in the Fire nous fera le même effet. C’est bien, c’est même très bien, mais il manque un petit truc pour nous emporter totalement.

Fort heureusement, le groupe va se révéler dans sa deuxième moitié, avec des titres plus fédérateurs, peut-être même plus légers, mais qui confère, enfin, une sorte d’aura au groupe. Sight of the Sniper démarre au quart de tour et fait étalage d’un riff dont il sera difficile de ne pas headbanger. Le chateur s’éclate avec sa voix, qu’il titre vers les aigus, plongeant à corps perdu dans un bon Heavy stylisé des années 70/80. Mais c’est vraiment à partir de Rock Nights que le groupe va révéler une autre image. Bien plus Heavy and Hard que le reste des titres, on fait face à un titre guerrier et qui donne immédiatement envie de bouger dans tous les sens. Propre, dense et rapide, Toledo Steel se fait plaisir et dégage alors une autre image, une autre façon d’appréhender leur musique avec un titre  qui va faire danser les foules. Et ce sera la même chose avec Heavy Metal Headache, le titre le plus court, qui n’arrive pas aux quatre minutes et qui donne une patate d’enfer. Là-aussi, les riffs ultra rapides confèrent une aura au titre qui permettra aussi d’appuyer un refrain simple, mais diablement efficace. Enfin, When the Night Draws In est la parfaite synthèse de cette seconde moitié. On démarre avec un solo, on puise dans un Heavy simple mais qui a déjà fait ses preuves et le groupe ne nous lâche plus jusqu’à la fin, offrant aussi un refrain entêtant, fédérateur et qui laisse donc sur une excellente impression.

Au final, No Quarter, le premier album de Toledo Steel, est un bon album pour peu que l’on apprécie le Heavy de la vieille école. Si la première moitié laisse à penser à un groupe lambda qui ne possède pas vraiment de ligne directrice, les anglais se révèlent dans la seconde partie de l’album, avec des titres plus accrocheurs, mieux maîtrisés et qui offrent finalement une bonne image de ce jeune groupe qui, on l’espère passera le cap avec un hypothétique deuxième album.

  • Behold the Machine
  • No Quarter
  • Cemetery Lake
  • Visions in the Fire
  • Sight of the Sniper
  • Rock Nights
  • Heavy Metal Headache
  • When the Night Draws In

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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