avril 19, 2024

L’Illusionniste

De : Sylvain Chomet

Avec les Voix Originales de Jean-Claude Donda, Edith Rankin, Raymond Mearns, Tom Urie

Année : 2010

Pays : France, Angleterre

Genre : Animation

Résumé :

À la fin des années 50, une révolution agite l’univers du music-hall : le succès phénoménal du rock, dont les jeunes vedettes attirent les foules, tandis que les numéros traditionnels – acrobates, jongleurs, ventriloques – sont jugés démodés. Notre héros, l’illusionniste, ne peut que constater qu’il appartient désormais à une catégorie d’artistes en voie de disparition. Les propositions de contrats se faisant de plus en plus rares, il est contraint de quitter les grandes salles parisiennes et part avec ses colombes et son lapin tenter sa chance à Londres. Mais la situation est la même au Royaume-Uni : il se résigne alors à se produire dans des petits théâtres, des garden-parties, des cafés, puis dans le pub d’un village de la côte ouest de l’Écosse, où il rencontre Alice, une jeune fille innocente qui va changer sa vie à jamais.

Avis :

Sylvain Chomet est un auteur de bande-dessinée, scénariste et réalisateur de film. Sylvain Chomet, dans le paysage du cinéma français, a une place tout particulière. Œuvrant énormément dans le cinéma d’animation, Chomet a connu les nominations, les plus hauts prix, puisque que ce soit son court-métrage ou son premier long, tout deux ont été jusqu’aux Oscar. Basé à Edimbourg, Sylvain Chomet oscille aujourd’hui entre le cinéma d’animation et le film à prises de vues réelles.

Après son célèbre « Les Triplettes de Belleville » sorti en 2003, Sylvain Chomet va faire un tour sur le projet « Paris Je t’aime« , avant de revenir en 2010 avec cet « … illusionniste« . Adapté d’un scénario inachevé de Jacques Tati, Sylvain Chomet nous plonge dans les années 50 entre Paris et l’Angleterre, pour y suivre les mésaventures d’un illusionniste qui essaie de vivre de son art. Visuellement impeccable, doté d’un univers et d’un charme fou, « L’illusionniste » demeure cependant une déception, car malgré les graphismes et la réalisation de Chomet, le film a du mal à nous embarquer pleinement, ne dégageant finalement aucune émotion ou empathie pour son personnage et finalement, plus le film avance et plus l’ennui gagne du terrain et ça, c’est tellement dommage.

Paris, les années 50, alors que le rock envahit le monde, dans les cabarets et autres théâtres, les artistes dits classiques ne sont plus vraiment à la mode. Un illusionniste voit bien qu’il appartient à un autre monde, et malgré un numéro bien monté, bien orchestré, il a du mal à remplir les salles. Espérant vivre de son art, il prend la décision de quitter Paris pour aller tenter sa chance en Angleterre.

Cela faisait des années que je voulais me plonger dans l’œuvre de Sylvain Chomet parce que visuellement, ses graphismes, son style et son audace me donnaient très envie. Et même mieux que ça, je me savais certain d’être totalement conquis par tout ce que le réalisateur allait bien pouvoir me proposer.

Je commence donc par « L’illusionniste » et je dois dire que j’en ressors assez partagé et ennuyé. Dans un sens, « L’illusionniste » m’a donné ce que j’étais venu chercher d’un point de vue visuel. Franchement, le film est impeccable, c’est magnifique, j’en ai pris plein les yeux. Assurément, Sylvain Chomet a un univers et une patte qui lui est toute particulière. Sa réalisation est délicate, ses dessins, ses graphismes et son animation sont de pures merveilles de cinéma.

« L’illusionniste« , c’est des couleurs incroyables, c’est une photographie des plus superbes, qui offre beaucoup de jeux avec la lumière. Sylvain Chomet fait vivre ses personnages et son monde avec énormément de talent.

Du côté de son scénario, « L’illusionniste » est un film qui est intéressant dans le traitement de son époque, dans ses mœurs et les envies qui changent. Sylvain Chomet nous raconte les mésaventures quotidiennes d’un vieil homme qui va être dépassé par son époque et ça, malgré son talent évident. De ce côté-là, on ne peut rien reprocher au film de Sylvain Chomet, tant le sujet est intéressant et tant ce dernier est plutôt bien retranscrit. Mais voilà, comme je le disais, « L’illusionniste » est un film duquel je suis ressorti partagé et ennuyé. D’un côté, je suis donc partagé car visuellement, c’est superbe, sur le papier et dans son idée, c’est on ne peut plus intéressant, mais à l’écran, « L’illusionniste » est un film hermétique. Ou plutôt, c’est un film devant lequel je suis resté hermétique. Malgré tout le bien que j’ai pu en dire et que j’ai pu lui trouver, le film de Sylvain Chomet n’a pas réussi à me toucher et ses personnages laissent de marbre.

« L’illusionniste« , c’est un film qui n’a pas d’émotion. Il y a quelque chose dans cet « … illusionniste » qui n’arrive pas à fonctionner. Quelque chose qui fait qu’en plus de ne pas être touchant, on ne ressent rien face à ces personnages, dont on ne sait strictement rien. Les scènes se suivent et se ressemblent, et malgré un sujet en or, on ne comprend pas bien où le film veut nous emporter. Et si l’on ajoute à cela une mise en scène qui traîne en longueur, et qui n’arrive pas à nous emporter dans cette histoire, on finit par regarder cet « … illusionniste » avec ennui, espérant qu’à un moment donné, il finisse par nous prendre, nous toucher et nous sortir de cette tristesse absolue qui entoure tout le film. Malheureusement, cela ne viendra jamais et plus son intrigue se joue, et plus, tristement, on s’en détache.

Je suis donc très partagé de par cette première incursion dans le cinéma de Sylvain Chomet. Visuellement, « L’illusionniste » est superbe, voire même prodigieux, mais dans son intrigue et surtout dans l’attachement et les émotions, je suis resté en permanence en dehors de ce que le metteur en scène français proposait. Entre beauté et ennui, « L’illusionniste » se pose à mes yeux comme une belle déception. Mais une déception qui mérite qu’on s’y arrête, car il se peut que pour beaucoup, le film se pose comme une merveille, car si je ne suis pas entré dedans, si je n’ai pas été touché, « L’illusionniste » est très loin d’être un mauvais film.

Note : 09/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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