avril 20, 2024

DSW – Tales From the Cosmonaut

Avis :

Dans le domaine du rock (et même du métal), le Desert Rock est un genre un peu à part qui s’éloigne volontairement des carcans commerciaux pour fournir quelque chose de plus profond, de plus complexe et de plus libre. Riffs bien souvent saturés, mélodies aériennes et ambiance psychédélique, voilà les ingrédients pour du Desert Rock réussi. Si en plus, on ajoute à cela des morceaux qui durent plus de huit minutes, on obtient la recette magique d’un Stoner/Desert qui va convenir aux fans. Et DSW l’a très bien compris. Groupe italien quasiment inconnu au bataillon, DSW aime entretenir un certain mystère, notamment autour de ces étranges initiales, puisque le premier EP et le premier album reprennent ces lettres, mais en changent les significations. Bref, qu’importe le mystère si la musique est bonne ? Et avec Tales From the Cosmonaut, les italiens proposent un Desert/Stoner de fort belle qualité, qui mélange plusieurs influences, allant du métal au jazz en passant par un rock bien senti. Alors que l’album ne comporte que sept pistes (huit si on a la version deluxe), on fait face à un album qui avoisine l’heure d’écoute et c’est relativement bien, pour peu que l’on adhère à ce genre de musique, parfois un peu difficile d’accès.

Le skeud s’ouvre avec Vermillion Witch, un titre qui dépasse les huit minutes. Pas besoin d’introduction, le groupe l’introduit directement au sein du titre avec une batterie redondante et des riffs à la fois lourd et aérien, prônant d’entrée de jeu une dichotomie à la fois enchanteresse et pleine de promesses. Des promesses qui seront tenues après ce début qui met une bonne ambiance. On retrouve rapidement des riffs plus nerveux, un rythme qui s’accélère prudemment et un chanteur qui va faire étalage d’une belle voix grave, parfaite pour ce genre d’exercice. Mais le plus dur dans tout ça, c’est de ne pas ennuyer durant toute la durée du morceau. Le défi est bien relevé, puisque malgré sa longueur, DSW arrive à fournir une piste qui a du panache, qui varie les effets et qui sait quelle direction prendre. On retrouvera cet effet dans les trois premiers morceaux, les plus longs et les plus complexes à appréhender. The Well, par exemple, est un morceau hybride qui débute en mode Free Jazz avec une ligne de basse classique et quelques bribes de solos de gratte en arrière-plan. On entend même le batteur avec ses balais pour insuffler un style jazzy des plus étonnants dans ce genre d’entreprise. Mais le pire, c’est que ça marche et que cela donne encore plus de poids lorsque le morceau démarre vraiment, emportant tout sur son passage. Et que dire de Mother in Black, titre de plus de dix minutes, qui débute par la voix sublime du chanteur et qui lorgne grandement vers un blues rock qui ne demande qu’à partir en mode Métal Prog. Le groupe gère parfaitement la durée du titre et offre quelque chose de tout simplement beau.

Le groupe retrouve un vrai son Stoner avec El Chola. A la fois lent et bien rigide dans ses sonorités, le groupe ne tergiverse pas vraiment avec ce morceau et ne cherche pas à faire des mélanges. Avec ce titre, long de presque neuf minutes, DSW  lâche la bride au niveau des riffs et propose un moment lourd, puissant, mais qui s’insère parfaitement dans cette playlist à la fois douce et ravageuse. Cependant, après ce morceau, le groupe va fournir d’autres morceaux moins longs, lorgnant plutôt vers les cinq minutes, comme pour symboliser une métamorphose. Classified se veut plus rock à l’ancienne, avec notamment une rythmique plus enjouée, plus rapide et une mélodie plus légère. Alors oui, on est plus dans une atmosphère Prog, mais ça fonctionne à plein régime. Et puis lorsque le chanteur commence à chanter, c’est tout simplement beau. Crash Site sera plus difficile d’accès. Le début est tonitruant mais saturé et assez agressif. Si le titre est plutôt sympathique, il reste celui qui marque le moins de l’album. Et c’est alors Acid Cosmonaut de clôturer l’effort, faisant moins de trois minutes, mais allant droit au but et montrant que le groupe est aussi capable de fournir des titres plus courts, plus accessibles et très punchy. Pour les chanceux qui ont la version collector, The Giant offre une autre facette du groupe, avec un petit harmonica au départ, puis des riffs bien gras qui viennent emballer l’ensemble.

Au final, Tales From the Cosmonaut, le dernier album de DSW, est une franche réussite pour un petit groupe italien trop peu connu. Baignant dans un Stoner/Desert Rock de très grande qualité, le groupe peut se targuer de tenir la dragée haute à d’autres formations plus connues, avec une production moins glorieuse. Mélangeant les genres pour mieux nous surprendre, DSW demeure une belle découverte dont il serait dommage de passer à côté.

  • Vermillion Witch
  • The Well
  • Mother in Black
  • El Chola
  • Classified
  • Crash Site
  • Acid Cosmonaut
  • The Giant

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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