avril 20, 2024

The White Buffalo – On a Widow’s Walk

Avis :

Jake Smith est plus connu sous le sobriquet de The White Buffalo. Artiste accompli de la scène Folk et Country, il ne connaîtra pas forcément le succès au début de sa carrière. Si aux States il décolle calmement au début des années 2000 avec un premier album qui sera réenregistré six ans plus tard avec une meilleure qualité, il doit sa notoriété internationale à deux séries, Sons of Anarchy et Californication. Deux séries qui ont cartonné dans le monde et pour lesquels il signe plusieurs chansons, notamment pour les Sons of Anarchy où certaines scènes clés et emblématiques de la série sont accompagnées des musiques de The White Buffalo. On pense bien sûr à House of the Rising Sun qui est livre avec le final de la quatrième saison et Come Join the Murder, le dernier morceau à la toute fin de la septième saison. Avec sa voix si chaude, son coffre si puissant et sa barbe imposante, Jake Smith a acquis une reconnaissance mondiale dans un genre qui tombe un peu en désuétude, une folk américaine qui n’a pas, malheureusement, l’engouement en France. Mais qu’importe, désormais, chaque album de The White Buffalo est attendu avec attention et ce sixième effort, On the Widow’s Walk, est une bonne petite claque, bourrée de douceur et d’amour.

Le skeud débute avec Problem Solution, un morceau purement rock and folk vraiment très plaisant. Dès le départ, The White Buffalo laisse aller sa sublime voix avec un rythme enjoué et fort entrainant. Au sein du même titre, il demande les problèmes qu’ont les gens autour de lui, et il y apporte une réponse dans un style différent, sous la forme d’un break rythmique étonnant mais bien trouvé qui correspond finalement parfaitement au titre du morceau, énonçant les problèmes, puis trouvant les solutions dans un deuxième temps. Un deuxième temps plus scandé, avec un joli piano et moins de guitare, permettant à l’artiste de plus poser sa voix, offrant un élan de chaleur bienvenu. Le titre suivant, The Drifter, va être une ballade absolument superbe, dont lui seul à le secret. Outre sa voix qui fait vibrer les poils, The White Buffalo apporte une douceur incroyable à un morceau assez classique mais qui fonctionne à cent à l’heure. C’est beau, tout simplement, sans ambages et sans fioritures. Alors oui ça lorgne du côté de la country, mais c’est fait avec tellement de délicatesse. Cette alternance entre morceau rythmé et titre tout calme va être un peu l’adage de cet album. Au rang des titres un peu plus nerveux, on trouvera le fort sympathique No History, très rock avec des relents punk (un genre qui a baigné sa jeunesse) et en même temps faisant penser à Bruce Springsteen. Il y a aura aussi Faster Than Fire, aux riffs bien lourds et qui montre toute la palette vocale du chanteur, qui peut se faire doux, comme il peut pousser en rythme sur quelque chose de plus nerveux, de plus rapide. Et que dire de The Rapture, âpre, sec, qui aurait totalement sa place dans un épisode des Sons avec ces cris de loup qui renforce une ambiance désertique tout simplement parfaite.

Mais ce qui fait la force de cet album, outre cette alternance qui évite tout ennui ou déséquilibre au sein de l’album, c’est la puissance émotionnelle des ballades. The White Buffalo arrive à rendre n’importe quel titre un peu mélo en une ode à l’amour et en quelque chose de profondément touchant. Sycamore est d’une justesse folle et donne immédiatement envie de faire des câlins aux gens autour de nous (même en période de crise sanitaire, c’est dire !). Et que dire de Cursive, qui permet au chanteur de se livrer à un exercice difficile, se faire touchant sans jamais tomber dans la surenchère d’effets vocaux. Le défi est relevé avec brio et le refrain est d’une élégance incroyable. Widow’s Walk sera un peu à part dans les morceaux doucereux. Plus rythmé, plus enjoué aussi, il apporte un peu de fraîcheur, mais n’en demeure pas moins d’une efficacité sans faille grâce à une mélodie entêtante et un refrain ultra catchy. Et puis vers la fin de l’album, The White Buffalo nous gratifie de deux ballades d’une puissance émotionnelle sans équivoque. Le genre de morceau qui te donne la chair de poule dès la première écoute. River of Love and Loss est d’une beauté transcendantale. Très lent, le morceau est aérien, introspectif et touche au plus profond. Quant à I Don’t Know a Thing About Love, c’est la clôture parfaite pour cet album. Montant crescendo, le titre se permet un refrain d’une tendresse qui donne les larmes aux yeux et qui démontre toute la sensibilité d’un gros nounours qui fait parler ses sentiments. Ce titre est une bombe et synthétise parfaitement toutes les ballades qui parcourent l’effort.

Au final, On a Widow’s Walk, le dernier album en date de The White Buffalo, est une sacrée réussite, un skeud bien supérieur à ses aînés qui trainaient un peu la patte. Si l’on sent une omniprésence des ballades, elles sont tellement belles, tellement touchantes, tellement sincères, que l’on ne peut qu’être touché. Sans jamais tomber dans la surenchère, touchant toujours au plus juste, alternant avec des morceaux plus rock et plus pêchu, Jake Smith est très inspiré et nous faire ressentir de belles émotions au gré de ces onze pistes qui laissent un sublime rayon de soleil.

  • Problem Solution
  • The Drifter
  • No History
  • Sycamore
  • Come on Shorty
  • Cursive
  • Faster Than Fire
  • Widow’s Walk
  • River of Love and Loss
  • The Rapture
  • I Don’t Know a Thing About Love

Note: 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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