avril 24, 2024

What We Become

Titre Original : Sorgenfri

De : Bo Mikkelsen

Avec Mille Dinesen, Troels Lyby, Ole Dupont, Mikael Birkkjaer

Année : 2015

Pays : Danemark

Genre : Horreur

Résumé :

La famille Johansson passe un été idyllique jusqu’au jour où une épidémie de grippe virulente sème la mort dans le quartier. Les autorités décident de délimiter un périmètre de sécurité, puis cèdent à la panique en imposant la mise en quarantaine à tous les habitants du voisinage. Isolé du reste du monde, le jeune Gustav se rend vite compte que la situation est devenue incontrôlable. Il parvient à s’échapper, laissant les autres membres de sa famille à la merci d’une foule déchaînée et assoiffée de sang…

Avis :

Le film de zombie est devenu un genre extrêmement balisé et calibré, si bien qu’aujourd’hui, on trouve souvent des films qui font dans la redite, ou qui essayent de trouver un chemin arty pour rendre le récit plus intelligent qu’il n’y parait. Comme exemple, on peut citer le sympathique La Nuit a Dévoré le Monde, où la survie prend le pas sur les mastications des zombies. Néanmoins, malgré un ventre mou en ce moment et de moins en moins de films de zombie complètement fauchés, on arrive encore à mettre la main sur des projets intrigants, comme ce What we Become. Intrigant pour plusieurs raisons, mais dont la principale réside dans son pays d’origine, car rares sont les films d’horreur danois, qui plus est dans un domaine aussi vaste et calibré que les morts-vivants. Mais à la vision de celui-ci, un constat s’impose, What we Become ne change pas la donne, pire, il enfonce le genre dans une resucée pathétique et molle alors que le film dure à peine 1h15…

L’histoire est très simple. Un quartier va se faire placer en quarantaine suite à une épidémie de grippe virulente. Dès lors, les gens ne peuvent plus sortir de chez eux, et les ravitaillements se font par l’armée. Sauf que Gustav, ado dirigé par ses hormones, tombe amoureux de sa nouvelle voisine et il va sortir pour voir ce qui se passe dans le quartier. Surprise, les morts de la grippe reviennent à la vie et semblent avoir une faim de loup. Très clairement, à la lecture du pitch, on est en plein dans un récit déjà vu mille fois et on se doute bien que la surprise ne viendra pas du scénario. L’histoire est très classique et on retrouvera presque des éléments de La Nuit des Morts-Vivants de George A. Romero, avec les gens qui vont devoir cohabiter et les tensions qui vont régner au sein d’une même famille. Mais la comparaison s’arrêtera là puisque le film de Bo Mikkelsen n’aura aucune fond et n’abordera d’aucune manière le racisme ou autre sujet sociétal. What we Become est fade, mou et ne recèle aucun enjeu, si ce n’est survivre un petit peu.

Pour qu’un film aussi simple fonctionne, il faut des personnages bien travaillés pour lesquels on va ressentir de l’empathie. Et pour ressentir de l’empathie, il faut être capable de se projeter en eux. Mais les réactions débiles ne vont pas aider. Tout tourne autour de Gustav, un ado qui rentre dans l’âge adulte, qui a envie de baiser sa voisine et qui va être un peu trop curieux. C’est à cause de lui d’ailleurs que la situation dérape et les conséquences seront désastreuses pour tout le monde, même pour lui, mais dès lors qu’il s’aventure à l’extérieur pour ne créer que le chaos, il en devient insupportable. D’ailleurs, on a qu’une envie, c’est qu’il meurt assez vite. Les autres personnages vont graviter autour du jeune homme et ne seront pas bien traités. La mère de famille ne sert pas à grand-chose. La petite sœur ronchonne et cherche son lapin qui va finir dans une assiette. Le père de famille, que l’on devine beau-père de Gustav, est inactif et montre son côté sombre dans la pire des situations. Quant aux voisins, ils sont présents pour créer des tensions et ramener l’infection au sein du foyer, lieu protecteur qui va devenir un enfer. Tous les personnages sont fonctionnels mais ne servent pas vraiment le récit qui va vite tourner en rond.

Quand on repense aux personnages et à leurs actions néfastes, on va vite se rendre compte qu’ils payent pour ce qu’ils ont fait et qu’à quelque part, ces zombies sont une manne divine. On extrapole pour trouver du fond à un récit qui mouline dans la semoule et qui n’est peut-être qu’un exercice de style. Mais là aussi, c’est un peu la douche froide. Bo Mikkelsen ne se pose pas de questions et livre un film tout aussi froid que son pays. What we Become manque d’une patte graphique reconnaissable en plus de végéter dans des décors uniformes et redondants, c’est-à-dire une partie d’un quartier résidentiel quelque part au Danemark. La photographie est fade, les teintes grises et blanches ne rendent pas honneur aux zombies et on se retrouve face à un métrage qui manque d’un peu de tout. Sans émotion, le film est aussi sans mordant, sans impact et sans volonté de marquer durablement le spectateur. Le réalisateur semble se contenter du minimum syndical et livre un film de feignasse. Même les séquences d’attaque de zombies sont lénifiantes au possible et la seule bonne idée comme quoi les morts-vivants sont attirés par la lumière n’est jamais exploitée alors qu’elle pourrait être l’un des moteurs pour se protéger et sortir de cette galère. Bref, vous l’aurez compris, on navigue en eaux troubles et le film ne trouve jamais un bon chemin.

Au final, What we Become est un très mauvais film de zombie. Lorgnant grandement du côté de Romero pour son aspect survie à plusieurs dans une baraque, avec tous les égos qui vont avec, Bo Mikkelsen ne fait rien de son film et rend tous ses personnages détestables, au point de vouloir en finir au plus vite avec eux. Gris, terne, mou du genou et long malgré sa courte durée, What we Become enfile les perles et les clichés jusqu’à la lie, écœurant le spectateur devant tant de maladresse et de fainéantise.

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.