mars 29, 2024

Killswitch Engage – Atonement

Avis :

Killswitch Engage est un groupe emblématique du Metalcore. Il faut dire que c’est l’un des plus anciens et des influents, puisqu’il se forme en 1999 suite à la séparation de deux groupes. Initialement formé autour de Jesse Leach, le chanteur va subitement quitter le groupe après seulement un album, car il veut être au plus près de sa famille et il en a marre de ne plus avoir de voix après chaque concert. Il est alors remplacé par Howard Jones durant dix ans et quatre albums, qui donneront une reconnaissance sans égal au groupe, se prêtant même au jeu des bandes originales de film. En 2012, Howard Jones est contraint de quitter le groupe suite à des soucis de santé qui l’empêche de faire des tournées (un sale diabète) et c’est Jesse Leach, le chanteur originel, qui reprend le micro. Après des années de dépression et des problèmes vocaux, il fait son retour chez Killswitch Engage et donne un nouvel élan à la formation. Distribuant des skeuds tous les trois ans à un rythme métronomique, le groupe propose alors en 2019 Atonement, qui fait suite au superbe Incarnate. Plus court, plus concis, peut-être même moins marquant, ce nouvel album ne surprend pas vraiment, il peut même décevoir tant le talent n’est pas exploité, malgré des titres intéressants.

 Le skeud s’ouvre avec les deux meilleurs morceaux de l’album. Avec Unleashed, le groupe se rapproche de ce qu’il a fait précédemment avec Incarnate. A la fois puissant et mélancolique, alternant de manière optimale chant clair et chant crié, le groupe fournit un morceau assez long, bien travaillé et qui tabasse bien. Le refrain est ultra catchy et les riffs donnent immédiatement envie de headbanger dans tous les sens. En un mot comme en cent, le groupe livre un départ tonitruant qui donne vite envie de découvrir la suite. Et quelle suite ! Avec The Signal Fire, Killswitch Engage impose le meilleur titre de la galette. En duo avec Howard Jones (c’est la première fois que les deux chanteurs de la formation chantent ensemble), le morceau est une parfaite symbiose de ce qu’était et de ce qu’est le groupe aujourd’hui. Toujours en alternant les chants, mais puisant dans une énergie nouvelle et une mélodie accrocheuse, le groupe offre un titre qui fait chaud au cœur et aux oreilles. Même le break et le solo, pourtant courts, sont parfaitement exécutés. La douche froide arrive par la suite avec une succession de morceaux bien moins intéressants, à commencer par Us Against the World. Renouvelant le contrat du chant clair/chant crié, le titre manque d’envergure et de passages vraiment marquants. Le groupe semble ne pas savoir que choisir entre une mélodie plutôt en mid-tempo et quelque chose de plus virulent. De ce fait, le titre est moins percutant que voulu. The Crownless King est un titre plutôt sympathique, notamment grâce à la présence de Chuck Billy de Testament, mais ça reste très calibré et de ce fait, cela imprègne moins nos oreilles chastes… Puis avec I am Broken Too, le groupe se livre à la ballade et même si la voix de Jesse Leach est superbe, cela manque d’impact.

Pour attaquer la seconde moitié de l’album, Killswitch Engage regorge d’énergie et livre As Sure as the Sun Will Rise, un court titre surpuissant, avec un refrain en chant clair qui risque de cartonner en live, mais qui globalement, manque d’originalité. C’est sympathique, mais ça manque d’une patte créatrice. Le groupe semble se reposer un peu sur ses lauriers. Fort heureusement, Know Your Enemy va venir rassurer, puisque le morceau est plus travaillé, plus complexe et renoue avec des refrains qui donnent envie d’hocher la tête en rythme dans tous les sens. Même le refrain, cette fois-ci uniquement en chant crié, est puissant et reste bien en tête. Certainement l’un des meilleurs titres de l’album. Take Control sera plus dans la demi-mesure, resservant la sempiternelle recette du chant clair avec des riffs bien lourdingues et des insertions en chant crié. Si le morceau marche bien une ou deux fois, au bout d’un moment, ça ressasse un peu et l’ensemble sent le réchauffé, ce qui est dommage quand on connait les qualités techniques du groupe. Ravenous va renouer avec les titres courts (moins de trois minutes) et qui essayent de fracasser tout sur leur passage. C’est efficace mais ça manque d’impact pour que ça reste longtemps en tête. I Can’t be the Only One fait lui aussi office de ballade gentillette, quant à Bite the Hand That Feeds, le groupe clôture sur un titre surpuissant, peut-être trop.

Au final, Atonement, le dernier album en date de Killswitch Engage, est une petite déception. Non pas qu’il soit mauvais, bien au contraire, mais il manque de consistance et de morceaux vraiment marquants comme on a pu avoir par le passé. Le groupe répète un peu la recette qui a fait son succès et on a presque l’impression que tout ce petit monde a manqué d’imagination. Reste alors la voix magnifique de Jesse Leach, des riffs imparables et une production de mammouth pour un résultat trop court et peut-être un fainéant…

  • Unleashed
  • The Signal Fire feat Howard Jones
  • Us Against the World
  • The Crownless King feat Chuck Billy
  • I am Broken Too
  • As Sure as the Sun Will Rise
  • Know Your Enemy
  • Take Control
  • Ravenous
  • I Can’t be the Only One
  • Bite the Hand That Feeds

Note: 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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