avril 25, 2024

DCeased

Auteurs : Tom Taylor, Trevor Hairsine

Editeur : Urban Comics

Genre: Super-Héros, Horreur

Résumé :

Darkseid a de nombreuses fois tenté de conquérir la Terre et de réduire à néant les super-héros qui la défendent. Mais aujourd’hui, il y est parvenu. Lors d’un combat contre la Ligue de Justice, le seigneur d’Apokolyps a déchaîné toute la puissance de l’équation d’anti-vie, faisant ainsi du monde un enfer habité d’individus contaminés et hystériques qui se dévorent les uns les autres. Et face au chaos planétaire de l’anti-vie, les héros sont aussi vulnérables que désemparés.

Avis :

Le zombie est partout. C’est un fait, depuis maintenant une bonne vingtaine d’années, le mort-vivant est mangé à toutes les sauces sur tous les médias. Que ce soit dans le jeu vidéo, le cinéma, la bande-dessinée et même la musique, le zombie entreprend sa douce ascension pour devenir une figure immanquable de la culture pop. Forcément, il n’en fallait pas beaucoup plus pour que les auteurs de comics prennent le sujet à bras le corps et s’amusent à transformer nos super-héros en êtres sanguinaires amateurs de cervelles bien fraîches. Et c’est Marvel qui avait ouvert le banquet avec la saga Marvel Zombies qui, bien qu’inégale, ouvrait un nouveau champ des possibles et permettait de se projeter dans un univers post-apocalyptique où les super-héros deviendraient des prédateurs. DC aura mis son temps à fournir sa version des super-héros zombifiés avec DCeased. Scénarisé par le papa de la très grosse et indigeste saga Injustice, DCeased s’est aussi offert les services de Trevor Hairsine, connu pour son travail sur notamment Classwar ou plus récemment Eternal Warrior. Des zombies, des super-héros déifiés en mode morfal, un dessin accrocheur, est-ce si bien que ça DCeased ?

En cherchant la formule de l’équation de non-vie, Darkseid va semer le trouble dans l’univers et plus particulièrement sur Terre. En effet, alors qu’il vient de trouver la réponse, il se fait infecter et incorpore cela dans le corps de Cyborg qui revient sur la planète et va diffuser ce virus sur les téléphones portables et autres réseaux sociaux. Les humains deviennent zinzins, se griffent la tronche pour finir par se mettre sur la gueule jusqu’à ce que mort s’en suive. Les super-héros deviennent aussi vite infectés et une poignée va tenter de stopper la propagation du virus, tout en évitant la maladie aux plus forts et plus dangereux, comme Superman ou bien Flash. Derrière ce pitch tout simple se cache alors une légère critique de la société, trop accro aux smartphones et autres réseaux internet qui sont sensés nous connecter et nous rapprocher. Ici, cela nous rapproche tellement qu’on se bouffe. Une critique très légère qui va surtout laisser place à deux/trois choses plus intéressantes, un dessin gore très inspiré et une problématique qui met les super-héros en situation d’échec. Un échec pour sauver les humains, un échec pour sauver la planète, un échec pour sauver les siens, supposément indestructibles.

Car oui, le scénario est assez bête et rejoint toutes les autres productions zombiesques que l’on peut trouver n’importe où. Des infectés, des bastons, du sang, du gore et des super-héros qui se font bouffer par la masse. Mais cette situation devient encore plus instable lorsqu’il faut tuer les siens, ses amis, ses proches, et toutes ces personnes que l’on était censé protéger face à un méchant physique bien réel. La séquence où Superman doit tuer tout le Daily Planet est un crève-cœur pour lui. Pire encore lorsque Batman doit tuer Nightwing et Red Hood dans son manoir, pour sauver Alfred et prévenir tout le monde. Il y a aussi un certain regard sur la descendance, notamment pour Damian, le fils de Bruce Wayne et le fils de Superman, qui voient leurs pères impuissants face à une menace et qui doivent prendre des responsabilités alors qu’ils ne sont pas en âge de le faire. Malheureusement, ces passages-là sont assez courts et ne s’apitoient pas assez sur la douleur des enfants qui va les aider à mûrir et à prendre l’ampleur de leur héritage. Mais que nenni, DCeased se rattrape largement sur son rythme et sur cette volonté de ne jamais redescendre la tension, afin de montrer que cette épidémie est infinie et que personne ne trouvera de repos. Certains pouvoirs sont bien exploités comme celui de Flash qui devient l’une des plus grande menace, ou encore Batman qui, malgré son intelligence, ne trouve pas de moyen pour contrecarrer ce calvaire.

Néanmoins, les personnages secondaires ne sont pas suffisamment mis en avant. Si Green Arrow fait preuve de quelques moments de lucidité et aime lancer des blagues lors des moments un peu tendus, il reste à son statut de super-héros mineur et ne se révèle pas vraiment. Tout comme Black Canary qui se transforme en Green Lantern mais qui n’arrive pas vraiment à s’imposer dans le récit. Et je ne parle bien évidemment pas de Kid Flash ou de certains méchants complètement absents alors qu’ils auraient pu amener leur pierre à l’édifice, comme Le Pingouin, Double-Face ou encore Brainiac. Il manque quelques petites choses au récit pour le rendre plus dense, plus cohérent et plus intéressant. Car si le divertissement est bien présent, le rythme soutenu, le fond manque d’épaisseur et on fait face à un moment agréable mais pas forcément indispensable. Quant aux dessins de Trevor Hairsine, ils sont très bons et remplissent parfaitement le cahier des charges, avec des moments gores, des visages torturés et des moments plutôt sympathiques qui évoquent Crossed tout en restant bien plus soft.

Au final, DCeased est une mini-série plutôt sympathique qui devrait ravir les fans de morts-vivants comme je peux l’être. Si la surprise n’est pas au rendez-vous et que l’on lit une histoire bis, voire Z, fun et décomplexée, on regrette un peu qu’il n’y ait pas un fond plus prégnant et plus intelligent, malgré les aveux de faiblesse des super-héros. Sans être un incontournable, DCeased remplit son travail de divertissement presque un peu crétin sur les bords, en présentant un dessin très réussi et quelques phases qui font mouche, et c’est peut-être tout ce que l’on demande.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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