avril 18, 2024

Tomb Invader

De : James Thomas

Avec Gina Vitori, Andrew J. Katers, Samantha Bowling, Evan Sloan Weinstein

Année: 2018

Pays: Etats-Unis

Genre: Aventure, Action

Résumé :

L’archéologue Ally et ses associés sont engagés par un mercenaire pour dérober le légendaire Cœur du Dragon, une relique chinoise cachée au fin fond du Temple de Quin Shi Haung, truffé de pièges…

Avis :

Il fut un temps, jadis, où le nanar pouvait se délecter en toute délicatesse, puisque les réalisateurs et autres producteurs ne savaient pas vraiment que leurs films allaient être des catastrophes industrielles. Il fut un temps où on prenait du plaisir devant de mauvais films, tout simplement parce qu’il y avait une certaine candeur, une certaine naïveté dans ces projets ratés, où rien n’allait mais devant lesquels on pouvait gentiment pouffer, une canette à la main et une pizza bon marché de l’autre. Aujourd’hui, le nanar est mort, vie le nanar. Avec l’avènement de boîte de productions comme The Asylum ou Syfy, la notion de nanar a péri et on se retrouve avec des navets, des films qui ont conscience d’être des merdes et qui vont tout faire pour aller vers le ridicule, le nivellement vers le bas, débordant de cynisme et d’arnaque, mentant sur les jaquettes et les synopsis. Bref, aujourd’hui, le navet à remplacer le nanar et le goût est sacrément dégueulasse. Les mockbusters, ces « parodies » volontaires de blockbusters n’essayent même plus de faire quelque chose et préfère végéter dans un état proche de la paralysie cérébrale pour vendre à n’importe quel impotent un film bas de plafond et bien débile. Tomb Invader fait partie de ces films, parodiant Tomb Raider (déjà, fallait oser) et plonge le spectateur dans un étant second.

On ne va pas vraiment s’attarder sur le scénario qui est un grand n’importe quoi. Ally est une professeure en archéologie et elle vole de temps à autre des artefacts à des pays qui embauchent des mercenaires pour garder l’objet en question. De base, c’est déjà une connasse. Lorsqu’elle apprend qu’un riche homme d’affaires souhaite poursuivre les recherches de sa défunte mère, elle va se laisser tenter par l’offre, malgré le piège qu’elle voit venir gros comme une maison. Mais comme c’est une connasse, elle va faire la maline et jouer des coudes pour arriver à ses fins. Elle se retrouve donc avec ses copains et quelques trous du cul pour trouver un artefact rare pour le compte d’un homme d’affaire qui pue à plein nez. Autant dire que niveau scénario, c’est le vide absolu. L’histoire ne tient pas debout une seule seconde et rien ne va bien se passer. On plantera des combats autour de trois tentes pour mettre en avant des mercenaires asiatiques dont les motivations sont extrêmement lugubres. On ira voir un temple avec des pièges basiques, mais ça permettra d’éliminer quelques débiles. Puis la résolution est d’une médiocrité crasse, laissant presque entrevoir une possible suite… que personne ne veut voir.

Le pire dans tout ça, c’est que finalement le fil se prend vraiment au sérieux. Si humour il y a, c’est toujours pour jouer au plus malin et faire des appels aux spectateurs pour faire croire qu’il rigole. Sauf que rien n’est vraiment drôle et rien n’est vraiment sérieux. Le film a le cul entre deux chaises et n’arrive pas à choisir son genre. Simple pastiche ou film d’aventure/action pompé salement ? C’est problématique car cela amène des soucis de tonalité et empêche le spectateur un peu laxiste à se raccrocher à quelque chose de potable. Alors bien évidemment, quand on regarde un film estampillé The Asylum, on sait à quoi s’attendre, sauf que là, c’est non seulement mal foutu, mais ça ne choisit jamais réellement son objectif, se voulant un film d’aventure fauché et tout simplement médiocre.

Médiocre jusqu’au bout des ongles, puisque la réalisation est une pure catastrophe. C’est bien simple, tout est moche. La photographie est terne, la direction artistique est inexistante, les cadres ne sont pas du tout recherchés, les effets spéciaux sont infects et lorsqu’il y a du combat, on frétille gentiment des paupières tant tout bouge vite pour masquer les incompétences des acteurs à gérer ce genre de scènes. James Thomas est un manche et ce n’est pas pour rien qu’il bosse chez Asylum. Même les décors sont affreux. On voit rapidement de c’est du fake, du carton-pâte à peine dégrossi que des élèves de primaire pourraient faire à la maison à l’occasion d’une kermesse. Il n’y a rien à sauver dans ce film. Même pas les personnages qui sont écrits avec le cul et dont les réactions sont contreproductives. Ils sont tous linéaires et parfois, on essaye de nous faire croire que le méchant est en fait gentil ou qu’un gentil est un sale type, mais la sauce ne prend pas vraiment, chacun se contredisant la scène d’après.

Et parlons un peu des acteurs, qui sont d’une nullité monstrueuse. On le sait, certains acteurs essayent de commencer leur carrière chez Asylum pour tenter de percer, mais force est de constater que c’est souvent l’inverse qui se produit. On voit plus des vieux sans contrat terminer leurs pauvres jours sur des productions merdiques que de jeunes premiers qui vont avoir une carrière impressionnante pour la suite. Ici, Gina Vitori est tout simplement épouvantable. Certainement recrutée pour son physique plutôt agréable (et qui ressemble un tout petit peu à celui d’Alicia Vikander), elle n’a aucun charisme et ne donne aucun corps à un personnage qui en avait bien besoin. Pour le reste du casting, c’est un peu la même chose et chacun rentre dans une case bien précise. On aura droit au beau gosse ténébreux, à l’homme d’affaire ventripotent peroxydé pas très gentil, au geek de service, à la meilleure amie, j’en passe et des meilleurs. Bref, tout cela est cliché, voire même pénible, et rien ne viendra nous secouer un petit peu.

Au final, Tomb Invader est une purge. Ce n’est ni un nanar, ni un navet, c’est tout simplement un crachat à la tronche de ceux qui regardent ce genre de programme. Cynique en tout point, fabriqué pour de mauvaises raisons par des types sans talent, ce film est un exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire au cinéma, même en DTV. En bref, il s’agit d’un film qui risque fortement d’endommager vos neurones et vous feriez de fuir, pauvres fous.

Note : 01/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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