mars 29, 2024

Halloween – La Nuit des Masques

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Titre Original: Halloween

De : John Carpenter

Avec Jamie Lee Curtis, Donald Pleasence, P.J Soles, Nancy Loomis

Année : 1978

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

La nuit d’Halloween 1963. Le jeune Michael Myers se précipite dans la chambre de sa sœur aînée et la poignarde sauvagement. Après son geste, Michael se mure dans le silence et est interné dans un asile psychiatrique. Quinze ans plus tard, il s’échappe de l’hôpital et retourne sur les lieux de son crime. Il s’en prend alors aux adolescents de la ville.

Avis :

Il y a des personnages qui font la légende du cinéma. Et bien souvent, c’est dans le cinéma d’épouvante que l’on retrouve les personnages les plus emblématiques du septième art. Cela est d’autant plus vrai que les premiers épisodes des sagas avec les plus grands boogeymen sont réalisés par des petits gars qui font une carrière honorable. Wes Craven et son petit pédophile de Freddy, Clive Barker et son maître en acupuncture Pinehead, Tom Holland et sa poupée Brave Gars Chucky ou encore John Carpenter et son très fin Michael Myers. Et s’il y a bien un tueur en série très mystérieux et charismatique, c’est bien l’homme au masque de William Shatner. Alors pourquoi Halloween la Nuit des Masques est-il devenu un film culte ? A-t-il bien vieilli ? Retour sur l’initiateur d’une saga horrifique aujourd’hui culte !

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Qu’est-ce que je vais mettre ce soir ?

L’histoire est très simple. Un soir d’Halloween, un jeune garçon du nom de Michael Myers tue sa sœur avec un gros couteau. Une vingtaine d’année plus tard, ce jeune garçon est suivi par le docteur Loomis, qui voit en lui l’incarnation du mal, ne le considérant même pas comme un être humain. Malheureusement, le tueur s’évade de l’asile et retourne à son quartier d’antan et prend pour cible la jeune et jolie Laurie Strode. Alors il est vrai qu’aujourd’hui, l’histoire n’a rien d’innovant, et je pense que même pour l’époque, ce film n’avait rien d’extraordinaire, mais il y a quelque chose qui baigne ce métrage, le faisant osciller entre fantastique et horreur. Bien entendu, le film tient la route grâce au charisme et au mystère de Michael Myers. Durant tout le métrage, le réalisateur ne montre jamais son visage, ne donnant comme son que sa respiration haletante et cela donne une certaine force mystique au tueur. Tout comme ses apparitions sporadiques autour de l’héroïne, qui demeure aujourd’hui téléphonées, mais qui sont relativement efficaces, renforçant l’aspect mystique du tueur. Alors malheureusement, si l’on regarde que ces aspects-là du film, effectivement, le métrage a pris un coup de vieux. Mais rares sont les films d’aujourd’hui à présenter une telle recherche de cadrage, une telle musique stressante, rappelant un petit peu celle de L’Exorciste, ou encore une telle recherche dans le mysticisme de son meurtrier. Délaissant complètement l’aspect frontal et gore, John Carpenter se concentre sur des jump scares un peu éculés, mais qui ont le mérite d’être efficace et donnant tout le charisme à Michael Myers.

S’il faut dire les choses qui fâchent, il faut avouer que le film a un gros problème de rythme. Il ne se passe pas grand-chose durant un bon moment et il faudra attendre la fin du métrage pour que cela bouge un peu. Néanmoins, quand les meurtres commencent, ils sont assez nerveux et plutôt efficaces. On pourra par contre pester réellement contre l’humour volontaire du film, notamment lorsque Laurie a sa copine au téléphone qui se fait étrangler et qu’elle croit qu’ils sont en train de baiser. Cela nuit à l’ambiance mortifère qu’a voulu mettre le réalisateur et ce décalage est assez mal vu.

Au niveau des personnages, on retrouve les jeunes adolescentes frivoles et la gentille, qui est forcément l’héroïne. Si l’on ressent une grande liberté de ton dans le métrage, ce qui fleure bon la fin des années 70 et le début des années 80 (oui, on voit des nibards), on reste dans des clichés qui ne sont plus d’actualité aujourd’hui. Certains personnages sont presque inutiles, à l’image du docteur Loomis qui passe la totalité du film à attendre, ou encore au shérif qui n’en branle pas une de tout le métrage. Les acteurs sont néanmoins très bons. Jamie Lee Curtis, qui fut durant un temps la muse de John Carpenter, est très crédible en jeune et jolie adolescente. Seuls les moments d’intense peur sont peu crédibles. Donald Pleasence est plutôt bon dans un rôle débonnaire, mais tous les acteurs sont effacés pour laisser plus de place à Michael Myers, énigmatique et effrayant avec son masque inexpressif. Il vole la vedette à tout le monde, notamment sur certaines scènes très efficaces, comme celle du placard, où l’on sait à quoi s’attendre, mais qui est moins violente que prévue et montre toute la ténacité du tueur ou encore la scène du fantôme. Bref, le véritable personnage central est Michael Myers.

Enfin, on pourra s’énerver sur les réactions de la jeune Laurie, qui accumule les bourdes, prêtant à sourire. Le fait qu’elle ne finisse pas le tueur une fois diminué, ou encore qu’elle s’enferme dans un placard au lieu de s’échapper. Bref, pas mal de petits défauts, mais qui donnent un aspect dramatique au film et qui le rend d’autant plus attachant.

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Tu préfères l’aile ou la cuisse ?

Au final, Halloween la Nuit des Masques est un excellent film d’horreur. Mais il souffre grandement des affres du temps, le rendant parfois risible alors que ce n’était pas la volonté du réalisateur. Quoiqu’il en soit, le véritable personnage central du film est Michael Myers, être indestructible et inexpressif, et John Carpenter a vraiment créé un mythe, une icône du cinéma d’horreur. Et rien que pour ça, le film vaut le coup d’œil et on ressent grandement la patte du réalisateur. Personnellement, je suis très attaché à ce film mais je conseille aussi le remake de Rob Zombie, plus frontal, plus dur, et assez différent de ce film.

Note : 16/20

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8SFmmROBUto[/youtube]

Par AqME

ServalNote de Serval: 19/20

TrasherNote de Trasher: 17/20 Un slasher ultra culte et intemporel!! et une musique monumentale!!!

IscarioteNote de Iscariote: 16/20 A remettre dans le contexte de l’époque pour pouvoir l’apprécier comme il se doit.

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Halloween – La Nuit des Masques »

  1. Cool, mon film de chevet est présent sur le site 🙂

    « S’il faut dire les choses qui fâchent, il faut avouer que le film a un gros problème de rythme. »

    Je constate que cette critique est de plus en plus récurrente…
    Bon, ok, c’est sûr que le film n’a rien à voir avec le cinéma d’horreur épidermique et surdécoupé tel qu’il se pratique de nos jours. Et franchement, ce n’est pas un problème à mes yeux.
    Pour ma part, je trouve que le rythme lent, voire lancinant qui est celui de 90% du film – mettons de côté la longue séquence de poursuite finale qui est pour le moins agitée – est le seul qui pouvait coller au long-métrage, lequel orchestre justement un jeu du chat de la souris basée sur l’observation et l’inaction.
    Cela dit, je ne m’ennuie pas un seul instant lorsque je le visionne, le climat envoûtant émanant de la mise en scène ultra-précieuse de Carpenter et la figure charismatique du boogeyman créant sur ma petite personne une sorte de magnétisation quasi irrépressible. C’est ainsi.

     » Alors il est vrai qu’aujourd’hui, l’histoire n’a rien d’innovant, »

    Je ne suis pas forcément d’accord avec cette idée. Il faut se replacer dans le contexte de l’époque.
    Combien de films avaient déjà mis en scène une sorte de fantôme désincarné prêt à passer les trois quarts de la pellicule à observer ses proies avant de les réduire en bouillie ?
    Moi, je n’en vois aucun. L’ambiance et le concept d’Halloween, la nuit des masques sont vraiment très particuliers.
    Certains films avaient déjà posé quelques jalons du slasher à venir (Black Christmas, The Town That Dreaded Sundown), mais aucun n’avait réussi à donner une place aussi importe, voire mystique à son personnage principal.

    Au passage, félicitations pour ce site, il est excellent.

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