avril 25, 2024

Just Like a Woman

De : Rachid Bouchareb

Avec Sienna Miller, Golshifteh Farahani, Bahar Soomekh, Tim Guinee

Année: 2013

Pays: France, Etats-Unis, Angleterre

Genre : Drame

Résumé :

Deux femmes, Marylin et Mona, traversent les États-Unis en voiture. Elles ont toutes les deux des rêves différents : la première voudrait être danseuse du ventre alors que le seconde tente d’échapper à la police.

Avis :

Rachid Bouchareb est un réalisateur français, qui traîne dans le milieu du cinéma depuis les années 80. Pourtant, il lui aura fallu attendre 2006 et « Indigènes » pour qu’il soit mis bien plus en lumière. Depuis, le réalisateur n’a pas vraiment retrouvé le succès, même si dans un sens, chacun de ses films demeurent un événement.

Trois ans après son « hors-la-loi » qui connut un succès assez relatif, Rachid Bouchareb est parti en Amérique tourner un film aux allures de road trip. Sorti dans l’anonymat complet, quatre ans après sa date de sortie au Etats-Unis, c’est-à-dire en 2017, et sorti directement en DVD, « Just like a woman » reste dans l’ordre du confidentiel et c’est bien dommage, car il est un très joli cru pour son réalisateur qui dresse de jolis portraits de femmes, ainsi qu’un film dont le côté road trip est bourré de charme. On ressort de cette petite découverte touché, le sourire aux lèvres et la sensation d’avoir partagé un joli moment de cinéma. Bref, « Just like a woman » mérite bien plus de lumière.

Mona et Marilyn sont toutes deux mariées et toutes deux s’ennuient dans leur vie. Alors que Marilyn se voit dans la même journée perdre son travail et apprendre que son mari la trompe, Mona, elle, commet une faute irréparable. L’une comme l’autre décident de fuir et elles vont se retrouver sur un parking. Marilyn, qui est passionnée de danse orientale, décide de se rendre à une audition à l’autre bout du pays. Elle propose alors à Mona de la suivre…

Rachid Bouchareb est un cas assez étonnant, parce que le réalisateur français se voit depuis un peu plus d’une dizaine d’années sortir de l’ombre de temps en temps et il y retourne presque aussi vite. Si certains de ses films jouissent de belles promos, « Indigènes« , « Hors la loi » ou dernièrement « Le Flic de Belleville« , certains films réalisés entre ces films-là passent totalement inaperçus. Qui a entendu parler de films comme « London River » ? « La Voie de l’ennemi » qui réunissait ni plus ni moins que Harvey Keitel et Forest Whitaker ? Ou encore « Just like a woman« ,le film sur lequel on s’arrête aujourd’hui. D’ailleurs, sur les trois cités, « Just like a woman » est sûrement son film le plus confidentiel et c’est vraiment dommage, car il se pose comme l’un des plus jolis du réalisateur.

« Just like a woman« , c’est un road trip très attachant que nous offre le réalisateur français. « Just like a woman« , c’est l’histoire de deux femmes qui vont s’émanciper et ainsi prendre le contrôle de leur vie. Tenu par un très bon scénario, Rachid Bouchareb ne réinvente rien et pourtant livre un film qui arrive à nous tenir jusqu’au bout de lui-même. Abordant de beaux et bons sujets, « Just like a woman » est un film qui parle de liberté, d’amitié, d’amour, de tolérance, de culture et d’héritage, le tout en offrant deux portraits remarquables et deux directions de vie très intéressantes. Très différentes et pourtant assez semblables, le scénario est complet grâce à ses deux personnages qui se font écho. Deux personnages que le scénario fouille, leurs donnant de la nuance et beaucoup de relief. Rachid Bouchareb part de situations qu’on qualifiera de clichées, pour mieux nous surprendre dans ce qu’il décide d’entreprendre pour le destin de ces deux femmes. Certes, il est indéniable qu’on pense d’emblée au « Thelma et Louise » de Ridley Scott. Le film a dans un sens la même colonne, mais pourtant, « Just like a woman » en est assez loin.

Rachid Bouchareb nous entraîne ici dans un drame, mais un drame lumineux au final. Un drame dont le côté road trip nous prend et jamais ne nous lâche. Franchement, on adore voyager avec ces deux femmes, et même si le film a quelques maladresses, comme par exemple une agression, Rachid Bouchareb arrive en permanence à nous toucher, voire plus.

Très rythmé, savoureusement filmé, dégageant un charme certain et une alchimie évidente entre ses deux actrices, « Just like a woman » est un bon et beau voyage à travers l’Amérique. L’un de ces voyages dont on n’a pas envie de voir se finir.

Tenu de manière impeccable par Sienna Miller et Golshifteh Farahani, le duo d’actrices se complète très bien et chacune d’elles apporte son petit plus à l’ensemble. On retrouvera aussi dans un rôle secondaire et touchant l’ami fidèle de toujours, Roschdy Zem. On notera simplement que hormis ces acteurs-là, le film ne jouit pas de personnages secondaires plus impactants. Rachid Bouchareb mise tout sur ses deux actrices et heureusement pour lui, ça fonctionne très bien.

C’est vraiment dommage que ce film de Rachid Bouchareb soit passé totalement inaperçu, parce qu’il se révèle être aussi beau dans sa forme que dans son fond. Le voyage est bon, on s’amuse en compagnie de ces deux femmes, tout comme on en ressort touché par les portraits que le cinéaste français dresse. Bref, je le redis, c’est vraiment dommage que le film demeure dans l’anonymat !

Note : 16/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Just Like a Woman »

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