avril 16, 2024

D’Après une Histoire de Stephen King

Auteurs : Matthieu Rostac et François Cau

Editeur : Hachette

Résumé :

Les chiffres parlent pour lui : 350 millions d’ouvrages vendus depuis  la publication de son premier roman en 1974, un corpus d’une cinquantaine  de romans et deux cents nouvelles…
Stephen King, c’est aussi plus de 80 transpositions de ses écrits sur grand  et petit écrans à travers le monde, ce qui fait de lui l’auteur vivant le plus adapté.
Son empreinte sur la pop culture, immense, indélébile, se manifeste à travers de multiples œuvres marquantes, du Carrie de Brian de Palma à la première saison de Mr Mercedes en passant par les chemins détournés du Shining de Stanley Kubrick. Ses excroissances télévisuelles (Les Vampires de Salem« Il » est revenu) ont traumatisé plusieurs générations.
Les projections de ses tropes sous toutes leurs formes ont balisé notre façon d’appréhender le fantastique, l’horreur… comme le cinéma d’exploitation  dans son ensemble, de la série B à la série Z.
Pour écrire ce guide exhaustif, les deux auteurs ne se sont rien épargnés :  les 4413 pages du cycle de la Tour Sombre, les 5 saisons de la série Haven, les 10 films de la saga des Enfants du Maïs, et même les 19 heures du soap opera indien vaguement inspiré de Ça.
Qu’ils aiment ses livres, ses films, ou les deux, les fans de Stephen King  trouveront dans ces pages la totalité des adaptations des romans  de Stephen King, décortiquées et mises en rapport avec l’œuvre originale.

Avis :

Le cinéma, c’est bien souvent une histoire d’adaptation de romans. Si les histoires sont réécrites par des scénaristes pour pouvoir être adaptables sur grands écrans, à la base, il y a toujours des livres, des romans et des auteurs ont plus le vent en poupe que d’autres. Parmi les plus gros vendeurs de best-sellers, Stephen King est le roi de l’adaptation. A un tel point que parfois, ses romans ne sont pas encore publiés que des producteurs ont jeté leur dévolu dessus pour en faire un film ou une série. Malheureusement pour notre écrivain favori, bien souvent, les adaptations de ses bouquins fleurent bon le nanar cosmique et dans tout le lot, rares sont les petites pépites. Forcément, un écrivain comme le King et des adaptations à ne plus savoir qu’en faire, il n’en fallait pas plus pour voir débouler un livre qui parle de cela. Et c’est Matthieu Rostac et François Cau qui s’y collent, en grands adulateurs du maître de l’horreur. Pour quel résultat ?

La première chose que l’on aurait pu craindre, c’est un récit hagiographique à propos du maître. A savoir des textes élogieux sur tous ses romans et un regard un peu plus acerbe sur certaines adaptations. Fort heureusement, ce ne sera pas le cas, quitte même à être très dur envers le romancier. Les deux auteurs n’hésitent pas à tacler certaines œuvres, comme Dreamcatcher, Les Tommyknockers ou encore Ca, tout en abreuvant le propos de l’état de santé du King à l’époque, trouvant à chaque fois des accointances avec ses propres addictions, que ce soit l’alcool ou la poudre blanche. Et c’est en ça que le livre est très intéressant. S’il est écrit avec amour, ça transpire dans chaque mot utilisé, il sait faire la part des choses pour autant, trouvant le recul nécessaire pour aborder certaines œuvres littéraires qui peuvent aveugler l’aficionado pure souche. Alors effectivement, on peut ne pas être d’accord sur certains points de vue, il s’agit aussi d’un ouvrage avec une vision, mais c’est aussi bien d’avoir du grain à moudre sur certains romans et cela donne une furieuse envie de se replonger dans certaines œuvres pour peut-être la redécouvrir.

La livre est construit d’une façon répétitive, à savoir une double page sur le roman, puis une double page sur son adaptation, que ce soit en film, en série, en mini-série, voire même en courts-métrages. Cette redondance s’appuie sur un cadre chronologique des écrits du King. On commence alors pour le premier livre qui fut adapté, puis on avance de façon linéaire dans le temps. Bien entendu, comme cela concerne les parutions de romans, les critiques de films n’ont aucune cohérence temporelle, mais ce n’est pas bien grave, après tout, il fallait bien choisir un angle. Et les analyses des adaptations sont clairement savoureuses. Comme on le sait, la plupart des films issus de l’univers de Stephen King sont mauvais. Soit parce qu’ils ne respectent pas l’œuvre de base, soit parce qu’ils mal foutus, soit parce qu’ils ont été tués dans l’œuf. Les deux auteurs sont de vraies encyclopédies là-dessus, évoquant les débuts des projets, avec les producteurs, les chaînes qui ont mis de l’argent, le contexte de l’époque, les changements de scénaristes et de réalisateurs. Bref, en plus d’avoir un regard critique sur les films, on a aussi un historique qui explique pourquoi tel ou tel film fut un fiasco total. Là aussi, la plume est fine, incisive et très drôle. On sent bien la fatigue au bout du huitième film des Children of the Corn.

Le seul petit bémol que l’on pourrait reprocher à ce livre, c’est clairement sa mise en page et le choix de certaines couleurs qui ne sont pas adaptés. Certaines couleurs sont trop criardes, parfois on flirte gentiment avec le mauvais goût et surtout, certaines phrases sont presque illisibles à cause des couleurs choisies. Quelle idée d’écrire en rouge sang sur un fond noir ! Et puis il y a quelques petites coquilles, qui ne gênent pas trop la lecture, mais qui sont tout de même présentes, allant même jusqu’à placer une phrase dans les principaux changements d’un film à un autre film… Alors ce ne sont que des broutilles, mais elles sont tout de même assez visibles.

Au final, D’Après une Histoire de Stephen King est un très bon livre pour tous les fans de l’écrivain, mais aussi du cinéma et des adaptations qui ont été faites. Complet, dense, drôle et vraiment bien écrit, Matthieu Rostac et François Cau offrent un bel ouvrage, quasi encyclopédique sur le maître de l’horreur et sur toutes les adaptations, même les Dollar Babies, ces courts-métrages adaptés pour seulement un euro. Bref, on ne peut que vous conseiller la lecture de ce livre.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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