mars 28, 2024

Aephanemer – Prokopton

Avis :

Le metal est rempli de success story (ou d’epic fail story dans le cas tragique de groupes comme Anvil ou Exhorder), et celle d’Aephenemer est assez impressionnante. Conçu à la base comme le projet solo du guitariste Martin Hamiche, Aephanemer se développe en tant que groupe après la sortie du premier EP Know Thyself, avec le recrutement de Marion Bascoul au chant et à la guitare rythmique, Mickaël Bonnevialle à la batterie et Anthony Delmas à la basse. S’ensuit un premier album, Memento Mori, sorti en autoprod. Par la suite, Anthony Delmas quitte le groupe et est remplacé par Lucie Woaye-Hune. Les toulousains sortent un deuxième album, Prokopton, représentent la France au Wacken Metal Battle et dégottent un contrat avec Napalm Records, rien de moins. Le tout en 5 ans seulement. Chez Napalm, ils ressortent Prokopton avec une version deluxe comprenant un titre inédit et les versions instrumentales des chansons. Et à l’écoute de l’album, on se dit clairement que c’est mérité.

Mixé par Dan Swanö (Insomnium, Opeth, Theatre of Tragedy), Prokopton jouit d’une production monstrueuse où chaque instrument est parfaitement audible et montre que le combo s’est donné les moyens de ses ambitions. On peut même dire sans que ce soit exagéré qu’Aephanemer sonne comme un groupe suédois. On sent d’ailleurs très vite les influences de groupes comme Children of Bodom, Amon Amarth, Dark Tranquillity ou Equilibrium.

Aephanemer, c’est  du death mélodique très bien exécuté. Sur Prokopton, l’ajout d’une orchestration symphonique donne aux morceaux une dimension épique et on s’attend à tout moment à se prendre un drakkar en pleine gueule. Marion Bascoul livre un growl puissant qui n’aurait rien à envier à Angela Gossow d’Arch Enemy, alors que l’ensemble gratte/basse colle des beignes à répétition avec des riffs monstrueux et la batterie de mammouth ultra rapide et massive achève le tout.

Cela commence avec Prokopton et on sent tout de suite qu’on va assister à une véritable déferlante, et les titres suivants The Sovereign et le sauvage Dissonance Within confirment cette sensation. Snowblind nous offre une vraie épopée avec un des rares moments de calme de l’album, au détour d’un break calme en chant clair. At Eternity’s Gate, le très bel interlude instrumental offre une pose salutaire avant l’hyper rapide et rentre-dedans Back Again et le redoutable Bloodline où la batterie devient un vrai marteau-piqueur. Le morceau fleuve If I Should Die, long de neuf minutes, conclut avec panache un album flamboyant, quand sur la version deluxe Path of the Wolf constitue la dernière lame pour mettre KO.

Flamboyant de bout en bout, Prokopton montre encore une fois (au cours d’une année où on ne compte plus le nombre de branlées made in France) l’extraordinaire vitalité de la scène metal hexagonale avec des groupes qui n’ont pas à rougir devant leurs homologues européens. Et parmi nos joyaux nationaux, Aephanemer est clairement un groupe sur lequel il faudra compter.

  • Prokopton
  • The Sovereign
  • Dissonance Within
  • Snowblind
  • At Eternity’s Gate
  • Back Again
  • Bloodline
  • If I Should Die
  • Path Of the Wolf (bonus track)

Note : 17/20

Par Nikkö

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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