avril 23, 2024

Black Bomb A – Black Bomb A

Avis :

Sur la scène métal française, certains ont réussi à s’imposer plus ou moins rapidement et sont devenus des cadors qui peuvent se faire dépasser les foules. Si on peut compter sur Gojira à l’internationale, sur notre territoire, les groupes sont assez nombreux comme Lofofora, AqME, Mass Hysteria ou encore Black Bomb A. Fondé au milieu des années 90, le groupe originaire des Yvelines va rapidement se faire un nom sur la scène underground, présentant un punk hardcore dont on n’a pas forcément l’habitude en France. De scène en scène, ils se font repérer alors par Sriracha et les premiers albums vont les révéler. On se souvient tous de Mary et son introduction fédératrice ou encore de Nightcrawler et son ambiance lugubre. Bref, les gars sont devenus des incontournables de la scène métal française et continuent aujourd’hui d’assoir une certaine autorité. Malgré des alternances entre deux chanteurs pour la voix grave (Passation de pouvoir entre Arno et Djag), le groupe a toujours fournit des albums régulièrement et ce septième en date intervient trois ans après Comfortable Hate, espérant relancer une machine un peu grippée, la faute à une médiatisation en berne. Oui, le métal français se porte assez bien mais on n’en parle pas assez. Alors que vaut cet album éponyme ?

Le skeud débute avec Arrogance et des bruits de populace qui semble manifester. Rapidement, Arno prend le micro pour beugler dedans et Poun répond avec sa voix si caractéristique. Les riffs sont violents, lourds et rapides, et le morceau ne laisse aucun répit. Le groupe revient en grande forme, toujours très en colère et on va vite reconnaître ce style si particulier, qui ne fait aucune concession et fournit un premier titre qui laisse sur le carreau, quitte à délaisser par moment la mélodie pour rester dans une violence latente. Fort heureusement, dans sa seconde moitié, un passage chanté va permettre d’adoucir le tout, sous la forme d’un break plutôt salvateur. Un break de courte durée avant de lancer Brand New PleasureArno se fait plaisir en intro pour lancer la voix criarde et aigue de Poun qui lui réponde de façon très rapide, renouant avec un aspect punk hardcore qui s’est un peu dilué dans le premier morceau. Le problème, c’est que c’est très violent, voire carrément poussif par moment, et du coup, le morceau se s’imprime pas vraiment. Un titre voué à la scène, mais qui manque cruellement d’instants marquants ou impactants. Civil War débute avec une voix de speaker et on ressent encore une fois toute la colère du groupe qui évoque des sujets graves et les manie à sa sauce. Ici, le refrain est plus marqué, il reste plus facilement dans les mémoires et Black Bomb A en profite pour livrer un titre plus varié et moins dans le frontal. C’est toujours aussi brut, mais ça reste plus accessible. Et Bulletproof va confirmer cette tendance, sorte de morceau résolument punk hardcore mais qui contient un refrain en chant clair plutôt bien vu et qui reste rapidement en tête. Résolument l’un des meilleurs titres de l’album, à la fois violent et doux par certains aspects, et c’est tout ce que l’on demande au groupe.

Malheureusement, après cette belle surprise, les morceaux vont se suivre les uns après les autres sans vraiment marquer l’auditeur qui va enchainer les titres assez courts sans en remarquer un seul. C’est souvent répétitif, ultra bourrin pour des artistes qui savent faire autre chose. My Last Resort (rien à voir avec Papa Roach) se veut punk dans l’âme avec les riffs clairs et rapides et la voix de Poun, mais on restera dans quelque chose de très simple et qui n’a pas une aura importante au sein de l’album. Il en sera de même avec Kill Yourself, qui ressemble à n’importe quel autre titre de l’album, ou encore Greed, qui contient une belle entrée en matière, mais qui retombe après dans la facilité et la violence gratuite. Si c’est un peu la marque de fabrique de Black Bomb A, c’est aussi sa faiblesse, de fournir des titres courts, concis, mais qui manquent d’envergure et de poids. Brainwashed est bien sympathique mais se noie dans la masse malgré son côté plus « doux » par rapport au reste. Quant à Fight the System, il ne restera dans les esprits que par son côté anarchique voulu et le chant ultra rapide de Poun qui se rapproche d’un ska sous acide. C’est plutôt léger et c’est bien dommage. Néanmoins, on peut noter No Time to Say Goodbye, le morceau le plus travaillé de l’album, qui rejoint Bulletproof sur sa construction et sa faculté à mettre en avant un chant clair qui permet de se démarquer du reste et d’imprégner l’auditeur. Le groupe clôturera sur Wake Up, arpentant le schéma d’une batterie de Black Métal pour finir sur une outro ultra violente et sans grand intérêt.

Au final, Black Bomb A, le dernier album de Black Bomb A, est une petite déception malgré les bonnes critiques qu’il se paye dans les magazines spécialisés. Violent en diable, avec très peu de nuances, le groupe se perd un peu dans une énergie pas tout le temps maîtrisée et des titres courts qui finissent par se ressembler et par moins marquer celui qui écoute. Un album qui n’est pas déplaisant au demeurant, les fans s’y retrouveront, mais qui manque de moments accrocheurs et de morceaux plus travaillés au niveau de la construction et de l’ambiance.

  • Arrogance
  • Brand New Pleasure
  • Civil War
  • Bulletproof
  • My Last Resort
  • Kill Yourself
  • Greed
  • Brainwashed
  • Fight The System
  • No Time to Say Goodbye
  • Wake Up

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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