mars 28, 2024

Extinction

De : Ben Young

Avec Michael Pena, Lizzy Caplan, Israel Broussard, Mike Colter

Année: 2018

Pays: Etats-Unis

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Un père hanté par l’idée de perdre sa famille voit son pire cauchemar se réaliser quand une puissance destructrice venue d’une autre planète débarque sur Terre. Alors qu’il lutte pour leur survie, il se découvre une force inconnue pour protéger sa famille du danger.

Avis :

La science-fiction est un genre qui a le vent en poupe ces derniers temps, et ce n’est pas seulement dû à Star Wars ou encore à Disney. Car si l’on met de côté toutes les facéties de la firme aux grandes oreilles, on se rend compte que de plus en plus de réalisateurs connus tentent le passage à la science-fiction, comme par exemple James Gray avec son Ad Astra ou encore Denis Villeneuve avec Premier Contact et Blade Runner 2049 (sans oublier son Dune). Mais il y a aussi les tous petits qui essayent de se tailler une part du lion, et parfois sans passer par la case cinéma, mais uniquement en VOD. Et Netflix est un vivier particulièrement intéressant puisqu’il donne sa chance à certains jeunes réalisateurs comme c’est le cas avec Ben Young qui s’était faire remarquer avec Love Hunters. Avec Extinction, on aura droit au sempiternel combat entre humains et aliens, à un détail près, puisque le film se base sur un twist intéressant et des flashbacks qui ne sont pas si inutiles que ça. Bref, si Extinction ne casse pas des briques, il n’en demeure pas moins un film qui tente des choses.

On rentre rapidement dans le vif du sujet. Michael Pena joue un père de famille travaillant dans une usine et il n’arrive plus à dormir, faisant sans cesse des cauchemars sur une invasion extraterrestre. Des cauchemars qui mènent la vie dure à sa famille, devenant irritable et souvent absent. Son couple bat alors de l’aile et ses deux filles lui en veulent. Cependant, tout va changer quand son cauchemar va devenir réalité et qu’il va falloir survivre dans un milieu hostile. Ses cauchemars deviennent alors la clé de leur survie. Ici, Ben Young ne s’embarrasse pas vraiment d’une présentation digne de ce nom. On y voit un père de famille un peu larguée, une femme qui se pose des questions sur son couple, et deux jeunes filles qui blâment leur père, trop souvent absent. Une relation simple au sein d’une famille tout à fait normale. Le premier quart du film est donc une présentation des personnages, et surtout de ce père qui fait des cauchemars envahissants et pourtant terriblement crédibles. Vision du futur ou du passé, c’est bien là tout le mystère du film.

Le problème avec cette entrée en matière, c’est qu’elle est désincarnée. Michael Pena ne force pas le trait de son personnage, mais il semble à côté de la plaque, notamment au niveau des émotions. C’est assez plat comme jeu et cela peut surprendre au départ. Il en est de même avec Lizzy Caplan qui manque vraiment d’implication dans le projet. Du moins, c’est ce que l’on croit au départ et au fur et à mesure que l’intrigue se déroule, on va rapidement comprendre de quoi il en retourne et c’est plutôt bien pensé. Cependant, encore une fois, on reste un peu perplexe sur cette entame un peu longue pour rien et qui accumule, dès lors que l’on sait le twist du métrage, des incohérences gênantes. Des incohérences qui se retrouvent dans le storytelling des flashbacks, qui sont présents pour expliquer les cauchemars du héros, mais aussi pour brouiller les pistes de ce que l’on voit. On sera surpris à plus d’un instant, se demandant même si le film n’a pas sauté, si le montage est bien dans le bon sens. C’est déroutant et cela peut laisser plus d’un spectateur sur le carreau.

Le film prend donc tout son sens sur sa fin et sur son twist final qui va révéler le pourquoi du comment et qui sont les envahisseurs. Le scénario est alors très malin, tout devient limpide et finalement, on se surprend à trouver le film de mieux en mieux, non pas parce qu’il évolue dans le bon sens, mais parce qu’il détient une vraie bonne idée. Certes, on reste décontenancé par tout le reste et son flou global, mais tout comme Reeker, film d’horreur qui fonctionne à sa toute fin, Extinction propose un vrai propos et une vraie réflexion sur la robotique et l’évolution des nouvelles technologies. C’est léger, mais ça fonctionne et ça peut faire froid dans le dos. On n’est d’ailleurs pas loin de la vallée dérangeante.

Malheureusement, l’ensemble va souffrir de plusieurs points noirs. Tout d’abord, on sent que le budget n’est pas à la hauteur des intentions de Ben Young. Les effets spéciaux sont vraiment minables, les effets numériques sont visibles et nous sortent même du métrage tant on a du mal à y croire. Au niveau des décors, c’est là aussi la douche froide, avec des fonds verts dégueulasses et lorsque les personnages évoluent dans des endroits clos, on reste dans des couloirs gris et impersonnels. En un sens, cela colle finalement à la psychologie des personnages, mais ce n’est pas joli et cela ne titille pas la rétine. D’autant plus que la réalisation reste anecdotique, avec quelques bonnes idées mais qui ne sont pas révolutionnaires non plus. En fait, le film manque d’ambition dans sa débauche d’effets spéciaux ou dans sa phase d’attaque. Si on aura droit à des affrontements et quelques gunfights, c’est assez léger et on sent vraiment, encore une fois, le manque de budget.

Au final, Extinction de Ben Young (à ne pas confondre avec l’autre Extinction avec Matthew Fox et qui se déroule dans la neige avec des zombies) est un film de science-fiction qui possède un bon fond et qui arrive à nous tenir sur la longueur grâce à un twist qui vient nous surprendre. Mais pour arriver à cela, il faudra lutter contre des incohérences scénaristiques étranges, quelques errances au niveau du rythme et surtout, des personnages froids et distants pour lesquels on ne ressentira aucune empathie. En bref, un film sympathique qui gagne en intérêt grâce à sa fin, mais qui pêche en son milieu à cause de son manque de budget. Intéressant donc, mais pas indispensable.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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