avril 25, 2024

Parasite Inc. – Dead and Alive

Avis :

Si en France le métal est assez mal vu par les médias de masse, ce n’est pas partout pareil, notamment dans les pays voisins comme l’Allemagne, qui nous met à l’amande d’un point de vue quantitatif. Car oui, si la culture française de masse fait l’impasse sur les groupes de métal, la qualité est très clairement au rendez-vous et les fans savent vers où se tourner. Quant à l’Allemagne, elle possède aussi d’excellents groupes, mais dans le tas, certains sont moins bons que d’autres et pour autant mis en avant. Ce qui n’est pas forcément le cas de Parasite Inc., groupe de Death Mélodique formé en 2007 à Aalen et qui bénéficie d’une médiatisation moindre, notamment parce que le groupe est jeune, mais aussi parce qu’il se fait écraser par des mastodontes comme Rammstein, pour ne citer que lui. Et cela malgré une très bonne presse, surtout en ce qui concerne le premier album, Time Tears Down, qui est en fait un EP allongé de cinq titres et qui a fait pas mal de bruit en 2013. Cinq ans plus tard, le groupe revient, avec un nouveau guitariste et un nouveau bassiste pour l’enregistrement. Dead and Alive nait alors, affirmant un léger changement de cap, mais aussi une volonté d’inclure des sonorités autres dans un Death plutôt conventionnel. Et le résultat est bien sympa !

Le skeud débute avec Countershock, qui est une petite introduction à l’orgue qui essaye de mettre dans l’ambiance. On sent un aspect très métallique dans l’ensemble, comme si le groupe s’était dirigé vers un Métal Industriel et c’est un peu ce qu’il va se passer. Néanmoins, on peut saluer l’essai qui tente de faire correspondre ce premier titre à la pochette de l’album, simulant finalement un cœur artificiel en train de battre. Le deuxième titre, Once and for All, va aller dans ce sens, détenant toujours ce petit je-ne-sais-quoi d’indus dans la fabrication, tout en arpentant le chemin sinueux du Heavy bien tranchant. Car oui, avec cet album, le groupe n’a pas envie de se fermer à du Death pur et simple et va tenter les mélanges pour aboutir à un résultat hétérogène et plutôt agréable à l’oreille. Ce premier morceau, bien que classique, marche à plein régime, surtout dans son refrain avec ce clavier qui donne une autre dimension. This World sera du même acabit, montrant un début qui annonce « je suis dans un monde de merde » avant de lancer les guitares à plein régime. Plus lourd, toujours avec des éléments électro indus, le morceau fonctionne bien et reste dans le crédo de l’album. Mais c’est avec Fall of the Idealist que le groupe va bien plus loin dans son sujet, transformant même la voix de son chanteur pour faire comme si le titre avait buggué. Un titre long, plus construit, plus épique, et qui s’intègre parfaitement dans l’univers de l’album. Quant à Headfuck Rollercoaster, on sera dans quelque chose de plus classique, de très Death Mélodique dans l’âme et cela permettra de faire une jolie pause.

Pour attaquer la seconde moitié du skeud, Parasite Inc. lâche Flesh Decadence, un titre un poil longuet mais qui essaye d’instaurer une ambiance plus morbide, tout en gardant ses repères Death. Le chant crié du chanteur permet alors d’appesantir cette atmosphère lourde et violente, ce qui n’est pas négligeable. On ajoutera à cela une orchestration baroque au départ pour mettre un peu plus de relief au titre. Un mélange sympho étrange mais qui fonctionne. Cet élan symphonique, on le retrouve avec Red Wine Collider et son introduction grandiloquente qui pourrait faire croire à un titre de Nightwish. Mais très rapidement, les riffs se mettent en place, le chanteur crie tout ce qu’il peut et la violence est bien de retour. Ce mélange est assez intéressant et plutôt que d’être antinomique, il est permet de mettre plus d’épaisseur dans le morceau, notamment dans l’excellent refrain. Par la suite, on va avoir un trio de morceaux vraiment excellents de par leur nature et leur nervosité. Sunset Overdrive est un morceau plutôt chaud, rapide, qui donne vite envie de headbanger tout en sautillant dans tous les sens. Un titre presque fédérateur et moins sombre que le reste de l’album. Cold Silent Hell renoue avec l’aspect dark de l’album et son concept métallique, et globalement, ça passe plutôt bien. Encore une fois, l’orchestration derrière est assez grandiloquente et le tout est bien épique comme il faut, malgré des ruptures trop abruptes. Quant à Dead and Alive, on y ressent presque un élan punk qui change radicalement la vision du groupe. Enfin, le groupe clôture son album avec l’excellent Empty Streets, qui aurait pu sortir dans les années 80 sans problème, et qui s’avère bien entêtant, avec un refrain qui marque bien et donne envie de chanter à tue-tête.

Au final, Dead and Alive, le dernier album de Parasite Inc., est une belle petite réussite. Le fait de mélanger différents types de métal permet au groupe d’accentuer une certaine variation au sein de l’album, d’essayer des orchestrations plus grandiloquentes et de trouver un juste équilibre entre Death et d’autres genres. Si l’album risque fort de diviser, notamment les amateurs de Death pure souche qui cracheront sur les ajouts électro ou sympho, il faut avouer que cet album procure un bon petit plaisir immédiat et que certains titres restent en tête quelques temps plus tard, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

  • Countershock
  • Once and for All
  • This World
  • Fall of the Idealist
  • Headfuck Rollercoaster
  • Flesh Decadence
  • Red Wine Collider
  • Sunset Overdrive
  • Cold Silent Hell
  • Dead and Alive
  • Empty Streets

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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