avril 23, 2024

Knives and Skin

De : Jennifer Reeder

Avec Marika Engelhardt, Raven Whitley, Tim Hopper, Ty Olwin

Année: 2019

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame

Résumé:

Suite à un rendez-vous nocturne, Carolyn Harper ne réapparaît pas chez elle, dans sa petite ville bien trop tranquille de l’Illinois. Sa mère, qui dirige la chorale du lycée, est dévastée. Mais ses appels à l’aide ne sont guère entendus que par un shérif qui peine à démarrer l’enquête : son entourage semble comme indifférent à l’absence de cette jeune fille qu’on connaissait mal. En réalité pourtant, c’est une onde de choc que provoque cette disparition, qui renvoie chacun à ses propres angoisses, et qui va faire naître de nouveaux rapports au sein de la communauté…

Avis:

Le festival de Deauville aime beaucoup mettre en avant de jeunes cinéastes. Des cinéastes qui viennent bien souvent du cinéma indépendant et qui bien souvent sont très peu connus, voire pas du tout chez nous. « Knives and skin » est le troisième long-métrage de Jennifer Reeder. Jennifer Reeder est une cinéaste qui tourne peu, enfin, elle tourne peu dans le domaine du long-métrage, puisque dans le domaine du court-métrage, Jennifer Reeder a pas moins de quatorze courts-métrages à son actif et certains ont même trouvé en festivals plus d’écho que ses longs.

« Knives and skin » est donc le troisième long-métrage de Jennifer Reeder et autant le dire de suite, « Knives and skin » est une véritable énigme qui a bien eu du mal à trouver son public. Très étrange, complétement décalé, si le film a bel et bien un univers et une ambiance qui est intéressante, il faut bien dire que malheureusement, ça ne suffira pas à nous captiver tant « Knives and skin » est bordélique dans sa ligne directrice, et largué dans son scénario. Si l’on entre en salle avec beaucoup de curiosité face à un long-métrage atypique, on ressort de la séance avec plus de questions et de pourquoi.

Ce soir-là, la jeune Carolyn Harper a un rendez-vous galant avec un jeune homme. La soirée ne va pas se passer comme prévue, et le jeune homme en question, frustré, laisse alors la jeune fille en plan près d’un lac… Carolyn Harper ne réapparaîtra plus. Alors que les recherches commencent et que sa disparition chamboule beaucoup de monde, la vie reprend aussi étrangement son cours dans la ville, les couloirs du lycée ou encore les stades de foot…

Il y a des films dont on ressort très agacé. Agacé par ce qui nous a été proposé, mais aussi agacé par les idées qui ont émergé de l’ensemble, des idées qui été bonnes, mais qui malheureusement ne sont restées qu’au rang d’idées.

Sur le papier, « Knives and skin » est un film qui s’annonçait comme intéressant et s’il n’avait rien de révolutionnaire, il pouvait offrir un bon divertissement et on l’espérait de bonnes réflexions sur l’adolescence. Mais ça, c’était sur le papier, car une fois transposé à l’écran, « Knives and skin » ne donne pas grand-chose.

Le souci avec ce film, c’est qu’on ne sait pas vraiment dans quelle direction veut aller sa réalisatrice et par conséquent son histoire. Doté d’un scénario qui, comme je le disais, a de bonnes idées, Jennifer Reeder n’en fait rien et livre un film étrange, très étrange. Un film malsain, malaisant, qui ne racontera finalement pas grand-chose. L’intrigue suit plusieurs personnages, et tous dans un sens, sont farfelus, si farfelus que Jennifer Reeder a bien du mal à nous donner envie de les suivre. De plus, certains d’entre eux sont terriblement agaçants aussi bien dans leur composition que par leurs actions. Plusieurs voulant jouer la carte de la métaphore, la réalisatrice nous jette sur le bas-côté de la route, tant elle s’en va très loin dans son délire. De plus, la réalisatrice n’est pas vraiment aidée, car hormis quelques comédiens qui arrivent à être convaincants, son casting est loin d’être solide, entre ceux qui sont figés et ceux qui en font trop.

Puis quand on délaisse le scénario, qu’on essaie alors de se réfugier dans la mise en scène, là encore, le film ne fonctionne pas et on lui trouve tous les reproches qu’on fait à cette histoire. Jennifer Reeder ne sait pas où aller et elle mélange alors les styles, espérant peut-être donner un cachet qui tiendrait le public. Entre teen-movie, film d’enquête, film social, le tout parcouru de fantastique, on ne sait pas du tout sur quel pied danser avec ce film. De plus, la réalisatrice a tendance à étirer ses scènes en longueur, et plus le film avance, plus l’intrigue essaie de trouver son sens, et plus l’ennui et l’agacement se font grandissants.

C’est vrai que « Knives and skin » dégage une patte, c’est vrai que le film, quand on prend des scènes seules, a des éléments qui sont intéressants, mais sur l’ensemble, on ne sait pas de quoi veut parler la réalisatrice avec son nouveau film. Faisant dans le malsain, le spectaculaire ou encore le métaphorique, on reste et l’on sort de « Knives and skin » avec l’esprit parcouru de questions et il n’est pas sûr que les dites questions trouvent des réponses.

Note : 06/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.