avril 25, 2024

The Night Flight Orchestra – Sometimes the World ain’t Enough

Avis :

On a souvent tendance à dire que les métalleux sont les personnes les moins ouvertes du monde et c’est totalement faux. Musique exutoire et exigeante en termes de technique, le métal est aussi un vivier de personnes adorables, douces comme des agneaux et qui possèdent une culture musicale qui va au-delà des riffs agressifs et des gros growl gutturaux. La preuve en est avec certaines reprises de différents groupes, des ballades les plus classiques qui sont offertes par des groupes de métal (Nothing Else Matters de Metallica étant certainement l’exemple le plus flagrant) ou encore par des side-projects qui surprennent, sortant certains membres de formations connues de leur zone de confort pour faire autre chose que du métal. Et là, les champions toute catégorie, c’est bien The Night Flight Orchestra. Fondé en 2007 et proposant un rock très classique teinté de pop des années 80, le groupe se forme autour de Björn Strid et David Andersson, membres de Soilwork, un groupe de Death suédois. Ils sont alors accompagnés plus tard par Sharlee D’Angelo, un ancien membre de Arch Enemy, puis trois autres musiciens, pour faire ce projet un peu loufoque, qui va de suite signer chez Nuclear Blast Records. Avec Sometimes the World Ain’t Enough, le groupe propose son quatrième effort et c’est plutôt pas mal.

Le skeud s’ouvre avec This Time et dès le départ, on est prévenu, le temps du growl n’est pas venu. Lors d’un chant guttural, le chanteur place une voix de tête pour donner un tempo d’enfer et une sonorité typique des années 80. L’ensemble fonctionne à merveille, on a même droit à un solo de clavier et un refrain catchy qui rentre immédiatement en tête. Bref, pour faire simple, c’est très référencé mais ça marche du tonnerre et donne une pêche d’enfer. Turn to Miami se lance avec un son électro digne des productions vidéoludiques des années 90 et la mélodie évoque rapidement les zones chaudes des Etats-Unis, dont Miami. Oui, ça respire la Floride, ça donne envie de mettre des chemises à fleur et de flirter en patins à roulettes le long de la plage. On ressent la puissance du chanteur quand il faut pousser un peu plus et ici, c’est surtout l’ambiance générale qui l’emporte sur le reste. Autant dire qu’en période estivale, ça fonctionne du feu de Dieu. Paralyzed, qui arrive par la suite, change de registre tout en restant dans les années 80, en balançant un son funky en diable qui donne de suite envie de danser. Dans le genre revival boite de nuit eighties, c’est tout simplement parfait. Quand arrive le temps du titre éponyme, on nage en plein délire pop rock, avec un joli clavier en introduction, une voix japonaise et un bon riff qui donne un tempo un peu plus rapide qu’à l’accoutumée (même si moins puissant que sur This Time). La ligne de basse est tout simplement divine et encore une fois, l’ensemble l’emporte avec un refrain ultra efficace. Avec Moments of Thunder, le groupe se perd un peu et renoue avec une belle rythmique sur Speedwagon, même si cela reste assez anecdotique. En effet, le groupe propose deux titres coup sur coup qui manque d’ambition et d’une construction plutôt riche.

Pour attaquer la seconde moitié du skeud, on va légèrement ralentir la cadence et offrir un peu d’élan d’amour avec Lovers in the Rain. C’est mignon tout plein, ça suinte les sonorités rétro pop, mais encore une fois, ça reste assez anecdotique par rapport à ce que l’on a entendu auparavant. D’autant plus que là, on est clairement dans la resucée des années 80 style A-Ha et consorts et ça manque d’idées nouvelles. Il ne suffit pas de faire des sons années 80 en 2018 pour que cela soit perçu comme quelque chose de nouveau. Bon, on notera les quelques phrases en français qui clôtureront le titre. Fort heureusement, avec Can’t be That Bad, le groupe refait surface avec un rock plus énergique, un refrain toujours aussi important et efficace et on ressent les influences presque heavy des années 80. Pretty Things Closing In débute de façon parfaite dans le délire rétro pop. On a droit à une petite guitare funk, un clavier bien présent qui s’amuse à distille quelques éléments électro, le chanteur susurre avant de lâcher un refrain tout tendre et ça marche très bien, donnant vite envie de bouger les épaules. Avec Barcelona, le groupe lâche sa petite bombe, son meilleur titre, sévèrement punchy, extrêmement rock et avec un refrain qui reste ancré de longues minutes dans le crâne. Bref, c’est le morceau le plus efficace et le plus jouissif de cette galette. Winged and Serpentine ne sera qu’un titre bouche-trou pour annoncer un gros final avec The Last of the Independent Romantics. Un long morceau qui dépasse les neuf minutes et qui demeure maîtrisé du début à la fin.

Au final, Sometimes the World Ain’t Enough, le dernier effort de The Night Flight Orchestra, ou le délire pop rock années 80 de Soilwork, est plutôt une réussite et un très bon moment d’écoute. Si on regrettera un petit ventre mou sur une paire de titres consécutifs et une légère perte de vitesse en seconde moitié, l’album reste parfaitement produit et exécuté, avec un plaisir partagé et un sens du rythme qui donne immédiatement envie de danser. Bref, un album qui peut paraître surprenant pour les fans de Soilwork, mais qui fonctionne à plein régime et prouve, si besoin l’en est, que les métalleux sont certainement les plus ouvertes des personnes.

  • This Time
  • Turn to Miami
  • Paralyzed
  • Sometimes the World Ain’t Enough
  • Moments of Thunder
  • Speedwagon
  • Lovers in the Rain
  • Can’t be That Bad
  • Pretty Things Closing In
  • Barcelona
  • Winged and Serpentine
  • The Last of the Independent Romantics

Note: 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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