avril 24, 2024

Fast & Furious: Hobbs & Shaw

De : David Leitch

Avec Dwayne Johnson, Jason Statham, Idris Elba, Vanessa Kirby

Année : 2019

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Depuis que Hobbs, fidèle agent de sécurité au service diplomatique des Etats-Unis, combatif mais droit, et Shaw, un homme sans foi ni loi, ancien membre de l’élite militaire britannique, se sont affrontés en 2015 dans Fast & Furious 7 ; les deux hommes font tout ce qu’ils peuvent pour se nuire l’un à l’autre.
Mais lorsque Brixton, un anarchiste génétiquement modifié, met la main sur une arme de destruction massive après avoir battu le meilleur agent du MI6 qui se trouve être la sœur de Shaw. Les deux ennemis de longue date vont devoir alors faire équipe pour faire tomber le seul adversaire capable de les anéantir. 

Avis :

Après huit épisodes plus ou moins réussis, la saga Fast and Furious continue de s’étendre avec son premier spin off : Hobbs & Shaw. Pour l’occasion, le duo Dwayne Johnson et Jason Statham reprend ses rôles respectifs pour le premier FF sans Vin Diesel. Si ce dernier est mécontent de la tournure que prennent les choses, le public lui, se devait d’être plutôt content de voir un tel duo évoluer en solo, un peu en retrait de la saga FF. En plus Universal choisit David Leitch pour prendre les commandes. Le cocktail a quelque chose d’explosif et ce Hobbs & Shaw pouvait se placer comme un blockbuster comique de bonne facture pour cette période estivale.

Hobbs & Shaw : où comment la rigolade est un régal

Mais finalement, on s’attendait à plus rigoler devant ce buddy movie nouvelle génération. David Leitch s’est déjà illustré en termes d’action décalée ou impactante avec des métrages comme John Wick, Deadpool 2 et Atomic Blonde. Avec un cinéaste tel que lui, ce Hobbs & Shaw est un fast food délicieux, un burger à dévorer sans modération mais qui reste un peu sur le ventre. On s’attendait à plus se marrer, à ce que le film assume totalement son ton décalé et son autodérision. Attention, on s’esclaffe franchement devant ce duo aux gros muscles qui s’amuse comme un fou. L’introduction est notamment très réussie, où les deux protagonistes vaquent à leurs occupations avant d’être réunis pour le meilleur et pour le pire. Cette mise en scène en split screen annonce la couleur : du fun, du fun et encore du fun. Et cette ligne directrice sera à peu près tenue, avec des séquences parfois même trop longues de joutes verbales testostéronées entre les deux gros bras, maculées de répliques bien grasses. Mais aussi des instants d’action totalement what the fuck absolument assumés. Mais finalement, les passages les plus hilarants apparaissent le temps de deux caméos inattendus et en même temps logiques, de deux guests qui sont totalement dans leur univers. Non, c’est vrai qu’on glousse bien, mais finalement, avec David Leitch derrière la caméra et ce duo de gros rigolos, le métrage aurait pu être encore plus drôle, mais est souvent ramené à un sérieux rébarbatif qui tente d’installer une tension illusoire et une gravité pas forcément utile. Hobbs & Shaw ne va jamais dans la folie totale, restant un blockbuster lambda pour coller au cahier des charges de la franchise. S’éloigner sans trop s’éloigner.

Un traitement de l’action assidu

Le problème du film ne vient finalement pas du traitement comique qui est relativement réussi, surtout grâce au duo impeccable. Le problème est consécutif du procédé habituel des blockbusters hollywoodiens : la surenchère exténuante. Hobbs & Shaw n’y coupe pas et finit par s’enfermer dans un dernier acte interminable, un climax final étouffant, une conclusion asphyxiante où plus rien ne compte à part faire du Michael Bay à tout va. Comme beaucoup des grosses productions américaines, la dernière partie s’embourbe dans une succession de séquences d’action éreintantes et pas forcément passionnantes. La partie sur les îles Samoa aurait gagné à être raccourcie. On peut également pointer du doigt un antagoniste passablement fade malgré la présence du talentueux Idris Elba. Un méchant au classicisme arriéré qui tente d’être innovant par l’incrustation de thématiques d’anticipation futuriste made in Black Mirror. Le coup du Terminator était peut-être de trop et pas forcément utile en plus de ne pas avoir toute sa légitimité dans une saga dénommée Fast and Furious. La franchise voulait aller encore plus loin et n’a rien trouvé de mieux que le recueil obsolète du méta humain dopé à la technologie. Quant à la moto, elle rappelle d’avantage Transformers que FF. Reste un combat final plutôt réussi, porté par des slow motions esthétiques, magnifiés par une pluie torrentielle.

Finalement ce blockbuster aurait mérité d’être encore plus fun et sans prise de tête. Pourtant, David Leitch demeure trop sérieux pour éviter le traditionnel ennui inhérent à ce genre de production dans le climax final. Reste un duo principal hilarant et extrêmement convaincant.

Note : 14/20

Par Aubin

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