avril 25, 2024

Anthony Zimmer

De : Jérôme Salle

Avec Sophie Marceau, Yvan Attal, Alban Casterman, Sami Frey

Année : 2005

Pays : France

Genre : Thriller, Romance

Résumé :

Génie de la finance criminelle, Anthony Zimmer est recherché par toutes les polices du monde. Personne ne sait à quoi il ressemble, mais dans la course qui oppose ceux qui veulent le coincer, Akerman, un flic d’exception, possède une longueur d’avance : il sait que Zimmer prendra tous les risques pour revoir Chiara.
Alors que la jeune femme a rendez-vous avec l’insaisissable malfrat, elle reçoit un mot de sa main. Pour perdre ceux qui le pourchassent, Zimmer lui demande d’accoster un inconnu et de faire croire qu’il est celui que tous recherchent. Chiara jette son dévolu sur François, un homme banal qui, fasciné par la jeune femme, va rapidement plonger dans un cauchemar.
Entre manipulations et faux-semblants, tous vont découvrir qu’au-delà des apparences, ils ne sont que les pièces d’une partie d’échecs qui se joue en attendant que le maître arrive…

Avis :

Jérôme Salle est un cinéaste français pour lequel j’ai énormément de sympathie, car on sent bien que le mec veut faire du cinéma autrement, du cinéma plus grand. Sa filmographie regorge de films qui sont plein d’ambition, « Zulu« , « L’odyssée« , les adaptations de « Largo Winch« . S’il a pu arriver que Jérôme Salle se soit planté, on ne peut pas lui enlever l’envie d’offrir un grand cinéma qui s’éloigne de la production habituelle française. Et cette envie de cinéma, cette envie d’autrement, de plus grand, on le ressent dès son premier film, l’excellent et mal aimé « Anthony Zimmer« .

Si le film est mal aimé, il a connu à l’époque un relatif petit succès, dépassant les cinq-cents mille entrées et pour un premier essai, c’est un score plus qu’honorable. Pour son premier film, Jérôme Salle s’aventure donc sur les sentiers du thriller, et on peut aisément dire que ce premier film est une jolie réussite. Étrange, mystérieux, osé, complexe, élégant et sombre, « Anthony Zimmer » est tout ceci à la fois et plus encore, puisqu’il arrivera à jouer avec son idée et tenir son concept jusqu’au bout. Bref, un premier film qui laisse surtout entrevoir un jeune premier qui a beaucoup d’ambition.

Anthony Zimmer est un génie de la finance qui est recherché par toutes les polices. Ayant subi une très lourde opération de chirurgie esthétique, aujourd’hui, personne ne sait à quoi il ressemble. Chiara, la quarantaine, est amoureuse d’Anthony Zimmer, et cela fait plusieurs mois qu’elle ne l’a pas vu. Elle non plus, elle ne sait pas à quoi il ressemble. Un matin, elle reçoit une lettre de Zimmer qui lui dit de prendre le train au départ de Paris pour Nice, de choisir un homme qui pourrait être Zimmer, et de faire croire à la police qui la suit et aux autres que c’est lui. Ainsi, sur de fausses pistes, peut-être qu’ils pourraient se voir près de Nice…

« Anthony Zimmer » est donc une première expérience de cinéma plutôt réussie. Oui, je dis plutôt réussi, car même si dans le fond et la forme, le film est excellent, on ne peut nier non plus qu’il a ses défauts et que sur certains détails, son scénario a des faiblesses. C’est même à peu près l’une des seules choses qu’on peut lui reprocher, surtout quand il s’arrête sur ceux qui poursuivent Anthony Zimmer et là, je ne parle pas de la police, mais des truands. Si l’on comprend au final le pourquoi du comment, il est vrai que dans l’intrigue, c’est mal foutu, ça arrive comme ça, sans explication. De ce côté-là, le film aurait mérité plus d’écriture et de subtilité, car pour le reste, ça tient vraiment bien la route. Complexe, jouant en permanence sur des faux-semblants et le mystère de ce piège ou non, Jérôme Salle a vraiment écrit un bon scénario. Un scénario qui joue aussi bien la carte de l’espionnage que du piège machiavélique, que de la romance. Le film a plusieurs facettes et l’on adore se laisser emporter dans ces vérités et ces mensonges, ces regards, ces tensions, ou encore ces silences qui questionnent tant d’éléments. On adore la complexité des relations entre les personnages tenu par le couple Sophie Marceau/Yvan Attal. On sent qu’on se fait balader par le réalisateur et ses personnages, ou alors est-ce peut-être nous qui avons l’envie d’être baladé, car on connaît déjà ce genre d’intrigue. Bref, Jérôme Salle tient son intrigue, son mystère et plus largement encore son public jusqu’au bout.

Si le scénario, de manière générale, tient bien la route, « Anthonny Zimmer » est aussi un film qui, dans sa mise en scène, tient tout autant le coup. Maîtrisé de bout en bout, particulièrement élégant, sachant être nerveux, tenant son rythme sans jamais relâcher une certaine pression, « Anthony Zimmer » laisse transparaître le talent de metteur en scène de Jérôme Salle.

Là encore, le film joue la carte du mystère, posant un trouble permanant à son histoire. Jérôme Salle sait aussi très bien adapter son intrigue au rythme des rebondissements et des révélations, alternant les scènes d’action parfaites et les moments de séduction, allant presque dans l’érotisme. D’ailleurs, de ce côté-là, il faut noter la superbe BO de Frédéric Talgorn qui convoque à certains moments des notes rappelant « Basic Instinct« , quand d’autres seront plus hitchcockiennes, ce qui n’est pas pour gâcher notre plaisir.

Enfin, « Anthony Zimmer« , c’est aussi un film qui marche parce que Jérôme Salle tient un casting solide. Le couple Marceau/Attal est parfait en tout point, elle séductrice, manipulatrice, élégante, mystérieuse, lui un tantinet maladroit, ayant la bonne tête du bon client. Il y a une belle alchimie qui se dégage d’eux, et le mystère de qui manipule qui tient très bien entre eux. Dans les rôles secondaires, il faut aussi noter un très bon Sami Frey, ainsi qu’un petit rôle bien campé par Samir Guesmi.

Comme évoqué plus haut, « Anthony Zimmer » a ses défauts, il a ses maladresses, mais les qualités prennent le pas sur ces petits détails. Avec « Anthony Zimmer« , Jérôme Salle réalise un très bon premier film. Un film qui tient son intrigue et son mystère. Un film qui offre de bons personnages tenus par d’excellents comédiens qui se donnent à fond. Puis c’est un film qui démontre l’envie et le talent de Jérôme Salle. Envie et talent qui ne sont plus à prouver aujourd’hui. Bref, à voir et surtout à réévaluer.

Note : 14,5/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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