avril 23, 2024

Airwave Patrol – On Higher Ground

Avis :

Le monde de la musique est très difficile depuis la dématérialisation et la multiplication des plateformes d’écoute en ligne qui ne sont pas bonnes pour les affaires des musiciens. Du coup, il faut trouver un moyen de se démarquer, d’imposer des choix judicieux ou alors un style incomparable et qui marche. Cela n’est pas donné à tout le monde vu la multitude d’artistes qui tentent de survivre dans ce monde de requins. Le plus surprenant dans tout ça provient de ces artistes au comportement stakhanoviste qui ne pensent qu’à bosser, qu’importe la renommée ou les ventes d’albums. Airwave Patrol n’est pas un vrai groupe, dans le sens où il s’agit d’un one-man band, c’est-à-dire un groupe composé d’un seul homme qui joue de tous les instruments, ici Chris Green qui a déjà officié dans divers groupes comme Time Traps, Colour Green ou encore Neon Fracture. Autant dire que tous ces projets sont assez obscurs pour nous et qu’il semblerait, après plusieurs recherches sur le net, que l’artiste ne soit pas plus connu que ça. Et pourtant, On Higher Ground est son dernier album en date et, toujours selon des sources difficiles à vérifier, il semblerait que ce soit son cinquième. Une information à prendre avec des pincettes tant les informations sont dures à trouver sur le web. Mais qu’importe, partons à la découverte de cet artiste qui, avec ses treize pistes, ne propose pas vraiment quelque chose d’intéressant.

 Le skeud débute avec Down the Road et le ton est donné. C’est très lent, très contemplatif, ça susurre plus que ce que ça chante, on a quelques notes de guitares avec un harmonica qui prend le pas sur certains ponts, mais globalement, c’est d’une mollesse rarement atteinte. C’est même assez étonnant de dire cela, mais on dirait un rock pour Ehpad, pour se relaxer tout en buvant une tisane et franchement, c’est chiant. Le morceau suivant ne va pas nous rassurer. On the Move essaye d’insuffler un rythme un peu jazzy au piano, mais l’ensemble est très redondant et surtout, le chanteur n’y met aucune puissance, aucune envie. On se retrouve face à un morceau à moitié blues, à moitié jazz, mais qui a cent ans de retard. Encore une fois, on se demande ce que l’artiste a voulu nous dire, nous raconter, tant il n’y a pas de mouvement dans ce morceau. Higher Ground sera un poil plus réjouissant avec une guitare plus présente, essayant des riffs ressemblant à ceux d’AC/DC, la vitesse en moins. C’est toujours plus vivant que les titres précédents, mais ce n’est pas non plus la panacée. D’autant plus que sur tous les morceaux, les solos sont absents et les structures sont toutes les mêmes. Cela la fout assez mal pour un multi-instrumentaliste qui semble ne pas trop se donner du mal. Nothing More reste sur la mouvance du titre précédent, c’est-à-dire un rock un peu plus prononcé, lorgnant même vers un Hard FM, mais tout cela manque d’énergie, d’allant et globalement, on s’ennuie car ça manque de variation, de punch, tout simplement d’envie de bousculer tout ça. Under the Bridge sera du même acabit sans pour autant emballer et Caught in a Wave finira de tuer notre patience tant le titre est mou et sans aucun intérêt.

La seconde moitié de l’album enchainera alors les morceaux sans jamais avoir un impact sur l’auditeur. Il n’y a d’ailleurs pas de pause entre les titres, Airwave Patrol préférant les laisser filer dans les méandres de l’oubli. In the Middle est tout simplement insupportable dans sa volonté de copier Jack White sans en avoir le moindre génie. Shadow Queen n’amènera qu’un refrain en chant faux qui nuira plus à nos oreilles qu’autre chose et le revival années 70 ne marche absolument pas. So Many Ways relève un peu le niveau, mais il ne faut pas trop en demander. Cela reste plus sympathique que le reste, mais c’est anecdotique et toujours dans une mollesse qui semble inhérente à l’artiste. C’est alors qu’arrive le meilleur morceau de l’album Rock and Roll Kids et même si ce n’est pas très jouasse, on se surprendra à hocher la tête sur ce titre un peu plus pêchu et un peu plus agréable. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Stop the Clocks aura fini d’abuser de notre patience tant c’est mou du cul et alors les deux dernières pistes seront un énorme calvaire. Leave a Light On est tellement lente qu’un rasta passerait pour Usain Bolt et on ressent bien trop l’influence d’un Simon & Garfunkel. Quant à Up the Creek, ça n’a aucun intérêt et on a déjà entendu cela des milliards de fois.

Au final, On Higher Ground, le dernier album d’Airwave Patrol, est d’un ennui mortel. Bourré de références au rock des années 70, Chris Green, le seul membre de ce groupe, ne trouve jamais l’inspiration nécessaire pour bien digérer ses influences et ne fait que copier, en mal, ses aînés. Mou, long, pas forcément technique, cet album enfile les pistes comme un enfant les perles, sans chercher à bousculer, à toucher ou à sortir de sa zone de confort. Il en résulte un album pesant, peu passionnant et qui peut peut-être plaire aux plus de 80ans.

  • Down the Road
  • On the Move
  • Higher Ground
  • Nothing More
  • Under the Bridge
  • Caught in a Wave
  • In the Middle
  • Shadow Queen
  • So Many Ways
  • Rock and Roll Kids
  • Stop the Clocks
  • Leave a Light On
  • Up the Creek

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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