avril 20, 2024

Spider-Man Far From Home – Allons Tisser un Coup

De : Jon Watts

Avec Tom Holland, Jake Gyllenhaal, Zendaya, Samuel L. Jackson

Année : 2019

Pays : Etats-Unis

Genre : Super-Héros

Résumé :

L’araignée sympa du quartier décide de rejoindre ses meilleurs amis Ned, MJ, et le reste de la bande pour des vacances en Europe. Cependant, le projet de Peter de laisser son costume de super-héros derrière lui pendant quelques semaines est rapidement compromis quand il accepte à contrecœur d’aider Nick Fury à découvrir le mystère de plusieurs attaques de créatures, qui ravagent le continent !

Avis :

Alors que tout le monde pensait que la phase 3 du MCU allait se terminer avec Avengers – Endgame (d’ailleurs le titre ne laissait que peu de place au doute), les producteurs en ont décidé autrement et ont annoncé un dernier film pour la route, Spider-Man Far From Home. Suite directe dudit film Avengers, il faut forcément avoir vu ce dernier pour pouvoir profiter pleinement de ce nouveau métrage sans se faire spoiler et surtout comprendre certains enjeux et l’univers un peu plus sombre dans lequel évolue l’homme-araignée. Un super-héros campé par Tom Holland qui avait fait ses débuts avec Homecoming, déjà réalisé par Jon Watts et qui était plutôt moyen. Si le ton adolescent et un peu comédie était assez intéressant, les enjeux du film ne fallait pas tripette et on se retrouvait surtout devant un épisode filler entre deux gros Avengers, histoire d’intégrer Peter Parker. Qu’en est-il de ce deuxième opus solo ?

La première chose qui frappe avec ce film, c’est qu’il reste dans une tonalité très comique, avec des adolescents qui partent en voyage en Europe avec deux de leurs professeurs. Le ton est très badin, l’humour omniprésent et on se demande à partir de quand le film va vraiment commencer. Car on ne va pas se le cacher, l’amourette entre Peter et MJ est d’une platitude déconcertante, enchainant les quiproquos inutiles et les moments presque gênants quand un concurrent essaye à tout prix de faire de l’ombre à notre héros. On nage en plein American Pie puritain, où l’on fait des réflexions mais on ne montre jamais rien. Il en va de même pour le meilleur ami de Peter, Ned, qui connait son secret et qui va tomber amoureux avec une jolie blonde durant le voyage, montrant ainsi l’aspect comique soumis d’un side-kick sur la réserve pour laisser sa place à mieux, à savoir Mysterio.

Teasé dès la première bande-annonce, le célèbre Bad Guy apparu dans les années 64 dans les comics, fait ici sa première apparition et on nous avait promis un partenariat plus qu’un affrontement. Car oui, visiblement, la première grosse menace de ce film sont des élémentaires qui menacent de détruire la planète. Bien entendu, la supercherie sera vite levée et Mysterio deviendra l’antagoniste principal de ce film. Et c’est plutôt un point faible. Le personnage est assez mal écrit. Jouant un double-jeu et restant fidèle au premier méchant incarnant le super-vilain dans le comics, ses enjeux sont assez médiocres, un peu comme Le Vautour du premier opus, mais sans l’aspect familial. C’est bien simple, Mysterio n’est là que pour le fric et faire un lien avec les autres films Avengers afin de nous faire croire qu’il était relié à cela depuis le début. En fait, les scénaristes ont trouvé deux/trois petits raccords pour nous faire croire à un truc véritablement pensé sur le long terme, mais c’est carrément faux et cela se voit. On reste donc avec un méchant pas inintéressant, mais assez binaire et avec des motivations caduques.

Si on cumule le début un peu pénible façon comédie pour teenagers et le méchant qui ne vaut pas forcément le coup, on est en droit de se dire que l’on fait face à un mauvais film. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Et cela pour deux raisons précises : Tom Holland et l’évolution logique et plaisante de son personnage. Dans la première moitié du film, Mysterio fait office de figure patriarcale pour Peter. Il lui donne des conseils, le prend un peu sous son aile. Sauf que lorsque Peter va se rendre compte de la machination, tout cela va être détruit et il va laisser parler sa rage. Une rage contenue, mais bien présente et qui va presque lui coûter la vie. Néanmoins, ce n’est pas là le point névralgique du film, c’est tout simplement dans cette volonté de montrer un ado qui voudrait être comme tout le monde mais qui a des responsabilités. Et ces responsabilités, il aimerait bien les fuir pour pouvoir vivre plus sereinement avec ceux qu’il aime, et en l’occurrence celle qu’il aime. Il y a une vraie interrogation autour de ce que l’on veut et de ce que l’on peut. Il y a aussi beaucoup de références au monde adolescent qui se confronte au monde adulte et la difficulté de trouver un juste milieu. Ce Spider-Man Far From Home est finalement un peu plus profond qu’il n’en a l’air et ajuste ses thématiques en fonction du temps qui passe. Alors certes, le film est trop long et certains passages sont vraiment en trop, mais globalement, il est plus intelligent que Homecoming. Quant à Tom Holland, il est toujours aussi investi dans son rôle et empathique.

Cependant, le film comporte un défaut majeur qui peut se dire pour chaque film Marvel hormis Thor Ragnarok, c’est impersonnel au possible. La mise en scène est générique comme ce n’est pas possible et rien ne vient vraiment dire que c’est Jon Watts qui a fait le film. On fait face à un objet tout lisse, tout propre, au budget conséquent pour faire des effets spéciaux réussis et grandiloquents, mais qui manque de personnalité. Si les paysages changent le cadre de l’action, puisqu’on va visiter Venise, Prague, Berlin et Londres, c’est finalement la même chose, n’arrivant pas à marquer le spectateur par une mise en scène qui prend des risques. De temps à autre on va avoir droit à une vue subjective d’un drone, mais ça reste un cache misère pour un manque d’idée évident. C’est dommage, l’action est bien nerveuse sur la fin et se veut innovante sur certains plans, alternant des phases de cauchemar bien vues pour le personnage de Mysterio avec des batailles technologiques rapides et violentes. Il y a aussi le problème de l’humour. Si les blagues fusent entre les amis de Peter Parker ou les suspicions de l’amourette entre tante May et Happy, le problème se situe surtout lors des phases dangereuses où l’humour dédramatise le tout et n’est pas assez bien dosé. Prenons pour exemple les deux professeurs de science complètement débile qui ne sont pas crédibles et font réellement tache dans le décor. Il y a un problème d’équilibre dans ce film, qui trouve finalement un aspect stable assez précaire sur sa deuxième moitié.

Au final, Spider-Man Far From Home est un film assez inégal mais pas inintéressant. Il faut vraiment passer sa première moitié pour découvrir un tout autre film, plus nerveux, plus original et donc plus plaisant. Le début très comédie adolescente laisse songeur sur les intentions du réalisateur, semblant vouloir déjà caresser dans le sens du poil les ados des salles de cinéma et non pas faire un film comme il en a envie. On sent que Marvel est là pour plaire et n’est pas là pour créer et cela devient tout de même un peu gênant, même lorsqu’il y a un certain respect pour le comics, comme c’est le cas ici. Alors oui, Spider-Man Far From Home n’est pas mauvais, il divertit comme n’importe quel film Marvel et peut même se targuer d’avoir une seconde partie accrocheuse, mais cela reste du divertissement de masse sans risque et sans personnalité…

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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2 réflexions sur « Spider-Man Far From Home – Allons Tisser un Coup »

    1. Tu as raison, j’ai oublié de mettre les balises et je pensais, naïvement, que les gens qui liront la chronique seront ceux qui ont déjà vu le film… Désolé.

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