avril 25, 2024

Aerist – Redeemer Destroyer Part.1 – The Strength of Many

Avis :

Le monde du métal est un univers qui demeure assez confidentiel, notamment pour certains groupes qui essayent de s’extirper tant bien que mal de l’anonymat en utilisant moult façons diverse et variées. Si Youtube et les réseaux sociaux semblent être des immanquables aujourd’hui pour se faire connaître, il ne faut pas oublier Bandcamp, qui est aussi un formidable vivier, permettant à certains groupes de se faire un peu de sou pour pouvoir amener à bien d’autres projets. C’est aussi une base solide pour les EP et les groupes tout frais. C’est le choix qu’a fait Aerist, un groupe très peu connu, voire même pas du tout, provenant de Washington D.C. et qui se définit lui-même comme du métal progressif. Sauf qu’à l’écoute, on reste bien loin d’un tel style. Ce n’est pas parce que l’on fait des morceaux longs aux structures complexes que cela en fait du Prog pour autant. Et globalement, Aerist officie plutôt dans un délire Métalcore avec des éléments de Djent, de Mathcore, le tout saupoudré par moments de quelques passages Death. Et avec un tel mélange, il faut s’attendre à avoir à boire et à manger, car si les américains semblent se régaler avec leur tambouille, il n’empêche que certains titres sont très lourds à digérer.

Le skeud débute avec Solace in Satelites et très vite, on va s’apercevoir que le groupe emprunte tous ses codes au Métalcore moderne. Des riffs lourds, un rythme qui envoie, des passages au synthé pour mettre un peu de mélancolie et un chant clair qui va laisser libre cours au growl par la suite. C’est très codifié, très structuré, et Aerist trouve son originalité dans une variation constante des rythmiques et des styles. Et franchement, ce premier morceau est intéressant en plus d’être efficace. Ce qui ne sera pas forcément le cas du titre suivant Al Mumit Ha’Shamayim (Sky-Eater), qui est poussif à souhait. Laissant très peu de place au chant clair, voire même pas du tout, le titre va beaucoup trop loin dans son délire Mathcore, avec notamment une batterie bien trop rapide qui syncope toute mélodie. C’est tellement lourd que le groupe en oublie la mélodie, se ramassant complètement sur ce titre. Alors oui, on peut voir à quel point la formation peut aller loin dans la violence, mais si c’est au détriment du plaisir et de la mélodie, cela ne sert strictement à rien. Fort heureusement, The Conduit rattrape le tout en revenant à quelque chose de plus proche du premier titre. Entre mélancolie, ambiance assez sombre et une alternance judicieuse de chant clair et de growl, le morceau fonctionne à plein régime et redonne confiance en l’album et au groupe. En offrant Disciple, Pt.2, le groupe essaye de trouver un équilibre entre la violence du deuxième titre et des moments des clés de titres plus accessibles. Le mélange demeure intéressant, très ciblé Métalcore, mais ça marche et c’est bien tout ce que l’on demande au groupe, même si certains passages sont clairement trop rapide et gâche un peu l’écoute.

Victory Ascension sera le titre qui sera le plus axé Death du groupe, avec un growl surpuissant et des riffs rapides et maîtrisés. Si l’ensemble est lourd, il reste assez classique dans sa structure et seul le chant clair ramènera le groupe vers un Modern Métal qui n’est pas désagréable et qui n’est pas sans rappeler des groupes comme Dead by April par exemple. La moelle épinière de cet album se situe dans Genesis, qui se décompose en trois parties au sein de l’album. Trois parties assez distinctes, avec notamment un premier long morceau, dépassant les six minutes et qui tabasse bien. On reprochera encore une fois une batterie trop rapide qui gâche un peu l’ensemble, mais la lourdeur et l’exécution parfaite rendront le titre assez sympathique. Pour la suite, cela reste assez anecdotique, avec un milieu qui fait office de transition et une troisième partie un peu plus lente mais toujours aussi virulente. On sent que le groupe a envie de faire les choses en grand, mais l’ensemble manque un peu de liant, de cohérence et même si on sent un très gros potentiel, cette énergie débordante reste assez mal gérée et c’est bien dommage. Pour le reste, Legion oscillera constamment entre le bien et le moins bien, comme cette introduction qui se veut épique mais qui dilapide tout dans la vitesse, sans se soucier d’un quelconque sentiment. C’est violent pour être violent et c’est souvent poussif à force d’en faire des caisses. Les trois derniers titres seront du même acabit, même si on ressentira une pointe de mélancolie avec Omniscience, mais ce n’est pas assez pour vraiment marquer l’auditeur.

Au final, Redeemer/Destroyer Part.1 – The Strength of Many, le premier album d’Aerist, souffle le chaud et le froid. Oscillant constamment entre un Métalcore assez classique et un Mathcore bien trop poussif, le groupe peine à trouver un bon équilibre. Alors oui, techniquement, c’est assez impressionnant, mais sans mélodie, avec de la violence pure, la musique n’est rien et c’est exactement ce qui se passe ici. Néanmoins, malgré les quelques réserves, le groupe reste agréable à écouter, pour qui aime ce genre. Le plus triste dans tout ça, c’est que le groupe n’a plus donné signe de vie depuis fin 2018 sur les réseaux sociaux et c’est tout de même dommage, car il y a un gros potentiel.

  • Solace in Satelites
  • Al Mumit Ha’Shamayim (Sky-Eater)
  • Disciple, Pt.2
  • Victory Ascension
  • Genesis Pt.1
  • Genesis Pt.2
  • Genesis Pt.3
  • The Conduit
  • Legion
  • Tel Veritas
  • Terravore
  • Omniscience

Note: 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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