mars 29, 2024

Unborn

Titre Original : The Unborn

De : David S. Goyer

Avec Odette Annable, Gary Oldman, Meagan Good, Cam Gigandet

Année: 2009

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Casey Bell n’a jamais pardonné à sa mère de l’avoir abandonnée enfant. Mais quand des événements inexplicables commencent à se produire autours d’elle, elle comprend petit à petit la raison de cet abandon. Hantée par des cauchemars incessants, et traquée par un fantôme sans merci quand elle ne dort pas, son salut viendra de Sendak, un spécialiste du surnaturel, seul apte à mettre fin à son calvaire.
Avec l’aide de Sendak, Casey découvre l’origine du mal dont est victime sa famille et qui remonte à l’Allemagne nazie – une créature capable d’habiter corps et objets et que chaque possession rend plus fort. Pour survivre à cette malédiction, Casey va devoir aller fermer une porte dans l’au-delà, une porte ouverte par un être qui n’a jamais vu le jour.

Avis:

David S. Goyer n’est pas un inconnu dans le monde du cinéma. Son nom est d’ailleurs retenu par beaucoup puisqu’il est le scénariste de nombreux films de super-héros et notamment The Dark Knight de Christopher Nolan ou encore du Blade 2 de Guillermo Del Toro. Bref, avec un stylo, l’homme n’a pas l’air d’être un manche et il est encore incorporé dans de nombreux projets, notamment chez DC où il a en charge les scénarios de Green Lantern Corps, Green Arrow ou encore Constantine. Bref, le type a de beaux jours devant lui, mais il ne faut pas oublier qu’il a aussi manié une caméra. Il signe un premier film assez confidentiel avec Zigzag en 2002 avant de littéralement pulvériser la franchise Blade avec un troisième volet aussi haletant qu’un film pornographique. Cependant, c’est dans l’horreur et le fantastique qu’il se lance en 2006 avec Invisible, qui se fera décimer par la presse spécialisée, puis avec Unborn, où le bon goût de l’affiche laisse peu de doutes sur la qualité intrinsèque du film. Car oui, c’est de ce film que l’on va parler ici, et c’est globalement tout aussi mauvais que les films précédents du réalisateur.

Avec Unborn, on nage dans le film de possession que l’on a déjà vu des centaines et des centaines de fois. Rien de bien neuf à l’horizon, une jeune femme commence à avoir des visions cauchemardesques, un de ses yeux change de couleur, elle va mener une enquête concernant sa famille, va découvrir des choses pas terribles, puis elle décider de se faire exorciser, le tout baignant dans la religion juive. Un scénario que l’on a déjà vu mille fois, qui réitère ce qui a déjà été fait auparavant an moins bien, la faute à plusieurs facteurs qui vont venir gâcher un plaisir déjà tout relatif. La première chose qui frappe avec ce métrage, c’est son aspect lourd. Dès le début, le film essaye de jouer avec les sens du spectateur et sa perception. Rêve, réalité, cauchemar, on ne comprend pas bien ce qui se passe pour cette jeune femme que l’on ne connait même pas. David S. Goyer veut réellement instaurer un climat pesant dans son film, à grands renforts d’infrabasses et jumpscares qui ne font pas avancer l’histoire. C’est lent, ça essaye constamment de faire peur avec des effets éculés depuis une bonne vingtaine d’années et à aucun moment ça ne prend le temps de construire quelque chose de solide.

Et c’est bien là le problème de ce film, c’est qu’il n’a absolument rien de solide. L’enquête que mène l’héroïne est cousue de fils blancs et certains indices semblent sortir d’un chapeau de magicien. Le coup de sa grand-mère, de son frère jumeau, du moment où il décide de prendre possession de sa sœur, des monstres qui apparaissent auprès des personnages, tout cela n’a strictement aucun sens et n’est pas amené avec finesse. C’est assez délicat d’aborder un métrage sans trouver un sens fort à la venue de l’esprit, ici un dibbuk. C’est-à-dire que quand l’héroïne lui demande pourquoi l’esprit attaque maintenant, on trouve comme explication une raison bateau, il lui faut du temps. Alors bien sûr, le film fonctionne avec un cliffhanger qui va expliquer certaines choses, mais c’est d’une banalité affligeante. Il en va de même quant aux origines de l’esprit. On part loin en arrière durant le Seconde Guerre Mondiale (monde juif oblige) avec un savant fou qui fait des expériences sur les yeux, pour finalement aboutir à quelque chose sur les esprits. C’est encore une fois mal amené et tente vainement d’apporter un fond intelligent mais bien trop putassier pour paraître honnête.

Unborn est aussi un film qui manque de construction au sein des personnages. Odette Annable est bien jolie, mais son personnage de jeune fille presque dépressive qui se trimballe en petite culotte blanche est d’une anémie rare. Rien ne nous permet de ressentir quelque chose pour elle. On voit bien qu’elle a un quotidien normal, mais sa famille, ses amis, rien n’est vraiment construit ou intéressant. Il en va de même pour son entourage, malgré un casting alléchant. James Remar qui joue son père n’est visible que quelque seconde et est complètement oublié par la suite malgré les difficultés de sa fille. Cam Gigandet, qui joue le petit ami, demeure fade au possible malgré son aide et sa fin ne touchera personne. Meagan Good est le pire personnage du film, une sorte de pouffiasse qui ne s’assume pas forcément et qui ennuie plus qu’autre chose. Reste Gary Oldman, peu habitué à jouer les exorcistes dans des films d’horreur et qui cherche à être convaincant, ou encore Idris Elba que l’on voit deux secondes et qui ne sert strictement à rien. Bref, même au niveau des protagonistes, c’est la douche froide. Seuls les enfants sortent du lot avec leurs tronches de freaks, mais c’est peu de chose.

Au final, Unborn est un mauvais film d’horreur. Surfant sur la vague de films de possession durant la fin des années 2000, David S. Goyer affiche un métrage aguicheur, presque misogyne dans son poster, et qui n’a aucun intérêt, ne renouvelant jamais le genre et se contentant d’enfiler des perles pour cocher son cahier des charges. Il en résulte donc un film ennuyeux, impersonnel, bien trop sage malgré quelques monstres et qui ne fait pas peur. Un comble pour le type qui est en tête de liste pour faire un remake d’Hellraiser

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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