mars 28, 2024

Suikoden III

Auteur : Aki Shimizu

Editeur : Soleil

Genre : Shonen

Résumé :

La guerre fait rage depuis des lustres entre les Grasslands et les Zexen. De chaque côté, les jeunes générations sont formées pour défendre leur clan. Victimes de cette guerre fratricide, la frêle Chris et le jeune Hugo devront se battre jusqu’à la mort. Derrière ce conflit se cache cependant la quête des True Rune, conférant à leurs possesseurs des pouvoirs inimaginables.

Avis :

Le milieu du shonen se traine une assez mauvaise réputation pour les amateurs de mangas qui ont un peu vieilli. IL faut dire que le shonen s’adresse principalement aux enfants à partir de huit ans et qu’il suffit de mettre des combats dans chaque tome pour que cela leur suffise. Quand on est jeune, on tombe facilement dans le panneau et on commence des séries qui n’en finissent plus comme Naruto ou Bleach par exemple, et qui se délitent avec le temps. De ce fait, le shonen n’a pas bonne réputation quand on prend de la bouteille et il est rare que l’on y revienne quand on se lance dans différents seinen de qualité. Pour autant, on peut trouver de temps à autre de petites séries qui font le taf, divertir tout en amenant un message sympathique et qui se termine en peu de tomes. C’est le cas avec Suikoden III qui nous préoccupe aujourd’hui, une adaptation du jeu vidéo de chez Konami et qui se termine en onze tomes. Et si on n’aurait pas misé un kopek sur cette adaptation, on reste surpris par la qualité de la série.

Pour la petite histoire, on va suivre plusieurs personnages qui se font une guerre acharnée. Hugo fait partie des Grasslands, un peuple plus ou moins nomade vivant dans les plaines, proche des Lizards (des lézards géants qui se tiennent debout et qui parlent) et des Ducks (des canards qui se tiennent debout et qui parlent aussi). Lady Chris fait partie des Zexen, les hommes en armure qui vivent dans de grandes villes. La guerre fait rage mais on ne sait pas trop pourquoi. Soudain, le peuple d’Harmonia décide alors de faire la guerre aux deux peuples. Il faut alors unir ses forces pour vaincre la terrible armée d’Harmonia. Ce que l’on va apprendre par la suite, c’est que dans ce monde, il existe des True Rune de chaque élément, donnant de grands pouvoirs à celui qui en contrôle. Hugo, bien malgré lui, va devenir le réceptacle de la True Rune du feu et Lady Chris de l’eau. Ensemble, et en s’associant avec Geddoe qui maîtrise celle de l’éclair, ils vont faire face à Harmonia et à son prêtre masqué qui maîtrise celle du vent.

Avec un tel scénario, on pense immédiatement que ça va être le foutoir et que l’on va avoir droit à de la bagarre à ne plus savoir qu’en faire. Ce n’est pas totalement vrai. En effet, il y a une réelle recherche de background dans ce manga. Les personnages sont riches, intéressants et ils sont souvent en proie au doute quand il s’agit de faire le bien ou le mal ou de s’unir avec ce que l’on pensait être des traitres. Les relations s’avèrent donc complexes et pour autant, le manga est limpide. Les tomes se lisent avec une grande aisance et on comprend tout ce qui se passe. Le seul petit reproche que l’on pourrait faire, c’est que parfois, on sent que c’est issu d’une franchise déjà riche et on peut sentir que l’on n’a pas tous les éléments en main pour tout comprendre. Fort heureusement, cela n’est qu’un détail et n’empêche aucunement la compréhension de l’histoire. Une histoire donc intéressante qui livre ses derniers secrets dans la dernier tome, ouvrant une nouvelle perspective et donnant une autre ampleur au manga, qui sait exactement où il va du début à la fin.

Et c’est assez gratifiant de pouvoir lire un shonen de cet acabit (qui date tout de même de 2005) car on sent que l’auteur sait combien de tome il va faire et comment découper chaque moment. D’autant que chaque personnage est assez intéressant et possède un background plutôt sympathique. Car son l’accent est mis sur Lady Chris et Hugo, on aura droit à une palanquée de personnages secondaires attachants. On pense bien évidemment à Sir Thomas qui gère le château de Budehuc et qui veut en faire une zone neutre où tout le monde s’entend malgré ses origines. On peut aussi citer les chevaliers de Lady Chris, qui manque de profondeur mais qui ont des designs très intéressants et qui flirtent avec Le Seigneur des Anneaux par moments, en version Chevalier de la Table Ronde. On appréciera aussi les mercenaires de Geddoe, avec leurs caractéristiques de combat, et même si on les voit peu, on ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie pour eux. Enfin, il reste le grand méchant, Luc, qui a des intentions qui se tiennent et qui restent assez énigmatique, même si on pourra lui reprocher un côté un peu trop manichéen.

Enfin, le dernier bon point de Suikoden III, ce sont les graphismes. Le trait d’Aki Shimizu est frais et très mignon. Alors certes, ce n’est pas ce que l’on attend dans les scènes de combat, mais on reste dans la grande tradition du shonen et globalement, c’est toujours très agréable. Les décors sont beaux, c’est vaste, aéré et on reste dans un univers très marqué Fantasy qui fonctionne à plein régime. Les personnages sont aussi assez jolis. On remarque du premier coup d’œil ce qui différencie le peuple des Grasslands et celui des Zexen, avec des habits très marqués et des références ethniques qui ne sont pas masquées. Si on reste là-aussi dans ce qui se fait d’habitude dans le shonen, c’est bien fait, lisible, les combats sont vifs et percutants, on aura même droit à quelques passages sanglants, et on ne peut que saluer le travail de l’artiste.

Au final, Suikoden III est un manga relativement surprenant par sa qualité. Si on reste dans quelque chose de classique et qui ne surprendra guère dans sa narration et dans son histoire, l’auteur réussit à rendre l’ensemble très attachant sans en faire des caisses et en sachant où aller. Il en résulte un shonen de bonne qualité, assez court, concis, mais qui brasse des thèmes assez intéressants et qui est très divertissant. Et c’est clairement tout ce que l’on demande.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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