avril 25, 2024

Sanjuro

Titre Original : Tsubaki Sanjuro

De : Akira Kurosawa

Avec Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai, Yûzô Kayama, Takashi Shimura

Année : 1962

Pays : Japon

Genre : Action, Drame

Résumé :

Le samouraï rônin Sanjuro Tsubaki prend sous son aile une bande de jeunes guerriers inexpérimentés et les aide à déjouer un complot contre le chambellan. Jouant de ruse avec les conspirateurs, Sanjuro se révélera un tacticien hors pair, avant de se confronter avec le redoutable Muroto, bras droit du chef des comploteurs.

Avis :

Akira Kurosawa est une légende, c’est un nom qui d’emblée évoque des choses, un cinéma. À très juste titre, Akira Kurosawa est considéré comme l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand cinéaste japonais. Un cinéaste qui en presque soixante ans de carrière a laissé derrière lui trente films qui sont presque autant de chefs-d’œuvre. De manière personnelle, Akira Kurosawa est un réalisateur qui ne m’a jamais déçu et c’est toujours avec une confiance sans limite que je me lance dans l’une de ses œuvres et ce n’est pas « Sanjuro » qui ira dans le sens contraire. Ayant eu la chance de le découvrir sur grand écran, ce Kurosawa moins connu que certains titres fut un bien bon moment de cinéma.

Entre drame, film de samouraï et un soupçon de comédie, « Sanjuro » est une belle découverte qu’on ne voit pas passer. Simple, direct, rythmé, sans aucun temps mort, Akira Kurosawa livre encore une fois un film génial !

Le chambellan d’un clan a été capturé par le chef de « la police », qui est un homme véreux. Ayant fait des détournements de fonds publics, ce chef est bien décidé à faire porter le chapeau au chambellan de la région. Dans le clan du chambellan, neuf jeunes samouraïs sans vraiment d’expérience sont bien décidés à sauver l’homme en question. Leur naïveté pique la curiosité d’un vagabond expérimenté. Se faisant appelé Tsubaki Sanjuro, ce samouraï va aider les neuf jeunes gens à sauver le chambellan, mais aussi leur éviter la mort.

Ne sachant quoi faire des quelques heures que j’avais à perdre, j’ai décidé d’entrer dans cette institution qu’est le Champo, vieux cinéma de Paris connu pour ne passer que des vieux films et c’est ainsi que je me suis arrêté sur cet Akira Kurosawa dont je n’avais jamais entendu parler et j’ai très bien fait, puisque ce film fut une bonne surprise, qui m’a fait passer un excellent moment de cinéma.

Film de samouraïs comme on les aime, « Sanjuro » est un film très simple et très court, à peine plus d’heure et demie, mais c’est pile ce qu’il fallait pour ce Kurosawa.

Tenu par un scénario très efficace, « Sanjuro » est un film qui va droit au but et qui ne s’embarrasse pas d’explications inutiles ou d’exploration de contexte. Non, ici, c’est l’histoire d’un homme qui s’est fait enlever et qui doit être libéré par tous les moyens possibles. Pour cela, Kurosawa s’appuie donc sur un rythme quasi-incessant d’un côté et de l’autre des personnages attachants et charismatiques, dont un est tenu par son acteur fétiche, Toshiro Mifune qui campe là un personnage génial au possible, grincheux, cynique, presque désinvolte.

Ce qui est génial avec ce film, c’est l’écriture maligne du scénario, qui propose toujours quelque chose, pour aussi bien nous embarquer dans cette histoire, que nous amuser aussi. Akira Kurosawa sait parfaitement comment tenir cette intrigue et comme éviter que finalement, elle tourne en rond, ce qui aurait très bien pu être le piège facile, tant les actions peuvent donner une impression de répétition. Mais grâce au génie de son cinéaste, cela est évité et l’on avance toujours avec intrigue et suspens.

De plus, le film nous offre des personnages géniaux, que Kurosawa emporte dans des situations bien trouvées. Des personnages amusants et attachants qui sont parfaitement campés par des acteurs qui ont de vraies gueules de cinéma.

Enfin, et c’est la petite cerise sur la pellicule, comme on pouvait s’en douter, le film est magnifique. Là encore, il est très simple, mais tout est millimétré, les cadres, les séquences, le montage, tout est fait pour que le spectacle « intime » soit au rendez-vous. De plus, le noir et blanc est sublimement restauré, la BO de Masaru Satô est pile comme on voulait l’entendre pour ce genre de film, apportant un cachet terrible à l’ensemble de l’œuvre.

« Sanjuro » est donc un excellent film signé Akira Kurosawa. Ce n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, comme peuvent l’être des films comme « Ran« , « Les sept samouraïs« , ou encore « Kagemusha, l’ombre du guerrier« , mais il n’en demeure pas moins un très bon moment de cinéma devant lequel j’ai pris énormément de plaisir. J’ai été pris en suspens, je me suis amusé, j’ai été intrigué et que dire ce final incroyable ! À voir, à découvrir, à revoir et redécouvrir.

Note : 16/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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