mars 28, 2024

Bombon el Perro

De : Carlos Sorin

Avec Juan Villegas, Walter Donado, Micol Estevez, Pascual Condito

Année : 2005

Pays : Argentine, Espagne

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Licencié d’une station-service, Juan, 52 ans, passe alors ses journées à fabriquer des couteaux, qu’il vend tant bien mal autour de lui. Un jour, pour le remercier de l’avoir dépannée sur le bord de la route, une jeune femme lui offre un dogue argentin. Juan ne tarde pas à comprendre qu’il a en sa possession un chien de race, capable de décrocher des médailles. Associé à Walter, un professionnel plein d’enthousiasme, il devient alors exposant canin.

Avis :

Carlos Sorín est un réalisateur argentin dont le travail arrive de temps à autre jusqu’à chez nous. Peu connu donc, ses films sont de plus souvent passés sous silence, ayant peu de visibilité. Pour ma part, je n’ai vu qu’un seul film signé Carlos Sorín avant celui-là. Ce film, c’est « L’aventure du Dr. Fergus« , film méconnu qui avait comme argument d’avoir Daniel Day-Lewis en tête d’affiche. Le film fut une triste déception.

« Bombón el perro » est un film que j’ai voulu voir simplement parce que je trouvais son affiche magnifique. Sans rien connaître de son intrigue, ne faisant même pas le lien avec « L’aventure du Dr. Fergus » pour son réalisateur, je suis entré dans cette histoire vierge de tout et j’en ressors mitigé avec la sensation d’avoir découvert un petit film charmant, mais dans un autre sens, avec la sensation, comme je l’avais eu avec l’autre film de Carlos Sorín, de ne pas savoir vraiment de quoi le réalisateur a voulu parler. Il n’empêche que malgré tout, le moment, sur l’ensemble, fut intéressant.

Juan, cinquante-deux ans, vient d’être licencié d’une station-service dans laquelle il travaillait depuis de très nombreuse années. Juan ne sait que faire de sa vie, alors il essaie de vendre des couteaux qu’il fabrique lui-même. Un jour, en dépannant une auto-stoppeuse, cette dernière pour le remercier, lui offre un Dogue Argentin. Juan comprend très vite qu’il tient-là un chien pur race et avec l’aide de Walter, un homme recommandé par le patron de sa banque, Juan se lance dans les concours canins.

Je suis assez partagé sur cette nouvelle incursion dans le cinéma de Carlos Sorín, car dans un sens, son film est joli, et il aborde avec sincérité des sujets importants, mais dans un autre sens, le film traîne un peu en longueur et n’arrive pas à pleinement convaincre sur les sujets qu’il aborde, comme si son réalisateur avait bien trop de sujets en tête, car entre le portrait d’un homme, les concours canins, et la misère de son pays, finalement, on s’y perd un peu et l’on reste dubitatif sur l’ensemble. Mais au-delà de ce constat, une chose est sûre, c’est que le réalisateur nous offre des personnages touchants et c’est ce qui sauve son film et qui fait que malgré l’ennui, finalement, il nous donne toujours l’envie d’aller plus loin et de savoir comment cette histoire va se finir.

« Bombón el perro« , c’est un scénario qui est loin d’être mauvais, mais qui n’arrive pas vraiment à dégager la puissance qu’on imagine, que le réalisateur voulait offrir. Ayant plusieurs sujets au sein même de ce dernier, Carlos Sorín arrivera parfaitement à en mettre certains en relief, le plus abouti étant le portait touchant de cet homme au cœur tendre, et au regard tellement émouvant, personnage campé avec brio par Juan Villegas. Mais pour le reste, et plus que d’être vraiment développé, c’est l’intention de son réalisateur qui se laisse deviner. Une intention belle, et même essentielle, abordant la misère du pays, les petites gens, abordant l’avenir des seniors dans un pays et une région à l’économie difficile. Mais malgré les bonnes intentions, finalement, Carlos Sorín ne fait qu’évoquer ces sujets-là, se noyant dans un film qui finalement ne sait trop où aller. Alors bien sûr, sur son fil rouge, « Bombón el perro » demeure intéressant, mais il n’arrive pas à nous prendre et nous emporter totalement.

L’autre « défaut », qui n’aide pas vraiment à nous emporter totalement, c’est que malgré les jolies images, malgré sa photo très sombre et réaliste, « Bombón el perro » est un film qui manque cruellement de rythme. C’est un film qui traîne énormément en longueur. Alors certes, le charme de son acteur est là, et le réalisateur arrive toujours à nous donner envie d’aller plus loin, mais on lui oppose l’ennui ressenti devant un film qui aurait facilement pu palier à ce ressenti avec quelque chose de plus enjoué, de plus vif, et finalement de plus vivant.

« Bombón el perro » est donc un petit film sympathique d’un côté et ennuyant de l’autre. C’est un film qui offre un beau portrait de personnage, mais qui n’arrive pas à vraiment convaincre, abordant trop de choses de manière superficielle.

C’est un film qui offre une jolie mise en scène, de belles images, notamment quand Carlos Sorín s’attarde sur ce Dogue Argentin puissant, qu’il met magnifiquement en valeur, mais qui n’arrive pas non plus à nous embarquer, à cause d’un rythme qui laisse la sensation que le cinéaste étire chacune de ses scènes. Bref, entre déception et intérêt, même s’il est anecdotique, au final, « Bombón el perro » mérite pour les curieux, de s’y arrêter.

Note : 10/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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