mars 29, 2024

Doomsday Device

De : Christian Sesma

Avec Corin Nemec, Mike Hatton, Robert Carradine, Jon Mack

Année: 2017

Pays: Etats-Unis

Genre : Fantastique

Résumé :

Deux agents du FBI à la recherche de trafiquants découvrent un étrange objet d’origine japonaise aux pouvoirs immenses. Ils vont devoir tout faire pour empêcher cet objet destructeur de tomber entre les mains d’un riche business man…

Avis :

La vie de star n’est vraiment pas une sinécure. Si au départ, tout semble rose et l’argent coule à flot, il ne faut pas oublier que le rêve peut vite se transformer en cauchemar. Si tout devient plus facile avec l’argent, les mauvaises fréquentations, les mauvais agents, les mauvais choix de carrière, tout cela peut grandement nuire à une célébrité et dans ce cas précis, on peut aisément citer Corin Nemec. Pour le grand public, ce nom ne dit pas grand-chose, et pourtant, l’acteur a bercé de nombreux adolescents, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de Parker Lewis de la série Parker Lewis ne Perd Jamais. Gros succès télévisuel, l’acteur n’aura pourtant pas réussi sa synchronisation des montres avec autre chose, traversant un long désert aride et âpre. Enchainant les mauvais choix, l’acteur va alors être obligé de tourner dans des téléfilms tous plus ou moins douteux afin d’arrondir ses fins de mois. A la manière d’un Ian Ziering dans Sharknado, il gère sa carrière de la plus cynique des façons, en tournant dans des navets télévisuels qui n’ont aucun sens. Le dernier en date s’appelle Doomsday Device, et c’est au-delà de la catastrophe.

On le sait très bien, avec ce genre d’entreprise, on nage en plein navet qui lorgne vers le nanar mais qui le fait exprès et qui n’a donc aucune légitimité. Il s’agit d’un téléfilm volontairement mauvais, où tout le monde est au courant de la nullité du projet, mais qui peut rapporter quelques sous quand il est acheté par des chaînes de télévision peu scrupuleuse. Doomsday Device s’inscrit dans la veine des productions Asylum ou Syfy, essayant vainement de prendre dans le folklore japonais pour créer une sorte d’apocalypse de pixels. L’histoire est toute simple. Un riche businessman envoie ses sbires retrouver une pierre antique japonaise qui aurait le pouvoir de déclencher une apocalypse après un sacrifice humain. Passant de mains en mains et à travers plusieurs cartels, deux flics décident alors de récupérer cette pierre pour sauver le monde. Déjà, de base, l’histoire est complètement aux fraises. On nous présente un vieux caillou dégueulasse qui lâche des éclairs, une sorcière moderne qui semble sortir d’un club de striptease et un antagoniste aussi charismatique qu’une brique de Lego sous un pied. Mais en dehors de la niaiserie abyssale du bousin, le scénario n’a ni queue ni tête et ne sera qu’un récit de rencontres fortuites, la pierre passant de triades en mafia russe, en allant aussi vers les italiens, dans l’espoir de se faire un peu de blé. Le spectateur, pas dupe, saura que c’est pour faire tenir le film dans un cadre horaire strict. Bref, très clairement, le film a dû être écrit par un enfant de cinq ans.

Mais au-delà des problèmes d’écriture et de l’histoire complètement rocambolesque qui prend le spectateur pour un débile (faut voir l’introduction sur fond de Japon féodal), les personnages sont tout bonnement catastrophiques. On aura droit à notre duo de flics qui se la jouent L’Arme Fatale, en essayant d’être drôle en plaçant un « bad guy » (Corin Nemec) avec un flic bedonnant et couard. Le duo ne marche absolument pas et les vannes qu’ils se lancent sont d’une stupidité à toute épreuve. Il faut voir aussi les clichés qui sont véhiculés, avec notamment la femme du flic peureux, qui est une bombe atomique, ce qui laisse pantois ce pauvre Corin Nemec, n’y croyant pas un seul instant, montrant bien que les moches doivent rester avec les moches. Parmi les gentils, on aura aussi droit à la flic à lunettes qui traine sur son ordinateur et qui ne sert à rien. Pour les méchants, puisque le film est d’un manichéisme à toute épreuve, c’est le pire du pire. A croire que le casting s’est déroulé dans la campagne ardéchoise pour recruter des types lambda qui n’ont jamais rien joué de leur vie. Les enjeux sont navrants, les jeux des acteurs flirtent avec l’amateurisme le plus pur et d’un point de vue charisme, on regrette presque Tex dans les Z’Amours. Bref, que ce soit au niveau de l’acting ou des personnages c’est d’un vide sidérant et on se demande même si l’on n’ pas perdu quelques neurones.

Et le pire dans tout ça, c’est que le film, non content d’être débile dans ce qu’il propose, et le sachant très bien, essaye de poser des moments de tendresse et de tristesse. Ainsi, on va plonger dans la vie du protagoniste principal pour voir qu’il possède une femme et deux enfants et que les relations sont plutôt au beau fixe sauf lorsqu’il décide de partir sauver le monde. On nous cale alors la femme éplorée, la musique qui bien, pour tenter de créer un moment triste et mélancolique. Sauf que cela déclenche au mieux un soupir, au pire un esclaffement de rire devant tant de médiocrité. Jamais un téléfilm n’était allé aussi loin dans le foutage de gueule du spectateur, le prenant pour un débile profond. Un débile qui devra aussi subir le montage dégueulasse, les combats que même les Super Sentaï ne voudraient pas, et des effets spéciaux qui crament la rétine. Comment, en 2017, peut-on encore proposer une telle médiocrité. Même les graphismes de la Super Nintendo sont mieux ! Franchement, si on peut éprouver quelques fois de la tendresse pour les navets, qui essayent malgré tout de divertir un public peu exigeant, voire pas du tout exigeant, ici, on nous crache perpétuellement à la gueule, et c’est très désagréable.

Au final, Doomsday Device est l’une des pires choses sur lesquelles on peut poser les yeux. Rares sont les films, et même téléfilms, a proposé une telle purge, au point d’avoir une diarrhée rétinienne. Vulgaire, mal joué, mal filmé, mal monté, pas écrit, Christian Sesma propose un étron télévisuel incroyable, inédit tant tout est raté et sans aucun intérêt. Sauvant le monde de l’apocalypse, c’est en regardant ce genre de film que l’on a envie que la fin du monde arrive vite, très vite.

Note : 00/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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