avril 20, 2024

JFK

De : Oliver Stone

Avec Kevin Costner, Tommy Lee Jones, Laurie Metcalf, Gary Oldman

Année: 1992

Pays: Etats-Unis

Genre: Historique

Résumé:

Suite à l’assassinat du président John F. Kennedy, le procureur de la Nouvelle Orléans, Jim Garrison remet en cause le rapport du commissaire Warren. Ce dernier avait clôturé l’affaire en trouvant le parfait coupable, Lee Harvey Oswald. Pourtant avant d’être abattu par un tireur isolé, le suspect avait toujours nié sa culpabilité. Pour Garrisson, il est impossible que l’homme ait agi seul. Persuadé qu’un complot se trame, Garrison explore des pistes occultées et comprend vite que la CIA, le FBI et le Pentagone ont joué un rôle déterminant dans cette affaire. Prêt à tout pour faire éclater la vérité au grand jour, le procureur devient très vite l’homme à abattre.

Avis:

Oliver Stone est l’un des réalisateurs les plus intéressants de ces trente dernières années. S’il n’a pas toujours été juste, s’il a essuyé des échecs et si même certains de ses films sont de beaux ratés, le cinéaste américain a une ligne directrice terrible et ses engagements politiques, qui sont maîtres d’armes de sa filmographie, rendent son cinéma passionnant. Les années 80 furent pour Oliver Stone une montée en puissance. Les années seront une folle confirmation, enchaînant coup sur coup, « Né un quatre Juillet« , « Les Doors » et « JFK« .

Neuvième film pour Oliver Stone, et avec celui-ci, le réalisateur s’attaque à l’un des évènements les plus marquants du XXe siècle, l’assassinat du Président Kennedy à Dallas. L’histoire, ou du moins l’évènement, est connu de tous et au fil des années, il a donné naissance à tout un tas de théories et de suppositions. S’appuyant sur l’une des théories qui a donné une enquête et un procès controversé, Oliver Stone livre un film monstre de plus de trois heures qu’on ne voit pas passer. Quand l’histoire est importante, elle exige un maître aux commandes et pour mettre en scène cette enquête d’une très grande complexité, il ne fallait personne d’autre qu’Oliver Stone !

22 Novembre 1963, John Fitzgerald Kennedy, le trente-cinquième Président des Etats-Unis, est assassiné. Très vite, un homme est arrêté, Lee Harvey Oswald. Il sera abattu deux jours plus tard lors de son transfert. En 1966, n’étant pas convaincu par le rendu de la commission Warren, Jim Garrison, un fidèle du Président, entreprend dans le plus grand secret une enquête sur la mort de Kennedy. Cette enquête donnera lieu a une théorie impliquant les plus hautes sphères de l’état Américain.

« JFK » est sorti en 1992, il vogue donc tranquillement sur ses trente ans et une chose est sûre, le film d’Oliver Stone demeure toujours aussi bouillant et sensible qu’à sa sortie. La raison ? Parce qu’Oliver Stone met en scène une théorie avec beaucoup de conviction et d’arguments. Alors que l’assassinat de Kennedy va avoir lieu, il y a soixante ans, le mystère demeure entier et prendre parti comme Oliver Stone le fait ici démontre l’engagement et surtout le culot du cinéaste.

« JFK« , c’est un film puissant dans sa recherche de vérité. C’est un film qui va peindre des personnages et une intrigue des plus passionnantes et alors qu’il dépasse facilement les trois heures, à aucun moment Oliver Stone nous ennuie, c’est même tout le contraire qui se produit. Tenu par un scénario impeccablement détaillé, tenu par un rythme fou, quelque part entre film d’enquête, film de procès, et intérêt historique, étant proche du documentaire, « JFK » passionne autant qu’il peut terrifier. S’il faut savoir aussi rester en retrait et peut être ne pas tout prendre au pied de la lettre, il faut aussi reconnaître que le film d’Oliver Stone, dans ses détails, dans sa précision, dans ses arguments et ses contres arguments, tient sacrément la route. Mieux encore, à travers l’enquête de ce procureur, « JFK » soulèvement beaucoup de questions, beaucoup d’interrogations, pointe du doigt avec parfois un certain humour moqueur des incohérences (La balle magique). Le film, toujours à travers l’enquête et le procès de Garrison, ose donner des réponses, ose prononcer des mots comme coup d’état, implication de la CIA, et autres très hautes sphères de l’état. Bref, c’est tout simplement passionnant et brillant. Est-ce la vérité ? On ne le sera peut-être jamais, mais du moins, pour ce film, dans ce film, Oliver Stone, via Jim Garrison et son travail, expose sa vérité, si l’on peut dire ainsi. Une vérité qui est d’ailleurs si dense, si complexe, qu’il est certain qu’il faut plusieurs visionnages de ce film pour en savourer toutes les nuances.

Puis derrière le film, à la limite du documentaire, si « JFK » se fait aussi passionnant, c’est aussi parce qu’il est un très grand film d’enquête. Un grand, immense, film noir, où l’on y trouve tout ce qui fait les lettres de noblesse du genre. Un complot, une quête de vérité, des rebondissements, un suspens, de la tension, des mobiles, des personnages complexes ô combien tenus par des acteurs immenses, Kevin Costner en tête. Oliver Stone injecte dans son film des images d’archives, ce qui le rend encore plus addictif. Le réalisateur offre aussi l’une de ses plus belles photographies à la limite du noir et blanc, ce qui donne une saveur toute particulière à son film.

Bref, petit bout par petit bout, détail par détail, Oliver Stone signe là un film immense. Un film passionnant et passionné qui tient son sujet à la perfection. Bien entendu, on ne prendra peut-être pas tout pour argent comptant ici, mais ce « JFK » soulève bien des interrogations, il pousse à la réflexion, il pique notre intérêt à vif, et il donne, une fois le générique arrivé, envie d’aller encore plus loin dans cette question de vérité. Comme je le disais, pour un bout d’histoire immense, à la portée encore actuelle, il fallait un immense réalisateur et pour cette histoire, ce moment de vérité (ou non), on ne pouvait pas rêver mieux qu’Oliver Stone ! À voir, revoir, re-revoir, re-re-revoir encore et toujours…

Note : 20/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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