avril 19, 2024

We Are Not Alone

Titre Original : No Estamos Solos

De : Daniel Rodriguez

Avec Fiorella Diaz, Marco Zunino, Zoe Arévalo, Lucho Caceres

Année : 2016

Pays : Pérou

Genre : Horreur

Résumé :

Une famille, Mateo, Monica et Sofia, huit ans, emménagent dans une maison à la périphérie de Lima. Dès la première nuit, la fille est hantée par un être terrifiant. Ces harcèlements deviennent de plus en plus violents et dérangeants, et nécessiteront bientôt la présence d’un prêtre, qui tentera d’aider sans imaginer les conséquences.

Avis :

Netflix est un formidable vivier de petites découvertes. En effet, si la plateforme mise beaucoup sur les grosses sorties ou les gros réalisateurs, à l’image de Roma d’Alfonso Cuaron ou encore La Ballade de Buster Scruggs des frères Coen, on peut trouver de petits films indépendants qui sont parfois catastrophiques, comme le fut Journal d’un Exorciste, mais qui sont parfois de bonnes découvertes, ou tout du moins de bonnes surprises. Et We are not Alone fait partie de ces films qui n’ont pas forcément une bonne réputation, mais qui font pourtant partie des petits films sympathiques, dont la découverte suffit à réjouir quelqu’un de peu demandant face à l’horreur et aux fantômes. Film péruvien datant de 2016, We are not Alone sait créer une ambiance, tente de faire le moins possible amateur et même si l’ensemble est convenu et que la fin part à vau l’eau, il n’en demeure pas moins un petit film qui essaye de faire bien et c’est déjà pas mal.

Nous sommes dans la banlieue proche de Lima et une famille recomposée aménage dans une grande maison qu’ils ont eue pour une bouchée de pain. Très vite, la petite fillette de huit ans a des visions et ressent une présence dans sa chambre. Son père, un costaud gaillard, ne la croit pas et part souvent pour son travail, la laissant seule avec sa belle-mère, une photographe sympathique, mais qui a du mal à trouver le sommeil et l’appétit. Très pragmatique et cartésien, le père de famille ne croit pas aux histoires de fantômes, jusqu’au moment où sur un cliché de sa famille, un spectre apparait. Très clairement, et sans surprise, on nage en plein film d’épouvante avec des fantômes qui ont élu domicile dans une baraque. La famille va alors être la proie de deux fantômes bien distincts, l’un plutôt gentil et un autre très méchant qui semble avoir de bonnes raisons de foutre le bordel dans cette famille qui essaye de tout faire pour que ça fonctionne. Sur le scénario, il n’y a pas grand-chose à dire tant tout respire le classicisme et la non prise de risque. Cependant, pour un film à très petit budget, et qui plus est vient d’un pays pas trop réputé pour le septième art, il y a une réelle prise de risque et un twist qui merdouille un peu, mais qui essaye et c’est déjà pas mal.

Ce qui frappe d’emblée dans cette histoire, c’est que même si ça reste très téléphoné, il y a une vraie application sur l’atmosphère générale. Le film fait très pro et cela se ressent dans la gestion de l’éclairage et la volonté de faire des plans qui sont tout simplement beaux. La photographie est nickel, il y a une vraie recherche pour créer l’angoisse sans faire appel à d’éternels jump scare. Oui, ils sont présents, mais le film ne veut pas se reposer uniquement sur ça. On aura droit à des scènes assez angoissantes dans la cave de la baraque, notamment lorsque les personnages féminins vont s’y balader toute seule. On ressent les inspirations, et notamment The Conjuring, mais ce n’est pas plus mal et l’atmosphère qui s’en dégage est plutôt réjouissante. Tout comme les personnages qui sont relativement crédibles est attachants. Le père de famille, plutôt sceptique au départ, va vite changer d’avis par la suite et on sent que c’est un père aimant et simple. C’est exactement la même chose avec la petite fille, assez simple malgré un fort caractère, et la belle-mère, soucieuse et gentille mais qui ne comprend pas ce qu’il lui arrive. Bref, des protagonistes naturels et qui n’en font pas des caisses.

Le problème, c’est que le film se fourvoie complètement dans son dernier acte en partant sur le chemin sinueux de l’exorcisme et du fantôme revanchard dont on ne comprend pas forcément les intentions. Lorsque le père accepte enfin l’idée que sa famille est en danger dans cette maison, tout s’enchaine très vite et on va avoir droit à la sempiternelle scène d’exorcisme avec un prêtre au passé douteux et un démon relativement malin. Malheureusement, le film vire à la gaudriole bon marché et tous les efforts qui ont été faits auparavant sur la photographie, l’ambiance, sont détruits en un seul et unique acte. Alors non seulement ça ne sert pas à grand-chose, mais en plus de cela le film devient moche. Les lumières bleues saturées explosent la rétine, le fantôme s’avère être surpuissant à un tel point qu’il peut faire voler les gens (pourquoi ne le faisait-il pas avant ?) et on n’aura aucune surprise sur la fin. Bref, une déception et comme c’est le dernier truc que l’on laisse en quittant le film, on reste sur une mauvaise interprétation. Enfin, le problème provient aussi des acteurs. Bien évidemment, difficile de trouver des informations sur eux si l’on ne parle pas un mot d’espagnol, mais c’est assez logique de voir qu’ils n’ont pas une énorme carrière. Là, ça fait très amateur et peu sérieux. Non pas qu’ils soient très mauvais, mais ça manque de finesse, parfois ça surjeu un peu pour exprimer un sentiment de peur ou d’inquiétude. Bref, c’est vraiment sur l’acting que le film pêche un peu.

Au final, We are not Alone est un film qui souffle le chaud et le froid, qui ménage la chèvre et le chou. Si le début, et même la première moitié, sont sympathiques et forcent sur une ambiance marquée et presque marquante, la suite et la fin ne tiendront pas vraiment la route, rejoignant le film d’exorcisme lambda, sans saveur et parfois même incohérent. Porté par des acteurs amateurs et sans réel charisme, le film porte les stigmates de sa production faiblarde, et même si l’on devine les excellentes références de son réalisateur, on reste sur une impression décevante, bien que meilleure par rapport à d’autres films du même acabit.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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