avril 18, 2024

Black House Hill – First Fear

Avis :

Faire du rock, c’est une question de volonté et de savoir bien s’entourer. En effet, ce n’est pas n’importe quel quidam qui peut venir, poser sa guitare ou sa voix, et sortir un album comme ça. Pour faire du rock, il faut un minimum de talent, de travail et ce petit je ne sais quoi qui vous rend unique. Une maîtrise parfaite de la guitare, une voix granuleuse ou particulière, bref, il faut trouver sa voix pour avoir sa propre identité et ne pas se perdre dans la masse. On sait très peu de chose sur Black House Hill, hormis le fait qu’ils sont suédois et qu’ils officient dans un hard rock qui lorgne grandement du côté d’AC/DC, tout en y apportant une touche plus bluesy, plus lente. First Fear est leur premier album et le fait d’en parler maintenant relève du plus grand hasard. Car oui, il arrive que farfouiller le net à la recherche de groupes inconnus pour les mettre sur le devant de la scène permet de trouver de petites pépites dont il serait dommage de passer à côté. Est-ce le cas de Black House Hill ? Pas vraiment et cela permet du coup de parler d’autre chose, du talent et du fait qu’un seul membre peut porter préjudice à votre groupe. Et on va aussi parler de l’album, bien évidemment.

Le skeud s’ouvre non pas sur le titre éponyme de l’album, mais sur le nom du groupe. Avec Black House Hill, le groupe montre ce qu’il sait faire, c’est-à-dire du pur hard rock qui balance pas mal et des musiciens qui maîtrisent parfaitement leur instrument. Les guitares sont tout simplement parfaites, les riffs sont assez efficaces et on aura même droit à un petit solo qui fait office de pont. Et globalement, si l’on doit rester sur la technique musicale, c’est plutôt pas mal. D’autant plus que le groupe essaye de varier les plaisirs, s’appuyant sur des sonorités connues pour partir un coup vers du hard, un coup vers du rock, un coup vers du blues ou même un petit côté punk. A titre d’exemple Born on the River fait très blues rock avec son introduction à la basse ou sa rythmique très scandée, alors que Do What You Can lorgne plutôt du côté du vieux rock des années 60, avec une pointe, très légère de punk. On aura même droit à une fulgurance reggae sur le dernier titre de l’album, Special, et même si c’est très léger, cela permet de voir les différentes influences du groupe. Si on n’échappe au côté medley pour faire plaisir et faire étalage de notre savoir-faire, l’ensemble musical est cohérent et faire plutôt honneur au groupe.

Mais il y a un gros, un énorme, un gigantesque, mais. En fait, il y a même plusieurs mais. Premièrement, la voix du chanteur est tout bonnement insupportable. Dès le départ, il chante faux comme ce n’est pas permis. Si seulement Black House Hill faisait dans le punk, on aurait pu dire que c’est fait exprès, mais non. Le groupe fait du hard et du rock et de ce fait, la voix est très importante. Des chansons touchantes comme Blue Sometimes veut l’être, avec un tel chanteur, ça ne marche pas. C’est assez grave car cela nous sort complètement de l’album et on a plus envie de rire que d’écouter le titre. Il n’y a aucune chaleur, aucune résonance, aucune puissance et du coup, on est dans quelque chose de plat et de terriblement faux. A la rigueur, quand il pousse des hurlements, ce qui est très rare, on ressent une belle performance vocale, mais cela reste trop timide dans cet album, et on a vraiment l’impression qu’il irait mieux dans le registre métal. Ensuite, on sent que c’est un jeune groupe et un tout premier album, parce que la production est catastrophique. On a parfois l’impression de les entendre jouer depuis un garage. Mais surtout, certains liants au sein des morceaux ne fonctionnent pas. On sent quelques ratés, quelques passages de flambeau qui ne marchent pas et c’est assez étrange qu’un groupe comme ça ait pu trouver un label. Prenons un exemple tout simple, le début de Let the Time Heal manque de cohérence et liaison entre les instruments.

Au final, First Fear, le tout premier album de Black House Hill, est une belle déception ou tout du moins un album qui ne mérite pas vraiment que l’on s’y arrête. Entre un chant terriblement faux, des changements de rythme qui manquent de liant et une production complètement aux fraises, on ne peut pas dire que le groupe commence bien. Si on regrette de dire cela par rapport à la qualité évidente des musiciens et notamment des guitaristes qui sont vraiment bons, on se rend compte qu’il suffit d’un élément mauvais pour faire tout capoter, et c’est exactement le cas ici. Le rock, malgré son attitude badass, est un équilibre fragile.

  • Black House Hill
  • Dying for my Wounds
  • Born on the River
  • Let the Time Heal
  • No Man Can Save Me
  • From Alex
  • Rise
  • Do What You Can
  • Blue Sometimes
  • Creeping Sun
  • Fifty Fifty
  • Special

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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