mars 29, 2024

Redivider

Titre Original : Kill Switch

De : Tim Smit

Avec Dan Stevens, Bérénice Marlohe, Charity Wakefield, Tygo Gernandt

Année: 2017

Pays: Pays-Bas, Allemagne, Etats-Unis

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Dans un futur proche, Will Porter, un ancien pilote de la NASA, est recruté par Alterplex, une société à l’origine d’une source d’énergie révolutionnaire, propre et illimitée. Lorsqu’il se réveille un beau jour dans un monde en pleine destruction, il réalise qu’il a été envoyé dans « l’Echo », la dimension miroir source réelle de cette énergie miracle qui alimente notre réalité. Sa mission : utiliser le « Diviseur », un mystérieux objet capable de rétablir l’équilibre, éviter la destruction de son monde d’origine et sauver sa famille.

Avis :

Dan Stevens est un jeune acteur qui monte et qui tente de plus en plus d’avoir des rôles un peu étranges et mystérieux, à l’image de son regard bleu glacial. Si on a pu le retrouver récemment dans la série Légion ou encore dans Le Bon Apôtre de Gareth Evans, il ne faut pas oublier qu’il est aussi la bête dans l’adaptation live de La Belle et la Bête ou encore un invité bizarre dans The Guest. Bref, tout ça pour dire que depuis son avènement avec Downton Abbey, on a tendance à voir sa tronche un peu partout, et surtout dans des films plutôt dispensables, comme ce Redivider ou Kill Switch en version originale. Sorti très discrètement en VOD, ce film de SF qui lorgne vers l’anticipation est le premier long-métrage de Tim Smit, un néerlandais encore inconnu, qui semble avoir un bon œil, mais qui pêche par un scénario indigent et surtout, une réalisation tape à l’œil qui ne trouve aucune justification dans le déroulé de l’histoire.

Une histoire qui prend place dans un futur proche. L’énergie vient à manquer et Alterplex Energy semble avoir trouvé une solution miracle, dupliquer la Terre pour puiser de nouvelles ressources. Construire un monde parallèle en quelque sorte. Will Porter est alors choisi par l’entreprise pour partir dans « l’écho », le monde parallèle en question, qui est en train de connaître une fin cataclysmique. Pour sauver son monde et sa famille, il doit alors placer un cube dans la tour énergétique afin de rétablir l’ordre, mais il va apprendre des choses étranges sur le fondateur d’Alterplex qui vont remettre en questions ses certitudes sur cette énergie soi-disant propre et illimitée. Comme on peut le voir, avec un pitch pareil, il faut une certaine rigueur dans l’écriture et ce n’est pas vraiment le cas avec ce film. Non pas que l’on ne comprenne pas ce qu’il se passe, mais globalement, c’est très brouillon et perclus d’incohérence.

Déjà, au niveau de la mise en scène, il y a un gros problème. Le film veut se la jouer tape à l’œil avec des passages en caméras subjectives comme pour un FPS, procédé déjà expérimenté avec Hardcore Henry. Malheureusement ici, la sauce ne prend pas vraiment. La première raison, c’est qu’il n’y a aucune justification de passer d’une mise en scène classique dans le « vrai » monde à une mise en scène subjective dans l’écho. On est clairement dans la volonté de faire parler de son film par la mise en scène et non pas par ce qu’il raconte. Mais le souci, c’est que les passages qui peuvent paraître novateurs ne le sont pas et pire, ils ne servent à rien dans l’intrigue et ramollissent un rythme déjà pas bien palpitant. On est loin de la nervosité d’un film d’action et même si globalement l’ensemble reste lisible, on aura énormément de mal à rentrer dans la peau de ce personnage. Notamment par l’alternance des points de vue, mais aussi par son côté lisse absolument insupportable.

C’est bien simple, tous les personnages de ce film sont transparents et n’ont aucun véritable background. Alors Will Porter est un homme qui semble torturé, qui veut à tout prix protéger sa sœur et son neveu qui a un problème, il ne parle pas. Malgré tout, leur existence n’aura qu’une légère incidence sur le futur du film et ils ne sont que du remplissage, essayant de donner un peu d’épaisseur à un personnage lambda. Dan Stevens a beau se démener, on a l’impression qu’il s’en bat les noix et il en sera de même pour les personnages secondaires. Bérénice Marlohe, jolie française, tente sa chance à Hollywood mais ne trouve pas de rôle à la hauteur de sa beauté. Un coup secrétaire bimbo sexy, un autre coup en tenue décontractée dans une ville à la dérive, on aura du mal à cerner son personnage sans pour autant vouloir en savoir plus. On se fout un peu de son rôle et de ce personnage qui est relativement détestable. Ce sera la même chose avec cet ami qui aide malgré lui le héros du film mais qui ne sert à rien du tout, hormis se déplacer dans une ville à l’abandon.

Mais Redivider possède tout de même un atout, sa photographie et l’environnement de l’écho. Comme on le sait, ce genre de film possède un budget limité, tout du moins pas forcément à la hauteur de ses ambitions. Et étonnement, les effets spéciaux tiennent plutôt la route dans ce film. Les différents drones de combat sont bien intégrés et font particulièrement leur taf, tout comme les insertions apocalyptiques avec les gros moyens de transport qui tombent du ciel pour s’écrouler dans le monde de l’écho. Il y a un travail intéressant sur l’atmosphère global du film et Tim Smit peaufine son image à défaut de son scénario, indigent au possible, voire indigeste pas moment. Enfin, difficile de passer outre l’abus de filtre bleu, qui frôle souvent le mauvais goût et qui, comme pour la vue subjective, ne sert strictement à rien. C’est dommage car cela dessert un peu les décors plutôt convaincants et cette ville en ruine alors qu’il n’y a pas d’ennemi. Il y avait tout un travail à faire autour de cette guerre entre les gangs, la tuerie au sein d’Alterplex dans le monde écho et les chutes de gros engins, mais tout ça est perdu dans une réalisation maladroite et des scories scénaristiques difficilement pardonnable.

Au final, Redivider est un film qui aurait pu être bien, avec sa mission dans un futur proche sur une terre parallèle, mais malheureusement, le réalisateur passe complètement à côté de son sujet, la faute à un scénario mal écrit, souvent incohérent et incompréhensible et une mise en scène qui se veut tape à l’œil mais qui ne sert à rien dans l’intrigue. Malgré quelques petits bons points, on s’ennuie ferme devant ce film sorti très discrètement en VOD et à quelque part, ce n’est pas plus mal.

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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