mars 19, 2024

L’Etoile du Matin – David Gemmell

Auteur : David Gemmell

Editeur : Milady

Genre : Fantasy

Résumé :

Les hordes angostines déferlent sur les frontières méridionales des Hautes-Terres : l’invasion a commencé. Sur leur passage, les Angostins sèment terreur et destruction, soutenus dans leur conquête par la sorcellerie d’un nécromancien fou. Inconscient de ses actes, il décide de ramener à la vie les Rois Vampyres, morts depuis des siècles. Seul Jarek Mace, le bandit de grand chemin, aura le courage de se mettre en travers de la route des Angostins et des morts-vivants. Très vite, il deviendra le héros dont les Hautes-Terres ont besoin, et ralliera son peuple sous sa bannière.Tous voient en lui L’Étoile du Matin, figure légendaire, revenue également d’entre les morts pour sauver une fois encore les Hautes-Terres. Seule une personne connaît la vérité, Owen Odell le barde, l’ami de Mace. Des années après ces événements, Odell se souvient et nous raconte l’histoire de ce fameux bandit, du sauveur dont on chante encore les exploits, le coupe-jarret qui aurait égorgé père et mère pour le prix d’un repas.

Avis :

Parmi les auteurs les plus influents dans le domaine de la fantasy, on cite tout le temps Tolkien ou encore, et dans une moindre mesure, C.S. Lewis pour son travail sur Le Monde de Narnia. Mais parmi les contemporains, il ne faut pas oublier David Gemmell. Né en 1948 et malheureusement décédé en 2006 des suites d’une crise cardiaque, il laisse derrière une palanquée de romans  qui ont quasiment tous connus un énorme succès. Son premier livre est Légende, paru en 1981, avec lequel il initie le cycle Drennaï qui compte aujourd’hui onze romans. Fort de ce succès, il proposera par la suite d’autres cycles, d’autres univers, comme son cycle sur Troie ou encore son cycle Rigante. Mais il fera aussi des histoires indépendantes, évoluant dans ses univers connus, comme par exemple L’Etoile du Matin, qui nous préoccupe aujourd’hui et qui se déroule dans le monde Drennaï, mais en faisant très peu de références à ses précédents ouvrages. Maintenant, reste à savoir si c’est bien et si ça vaut le coup d’être lu. La réponse est affirmative.

Avec ce roman, l’écrivain va se mettre à la place d’Owen Odell, un barde qui va faire la rencontre de Jarek Mace, un bandit des grands chemins qui va lui sauver la vie. Devenant vite inséparables, les deux hommes vont avoir un parcours atypique dans lequel le barde va narrer les exploits de Jarek, que l’on surnommera l’étoile du matin, le montrant sous son vrai jour, un escroc, un bandit au grand cœur qui va faire des choix héroïques et égoïstes, mais qui lui permettront d’avoir une grande renommée et de renverser un despote et trois rois vampires. Digne descendant des grands récits fantasy, L’Etoile du Matin ne réserve finalement que peu de surprises dans son déroulement, si ce n’est la volonté de l’auteur de mettre en place un héros pas comme les autres, qui fait des choix pour lui et qui va se retrouver dans des situations inextricables. David Gemmell fait le choix de la première personne pour mieux impacter le lecteur, se plongeant directement dans ce monde merveilleux, mais très cruel, où les forestiers n’ont d’autres choix que de tuer pour survivre et où les magiqiens (terme employé dans le livre) sont en constante recherche de savoir, au risque de réveiller des dangers ancestraux.

Le roman joue bien sur deux tableaux distincts, à savoir la personnalité de Jarek Mace, goguenard et fourbe, mais à la fois drôle et tête brûlée, mais aussi sur Owen Odell, le narrateur de cette histoire, tout d’abord naïf et prude, puis découvrant un monde qui lui est inconnu et pour lequel il va devoir évoluer et ainsi affuter son regard critique. Il y aura une vraie évolution dans ce roman. Les personnages, leurs relations, mais aussi le monde, changent continuellement, comme la vraie vie en quelque sorte, et chaque aventure va permettre d’aborder une notion importante. Que ce soit l’égoïsme exacerbé du héros ou encore cette recherche insatiable du savoir de la part d’un magiqien dénué de sentiments, chaque chose a une importance et apporte du grain à moudre dans la conscience du lecteur, mais aussi d’Owen Odell, le barde. Le seul gros défaut que l’on pourrait trouver à ce roman, c’est qu’il est sur des rails narratifs. Il n’y a pas vraiment de grosses surprises dans le dénouement des opérations et même si l’on craindra par moments l’implication du héros, on retombera toujours sur nos pieds, David Gemmell ne prenant finalement que peu de risque.

Mais ce qui est important dans ce roman, ce sont les personnages relativement attachants. Outre les deux personnages principaux que sont Jarek Mace et Owen Odell, on peut aussi compter sur Wulf, un forestier bossu qui risquera sa vie pour son héros, mais qui est détruit intérieurement depuis la perte de sa femme et de ses enfants. On peut aussi nommer Piercollo, un géant doté d’une force redoutable, chanteur à ses heures perdues, mais qui va perdre le goût de la vie à cause de la perte d’un œil suite à une torture gratuite de la part d’un méchant homme. Ajoutons à cela Mégane la magicienne, Astriana la bonne sœur ou encore Ilka, une jeune prostituée dont la langue a été coupée, mais qui arrive à communiquer par télépathie et pour laquelle Owen va tomber amoureux. Bref, un panel de personnages très empathiques, qui sont parfois décrits parcimonieusement, mais qui ont tous leur importance et leur fonction. L’auteur ne laisse personne sur le carreau, et se permet même à la fin quelques pertes, histoire de surprendre le lecteur. Un lecteur qui sera touché à la toute fin, qui se permet de changer quelques règles temporelles afin de toucher au plus profond et de donner vie à des légendes d’antan.

Au final, L’Etoile du Matin est un roman rondement mené et relativement intéressant, aussi bien dans son fond que dans sa forme. David Gemmell est un formidable page turner qui arrive à tisser des liens entre ses personnages mais aussi avec ses lecteurs, pour mieux les toucher sur une fin presque logique. Si en l’état on suit un schéma narratif sans surprise, il n’en demeure pas moins que le plaisir de lecture est bien présent et que l’on en redemanderait presque.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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