Dexter

Sur une idée de: James Manos Jr

Avec  Michael C. Hall, Jennifer Carpenter, David Zayas, C.S. Lee, Julie Benz, …

Année : 2006 – 2013

Pays : Etats-Unis

Genre : Policier, suspense, thriller, humour noir

Scénario : D’après les livres de Jeff Lindsay

Résumé :

Dexter travaille à la police de Miami en tant qu’expert en analyses de sang tout en étant un … Serial Killer… En effet, Dexter traque les gens qui ont réussi a passer à travers les mailles du filet de la justice afin de satisfaire ses besoins de meurtre. Mais une double vie pareille est-elle possible ?

Avis : 

Est-il encore utile de présenter Dexter. Si aujourd’hui les critiques fusent, il y a 8 ans, Dexter était accueilli comme une véritable bouffée d’air frais. ENFIN une série nous offrait quelque chose de différent…

Un générique qui reste longtemps en tête. Des personnages attachants, mais, surtout, une histoire qui change des sempiternelles enquêtes policières que nous propose les Experts et autres Esprits Criminels. Enfin quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent. Un univers si différent et si familier à la fois qui charme les téléspectateurs dès les premières minutes. A la fois dérangeante et humoristique, les aventures de Michael C. Hall (Six Feet Under, Ultimate Game, …) ont rapidement séduit les foules.

Si Dexter a directement trouvé son public, c’est non seulement grâce à son interprète, mais également à son casting particulièrement attachant. Debra (Jennifer Carpenter – L’exorcisme d’Emily Rose, …), sa sœur jurant comme une charretière nous offre des moments savoureux. Les membres de la Crim’ de Miami sont eux aussi parfaits : la carriériste Laguerta (Lauren Vélez – Oz, …), le sympathique Baptista (David Zayas – Expendables, Oz, …), le téméraire Doakes (Erik King – Oz, Benjamin Gates et le trésor des templiers, …), sans oublier l’excellentissime Vince Mazuka (C.S. Lee – Les Soprano, …). Sans oublier l’attachante « famille » de Dexter, principalement son épouse Rita (Julie Benz – Saw 5, John Rambo, Defiance, …) et, dans une moindre mesure, Hanna McKay (Yvonne Strahovski – Killer Elite, I Frankenstein, …). Sans oublier les conversations hallucinées que Dex a avec son père adoptif mort il y a des années (James Remar – Django Unchained, Apparences, …)

Comme toutes les séries, Dexter a des hauts et des bas. Si les deux premières saisons ont déclenché une véritable ferveur de la part des fans, la saison 3 en a fait déchanter quelques-uns. Mais la magistrale saison 4 a vite fait revenir les brebis égarées dans le troupeau… Dexter est alors au sommet de son art et la qualité des saisons qui vont suivre vont décliner dangereusement, tout comme la cote de popularité du tueur en série charismatique. Revenons sur ces huit années accompagnées de notre serial killer préféré.

Saison 1 : La découverte

La nouveauté du concept de la série a sans aucun doute fait chavirer le cœur des spectateurs vers ce nouveau spectacle jusqu’alors jamais vu à la télévision. Un serial killer ? Premier rôle d’une série ? Ajoutez à ça une enquête bien ficelée (le tueur au camion frigorifique), un générique monstrueusement original et accrocheur, un humour noir irrésistible, Dexter avait tout pour plaire, d’autant plus que les spectateurs se lassent des séries conventionnelles et Dexter, avec son audace et son côté « Politiquement incorrect » arrive à point nommé. En effet, à l’époque trop peu de séries sortent des sentiers battus (Six Feet Under, Oz, …) et le public a besoin de quelque chose qui le sorte de sa léthargie. De plus, le twist-ending que personne n’avait vu venir en a bluffé plus d’un.

Saison 2 : L’addiction

Probablement la plus belle période de la série. Passé le stade de la découverte, on pouvait craindre une baisse de régime, mais il n’en fut rien. Critiques et spectateurs sont unanimes, Dexter est LA série du moment. A la fois drôle, violent, émouvant et captivant. Le spectateur se passionne pour les aventures de leur serial killer préféré : dans cette saison, on pénètre aux tréfonds de l’âme de Dexter, on rencontre le « Passager Noir ». On y fait la connaissance de Lila (Jaime Murray – Spartacus – Les dieux de l’arène, Defiance, …) De plus, dans cette saison Dexter traque son gibier comme à l’accoutumée, mais est traqué par Doakes qui se veut de plus en plus pressant. Seule l’aventure entre Dex et Lila n’est franchement pas emballante et on préférera tous Rita à sa tarée de maîtresse. On fait la connaissance également de Franck Lundy (Keith Carradine – Cowboys et envahisseurs, Nashville, …), un agent fédéral chargé d’enquêter sur un serial killer dont on a retrouvé les victimes emballées dans des sacs poubelles… ça ne vous rappelle personne ? L’étau se resserre, mais comment Dexter va-t-il s’en tirer ? Une seconde saison palpitante, sans vraiment de temps mort

Saison 3 : Le coup de mou

La seconde saison se terminait en boulet de canon, le début de celle-ci peine un peu à démarrer. Dexter se trouve un allié, le procureur Miguel Prado (Jimmy Smits – Star Wars II et III, …) et ce fut, à mon sens, une mauvaise idée car ce duo tourne en rond et irrite au plus haut point. Il faut cependant reconnaître la volonté des producteurs de faire évoluer le personnage, mais bien mal leur en a pris. On apprend que Dexter va devenir papa, avec toutes les interrogations que cela implique. Pas inintéressante, mais pas très emballante ce troisième acte est mou du genou. Décevante à plus d’un titre, certains y ont vu le début de la fin, mais ils ne s’attendaient pas au choc de la saison suivante.

Saison 4 : Le choc

Les fans vous le diront. Il y a un avant et un après cette saison 4. Le début pouvait nous faire présager le pire : Dexter devient père de famille avec tous les tracas que cela occasionne, mais, heureusement pour nous, cela n’empiète pas sur l’histoire. Au mieux, cela nous occasionne quelques scènes cocasses (Harrisson dans la voiture tandis que papa tue dehors). Cette saison 4 nous propose un duel entre Dexter et le tueur de la Trinité (excellent John Lithgow – La planète des singes – Les origines, Cliffhanger, …). Un jeu du chat et de la souris qui pousse nos nerfs à rude épreuve pour se terminer dans un dernier acte qui traumatisa une grande partie des fans pour un bon moment. Rarement une fin de saison ne suscita un tel émoi.

Saison 5 : La déception

Après le choc de la saison précédente, pas évident pour les scénaristes de rebondir. En effet, certains parleront d’année de transition, d’autre de début de la fin. Et, soyons honnêtes, il s’agit bien du début de la fin. On a droit à des resucées des saisons précédentes (Quint qui enquête sur Dexter, comme Doakes l’a fait avant lui, …) Dexter se voit affublé d’une nouvelle partenaire de meurtre, Lumen (Julia Stiles – Jason  Bourne, La malédiction, …), mais les pleurnicheries de cette dernière agacent et la sauce ne prend pas. Ici, même pas de « fin qui tue » comme dans les saisons précédentes. Bref, une saison de transition complétement inutile.

Saison 6 : L’éloignement

Nous commençons cette nouvelle saison avec plein d’espoir. En effet, la moyenne saison 3 avait débouché sur une quatrième d’anthologie ; en sera-t-il de même avec ce sixième opus ? Dès le début on a droit à quelques crimes bien sadiques inspirés de tableaux de l’apocalypse. Des crimes qui lorgnent du côté des Saw, mais qui font leur petit effet. On y découvre un duo de tueur : le professeur Gellar (Edward James Olmos – Wolfen, Battlestar Galactica, …) et Travis (Colin Hanks  – Roswell, King Kong, …). Si le rythme est plus soutenu, le contenu n’emballe pas. Au contraire, les fans commencent à se détacher. Il faut dire que depuis un temps, les anti-héros pullulent sur nos petits écrans (Breaking Bad, House, Sons Of Anarchy, …) et les spectateurs se sont tournés vers d’autres voies. La seule chose que nous retenons de cette saison, c’est quelques crimes sanglants et une révélation finale qui nous donnera tout de même envie de regarder la suite.

Saison 7 : Le désamour

Voilà, on y est. La saison de trop. Ici plus rien ne fonctionne. Pire, on s’ennuie sec. Autant avant on était impatient d’être lundi pour pouvoir se délecter d’un nouvel épisode de Dexter, autant maintenant, on la regarde si on a le temps. La série explore de nouvelles voies qui sont loin de faire l’unanimité (la relation amour/haine de Dexter et Debra énerve). Reste le final ô combien prévisible et qui ne fonctionne pas. On y découvre également le personnage d’Hanna McKay, mais, soyons honnête, cet ersatz de Rita est loin d’avoir son charisme.

Saison 8 : Le désintérêt

Et voilà, la dernière saison de Dexter. C’est avec une certaine curiosité que nous nous repenchons sur cette série. Car si les 3 dernières saisons ne cassaient pas des briques, nous sommes impatients de découvrir comment vont se terminer les aventures d’un serial killer que nous avons aimé lors de ses débuts télévisés. D’emblée, un nouveau personnage : Le Dr Vogel (Charlotte Rampling – Orca, Spy Game, …) psychologue ayant un rapport avec le passé de Dexter. On y découvre également le personnage de Zack Hamilton (Sam Underwood) et l’on se dit que l’on va avoir droit à une passation de pouvoir pour clore cette série, mais il n’en sera rien. Au contraire, la saison prend une direction toute autre en faisant réapparaitre un personnage d’une saison ultérieure et change la destinée de Dexter que l’on croyait toute tracée. Quant au final, beaucoup ont râlé, ce qui est évident vu le désamour croissant des fans. Pour ma part, j’ai trouvé le dernier acte poignant, avec la disparition d’un personnage que j’aimais beaucoup. On peut certes reprocher un cruel manque d’imagination des scénaristes, mais il n’est jamais facile de clôturer une série.

En résumé, Dexter est l’exemple typique de la série qui a fait les saisons de trop. Une série ambitieuse à ses débuts mais qui devient, dans ses 4 dernières saisons, paresseuse, en nous repompant des trucs qu’on nous avait déjà servi auparavant. A croire qu’il y avait une situation de départ et un twist-ending qui déchire, et que tout le reste est du remplissage. Mais il serait réducteur de résumer Dexter tant cette série a apporté dans notre pauvre paysage audiovisuel. Les aventures de Dexter nous manqueront certes, mais au vu des dernières saisons, il était temps d’arrêter le massacre.

Notes :

–          Saison 1 : 17/20

–          Saison 2 : 18/20

–          Saison 3 : 14/20

–          Saison 4 : 19/20

–          Saison 5 : 12/20

–          Saison 6 : 14/20

–          Saison 7 : 08/20

–          Saison 8 : 10/20

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