mars 19, 2024

The Devil’s Pact

Titre Original : The Pact 2

De : Dallas Richard Hallam et Patrick Horvath

Avec Camilla Luddington, Scott Michael Foster, Caily Lotz, Patrick Fischler

Année : 2014

Pays : Angleterre

Genre : Horreur

Résumé :

June, nettoyeuse de scènes de crimes, et son conjoint, l’officier Meyer, sont confrontés à une série de meurtres, leur rappelant le mode opératoire du serial killer, Judas, tué par sa nièce, Annie. L’agent Ballard, profiler au FBI, s’occupe de cette nouvelle enquête. Mais plus l’enquête avance, plus June est en proie à des cauchemars dans lesquels elle visualise les victimes dans la peau de leur bourreau. Hantée par l’esprit de Judas, celle-ci va faire appel à Annie pour l’aider à résoudre cette affaire…

Avis :

Il en faut peu dans les films d’horreur pour établir la volonté de faire une licence. Outre le fait que si un film fonctionne bien au cinéma, on veuille en faire des suites ou des spin-off à ne plus savoir qu’en faire et qu’en dire (il suffit de jeter un œil sur les Insidious ou l’univers étendu de The Conjuring), il suffit qu’un film d’horreur ait bonne presse pour voir débouler des suites. Et parfois, le film n’a même pas besoin de sortir au cinéma, un bon bouche à oreille dans les festivals ou sur le marché du DTV et le tour est joué. C’est un peu ce qu’il s’est passé avec The Pact. Directement sorti chez nous en VOD, le premier film fut une petite surprise, mélangeant habilement film de fantôme à celui du psychopathe, faisant passer un tueur en série vivant dans des murs pour un esprit malfaisant. Le film bénéficiant d’une bonne presse, à juste titre, il a fallu qu’une suite voit le jour deux ans plus tard, et le résultat est sans appel, c’est mauvais.

Encore une fois, le film va vouloir jouer sur deux tableaux, c’est-à-dire le film de fantôme, avec l’esprit du tueur en série Judas, qui se fait buter à la fin du premier opus, et le film de psychopathe, avec des meurtres commis par un copycat. Le script est assez simple, puisqu’il met en scène une jeune femme qui nettoie des scènes de crime et qui va faire des cauchemars liés au tueur Judas. Elle va alors mener l’enquête auprès de la famille du tueur, et notamment sa nièce qui a tiré la balle dans la tête de son oncle, puis elle va être suspectée par un agent pugnace du FBI. Bref, tout porte à croire qu’elle est hanté par l’esprit du tueur et qu’elle commet ces crimes atroces où des personnes se font décapiter. Bien entendu, tout cela n’est qu’une supercherie pour vendre le film comme un film de fantôme, d’esprit (d’où la jaquette française putassière à souhait) alors qu’il n’en est rien. Sauf qu’ici, c’est voué à l’échec d’entrée de jeu puisque l’on connait le postulat de base et qu’il est rodé comme une horloge.

Et si l’histoire n’est pas bonne, il en va de même pour son déroulement et pour sa façon de faire intervenir les choses. Premièrement, le film est très long. Il est même trop long pour les personnages qu’il a à présenter. L’héroïne est bien mignonne, mais hormis avoir des cauchemars et nettoyer des scènes dégueulasses, elle possède le charisme d’une huître. Ce personnage n’est pas intéressant, son seul lien provient d’un secret familial bien gardé et finalement, elle n’apportera rien à l’intrigue. Il en va de même pour tous les autres personnages, qui sont mauvais au possible et qui, finalement, ne sont que des personnages fonctions sans rien à dire de plus. L’agent du FBI est détestable, le petit copain est navrant de transparence, même Caity Lotz, actrice centrale de la série DC’s Legends of Tomorrow, tire la gueule tout au long du film et disparait sans crier gare. Bref, le film est long parce qu’il veut créer de l’empathie avec les personnages, mais rien n’y fait, ils sont lisses comme ce n’est pas permis.

L’autre gros souci provient aussi des effets de peur et de cette volonté grotesque de mélanger le fantastique avec le thriller horrifique. D’une part parce que cela ne marche pas vraiment et que cette fois-ci, l’aspect fantastique prend beaucoup trop de place et suggère l’existence d’un fantôme, mais aussi parce que l’on perd trop de temps à faire des apparitions pénibles et à mettre en avant le physique d’un type chauve. Ensuite, le film ne prend même pas la peine de faire peur dans son histoire mais seulement avec des jump scares qui parfois n’en sont pas. C’est-à-dire que le film va monter le son d’un coup pour une coupure de scène alors qu’il n’y a rien qui doit faire peur. C’est juste un moyen bancal pour réveiller un spectateur déjà dans un état léthargique. Bref, le film ne fait pas peur et ce n’est pas une scène de possession dans un grenier ou un filtre jaunâtre qui va y changer quelque chose. On a vraiment la sensation que le film a toutes les peines du monde pour susciter de la peur avec un script aussi basique que stupide. Et la mise en scène, basique au possible, n’arrange rien à ce DTV bas de gamme qui n’a rien pour lui. Pour dire la médiocrité du bousin, même les morts par décapitation respire. En effet, lors d’une scène où l’on voit le premier cadavre, le cadre s’arrête aux épaules de la victime et on voit le ventre se soulever et redescendre. Un manque de professionnalisme flagrant au service d’une suite faite à la va-vite dans l’espoir de capituler sur le bon bouche à oreille du précédent opus.

Au final, The Devil’s Pact tient plus de la vaste fumisterie que du vrai film d’horreur fait pour faire peur. Alors que le précédent opus réussissait haut la main son pari, cette suite et tout simplement minable. Ennuyante, pénible, essayant la redite sans innover ou épaissir la mythologie instaurée dans le premier film, on tient là une suite sans saveur qui essaye vainement de capitaliser sur une hypothétique licence qui sera tuée dans l’œuf et ce n’est pas plus mal.

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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