avril 19, 2024

Hollywood Ending

De : Woody Allen

Avec Woody Allen, Debra Messing, Tiffani Thiessen, Treat Williams

Année: 2002

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie, Romance

Résumé :

Val Waxman, un réalisateur qui a connu son heure de gloire dans les années quatre-vingt, met aujourd’hui en scène de simples spots publicitaires. A Hollywood, certains le traitent d' »artiste », d' »intello » ou de « perfectionniste maniaque », tandis que d’autres le considèrent comme un fauteur de trouble, un nombriliste névrosé et un incurable hypocondriaque.
Val vient d’être viré de son dernier tournage au Canada. Il se sait au bout du rouleau. C’est alors que son ex-femme, Ellie, lui offre une chance inespérée de se refaire. Elle suggère au puissant producteur Hal Yeager, son patron et amant, de confier à Val la réalisation d’un film de soixante millions de dollars : The City that never sleeps, une ode à sa ville favorite : New York.
Poussé par son agent Al Hacks, Val emporte de justesse le contrat. Mais une « petite complication » surgit à la veille du tournage.

Avis :

La carrière de Woody Allen est immensément riche, et il est même fou que Woody Allen arrive encore à trouver de l’inspiration. En 2002, il approche de ses quarante ans en tant que réalisateur, et l’on ne compte plus le nombre de films signés Woody Allen qui existent. Bien sûr avec une carrière aussi longue, Woody Allen n’a pas fait que de bons films, mais après plusieurs passages à vide, Woody Allen débute les années 2000 superbement, « Accords et désaccords« , « Escrocs, mais pas trop« , « Le sortilège du scorpion de Jade« … Et maintenant, l’un de ses chefs-d’œuvre, « Hollywood Ending » ! Dans la carrière de Woody Allen, « Hollywood Ending » n’est pas le film que beaucoup cite d’emblée, il fait même partie des films qui sont appréciés, mais souvent oubliés.

Si je devais retenir quatre ou cinq films du réalisateur, alors il est sûr que « Hollywood Ending » sans l’ombre d’une hésitation, serait sur le podium de tête, tant Woody Allen a su avec ce film, offrir un film drôle au possible, tout en tenant un fond plus qu’intéressant. Un film qui parle du cinéma, qui parle de New-York, qui parle du couple, de l’amour… Bref, un film riche, fun et improbable dont je n’arrive pas à me lasser !

Val Waxman est un réalisateur qui eu son heure de gloire. Adulé, respecté, Oscarisé, Val Waxman au début de sa carrière est entré dans l’histoire du cinéma. Mais voilà, depuis 10 ans maintenant, Val est un rejeté par la profession. Il faut dire qu’il a son caractère, ce qui fait que plus un studio ne lui fait confiance, préférant des réalisateurs moins capricieux et plus sûrs. Son ex-femme reçoit un scénario et elle en est sûre, Val est l’homme qu’il faut pour réaliser ce film. Après avoir réussi à convaincre son compagnon qui est le directeur du studio qui va produire le film, Val est engagé. Ce film est le film de la dernière chance pour Val. Le réalisateur se met donc une pression folle, car il sait que sa carrière est en jeu, mais la pression qu’il se met est si dure, que la veille du début du tournage, il se réveille aveugle… Aidé de son agent, et d’un traducteur, Val va donc réaliser ce film à l’aveugle, dans l’espoir que personne ne s’en rende compte, et surtout avec l’espoir évidemment que le résultat soit bon… ce qui est moins sûr.

Considéré comme un film mineur dans la carrière de Woody Allen, c’est pour cela que j’aime le cinéma, car pour moi, ce film est tout autre. Woody Allen, qui en est avec « Wonder Wheel » à son quarante neuvième film (c’est fou), a tout fait, du bon, du mauvais, de la bouse, du génial, du chiant au possible. Il s’est essayé avec son style à tous les styles de films et parmi toutes ces propositions, contre l’avis de beaucoup, à mes yeux, à mon cœur, « Hollywood Ending » est l’un de ceux qui s’élève au plus haut dans la filmographie du petit intello new-yorkais.

Après cette lettre d’amour, il faut expliquer pourquoi, car c’est bien beau de dire tout ça, mais qu’est-ce qui fait que ce petit film n’en est pas un finalement ?

Pour commencer, « Hollywood Ending » c’est une idée de départ qui est géniale, un réalisateur qui à force de pression perd la vue, mais décide quand même de réaliser son film tant bien que mal. L’idée terrible, mais aussi osée, car avec quelque chose d’aussi drôle et fou, il faut arriver à faire que ça fonctionne et c’est là que le génie de Woody Allen entre en jeu, puisque ça fonctionne très bien à l’écran. Woody Allen joue à la perfection les aveugles et mieux encore, la « caricature » est tellement poussée qu’on se demande même comment elle peut tenir. Woody Allen joue avec la naïveté et l’incrédulité des personnages, et sa supercherie se dissimule derrière un surmenage. Cette idée donne donc naissance à des scènes complétement loufoques, avec un Woody Allen qui cherche son interlocuteur, un Woody Allen qui parle dans le vent ou encore des acteurs à l’intérieur du film que tourne Val Waxman qui ont l’air complètement perdus, ne sachant et ne comprenant pas les directives de leur metteur en scène. Bien sûr, cette comédie est agrémentée à la sauce Woody Allen qu’on aime tant. Dialogues parfaitement écrits, cinglants, noirs et tendres en même temps. On sent que Woody Allen s’est éclaté à écrire ce film. Surtout qu’en prime, Woody Allen en profite pour parler de cinéma, de la création, il en profite pour parler de son métier de réalisateur, et de la mainmise des studios, le pauvre Treat Williams dont on lui refuse l’accès au rush du film… Puis il y a ce final, qui ajoute la petite étoile qui fera briller le film. Un film aussi drôle qu’il est un pic direct du réalisateur à ses compatriotes américains. Tout comme on ne peut que rire de tous les petits pics que Woody Allen envoie sur son désamour de la Californie, et face à encore une fois la déclaration d’amour qu’il peut faire de New-York. Bref, on sent réellement que Woody Allen se fait plaisir avec ce film.

Puis il y a cette mise en scène, qui passe par tout un tas de styles de comédie. Des têtes à têtes qui reposent sur les dialogues et le jeu de ses comédiens, du comique de situation, de l’absurde, allant parfois jusqu’au burlesque, puis j’y reviens, il y a ce final qui tient dans son comique de « dénonciation ». Une sorte de petite revanche hilarante qui résonne foutrement bien dans la carrière de Woody Allen, lui, le new-yorkais par excellence, qui cartonne et qui est bien plus connu à l’étranger que chez lui, ce qui est assez fou, je dois dire.

Drôle, drôle, drôle, tellement drôle, on se marre tout le temps. « Hollywood Ending« , c’est un concentré de Woody Allen à l’état pur. Riche, bourré d’idées, tenu par un casting évidemment de haut volée, Woody Allen excelle dans ce rôle, Téa Leoni est excellent, Treat Williams est hilarant, tout comme Debra Messing joue la cruche à merveille. Tous les ingrédients sont-là, on ne s’ennuie pas une seconde, Woody Allen offrant toujours quelque chose d’amusant et intéressant à suivre, le tout agrémenté de suspens… Bref, je le redis encore, « Hollywood Ending » est l’un des meilleurs films du réalisateur, et à l’heure où je couche ses lignes, j’ai même envie de dire que c’est le meilleur !

Note : 20/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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