avril 20, 2024

Mind Games Saison 1

D’Après une Idée de : Kyle Killen

Avec Steve Zahn, Christian Slater, Megalyn Echikunwoke, Gregory Marcel

Pays: Etats-Unis

Nombre d’Episodes: 13

Genre: Drame

Résumé:

La relation complexe de deux frères, un bipolaire, génie en psychologie, et un ancien arnaqueur rusé, à la tête d’une agence unique en son genre dont le but est de résoudre les petits ou grands problèmes de ses clients en utilisant les sciences humaines et l’art de la manipulation. Si nécessaire, ses membres n’hésitent pas à se servir aussi de leurs talents les uns contre les autres…

Avis :

Depuis les années 2000, certaines séries américaines délaissent quelque peu l’image de héros stéréotypés au profit de protagonistes plus humains. Cela vaut autant pour leur perfectibilité psychologique que pour leurs aptitudes ; la plupart du temps intellectuelles. On songe bien évidemment à Mentalist qui est resté un modèle du genre, entre intrigues policières et manipulations de l’esprit. Par la suite, Lie to Me fut également intéressante pour décrypter les mensonges par le biais des micro-expressions. Bref, les séries sur le comportement humain et la manière d’en user pour parvenir à des résultats concrets, comme la résolution d’une enquête, disposent d’une certaine charge narrative pour maintenir l’attention des spectateurs.

Aussi, Mind Games (littéralement « jeux de l’esprit ») semble arriver sur le tard et est passée inaperçue. Produite en 2014, cette série n’a bénéficié que d’une diffusion partielle avant son annulation pure et simple. Il aura fallu attendre son passage sur le réseau belge en 2018 pour la (re)découvrir. Le concept peut rappeler les précédentes références. Néanmoins, le caractère bipolaire d’un de ses personnages principaux évoque davantage Perception, où le docteur Pierce était atteint d’une schizophrénie paranoïde. La présente intrigue se distingue néanmoins par l’absence d’investigations policières. Ici, l’agence sollicite des clients aux besoins aussi disparates que particuliers.

À bon escient ou pas, la donnée commune reste une volonté de manipuler un comportement ou une opinion pour l’amener à accepter un nouveau point de vue. La succession des épisodes évoque ainsi la nécessité du deuil d’un proche, la rivalité professionnelle pour décrocher un poste à responsabilité ou, plus surprenant, le déclin physique d’un boxeur en fin de carrière et le détournement d’un témoignage pour agression. Les « affaires » jouissent d’une certaine variété pour explorer le concept de base sous tous les angles. Malheureusement, il est à noter plusieurs maladresses qui, mises bout à bout, expliquent le peu d’engouement pour Mind Games.

À commencer par un schéma narratif qui se révèle vite redondant et prévisible pour chaque épisode. On part d’une problématique qui trouve une première base de travail, avant que celle-ci ne soit entravée par un élément perturbateur. Ce dernier étant contourné par une nouvelle méthode qui s’avère, cette fois-ci, la bonne pour parvenir aux objectifs initiaux. L’ensemble est servi par des propos techniques et un jargon de spécialiste où les explications s’enchaînent sans que l’on saisisse ce qui la caractérise ou la justifie pour l’intrigue. On peut citer des termes barbares tels que la cognition incarnée ou la dominance asymétrique. La théorie étant beaucoup trop abstraite, il faut la voir en application pour en comprendre la portée.

On peut également s’attarder sur le duo des frères Edwards. Leurs constantes confrontations altèrent l’intelligibilité de la narration par des discussions qui frôlent parfois l’hystérie. Bien que le comportement de Clark (Steve Zahn) soit fluctuant et s’atténue au fil des épisodes, ses hurlements et ses facéties rendent l’ensemble plus pénible que cocasse. Élément qui ne trouve que peu de résonance dans sa maladie. Le problème de la bipolarité est évoqué à dessein pour certains points clefs. Quant à Ross (Christian Slater), ses compétences en matière d’arnaque auraient pu offrir un excellent complément, mais n’en restent qu’au stade d’un passif qu’il préfère oublier. De ce point de vue, l’équipe en place aurait pu rappeler Leverage pour l’organisation et l’orchestration des événements. La frontière avec la criminalité étant très ténue.

Au final, Mind Games est une série relativement anodine. Si son annulation n’était pas forcément méritée, elle s’avère compréhensible. Malgré un concept porteur, l’intrigue multiplie les écueils sur le plan de la narration et de la caractérisation. Les personnages secondaires sont peu marquants, tandis que les envolées lunatiques d’un de ses protagonistes suscitent un agacement croissant. On regrette également un fil rouge trop en retrait, tout comme les sujets traités. Là où la rencontre de la bipolarité et d’aptitudes en arnaques professionnelles aurait pu fournir un mélange détonnant, il en résulte une simple évocation au profit de méthodes aléatoires. Celles-ci étant tout aussi peu maîtrisées que les conséquences de leurs manipulations.

Note : 12/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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