avril 19, 2024

Iwrestledabearonce – Late for Nothing

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Avis :

Les chanteuses dans les groupes de métal sont assez rares pour être signalées. En effet, en temps normal, le métal est très souvent catalogué comme un genre pour les gros barbus, les tatouées et les tueurs en série ou encore les bouffeurs de chauve-souris. Les clichés ont toujours eu bon train. Mais bien souvent, le métal est très apprécié par les femmes et certaines en ont même fait leur fond de commerce. Côté français, on compte bien évidemment Eths, qui s’aventure vers le death ou encore Kells, mais qui sera plus chanté. Chez nos amis outre atlantique, le phénomène est un peu plus répandu et on connait des groupes à la renommée mondiale comme Arch Enemy, Otep ou encore Iwrestledabearonce. On passera bien évidemment sur le symphonic métal et autres Nightwish, Within Temptation ou encore Sirenia et Delain. Bref, tout ça pour dire que le métal au fémini a de beaux jours devant lui. Iwrestledabearonce (j’aicombattuunoursunefois en français) a vu le jour en 2007 à Shreveport en Louisiane. Depuis leur premier EP en 2007, le groupe a connu un succès grandissant en jouant sur scène au côté de The Dillinger Escape Plan, Enter Shikari ou encore All Shall Perish. C’est en 2013 que sort leur troisième album, Late for Nothing, qui nous intéresse aujourd’hui. Le skeud est-il bon ? Quel métal propose ce groupe ? Sommes-nous face à un ourson ou un bon gros grizzly ?

Le style du groupe est très difficile à définir. Si on recherche à droite et à gauche, on entend le terme Mathcore. Il ne s’agit pas d’un problème de trigonométrie très ardu, mais plutôt d’un style qui mélange toutes sortes d’influence comme le grindcore, le deathcore ou encore death métal. Et c’est dans ce gros mélange que le groupe essaye de trouver sa voie depuis quelques temps. Visiblement, les deux albums précédents étaient un peu trop bizarres, trop hachés et n’étaient pas particulièrement géniaux. Avec Late for Nothing, le groupe revient avec une nouvelle chanteuse, Courtney LaPlante et propose un album assez varié, sympathique, surprenant parfois, mais qui se perd sur certaines pistes un peu trop sinueuses et n’ayant pas forcément de liant. Firebees en est le parfait exemple, arpentant un chemin assez classique avec un métal, pour lorgner vers la pop et finir sur un pur morceau de death. Si techniquement c’est assez bon et maîtrisé, il manque vraiment un lien entre tous ces styles pour que la chanson soit marquante. L’autre point négatif, c’est que pas mal de morceaux manquent aussi de lien entre eux ? On passe d’un titre très hardcore vers quelque chose de plus doux comme Mind the Gap, qui sonne plus comme un titre métal pop à un autre comme Carnaga Asada qui est un pur moment de Death technique. Alors certes, c’est varié, mais il manque une identité au groupe qui part un peu dans tous les sens. Certains morceaux sont par contre bien sympathiques comme Boat Paddle, That’s a Horse of a Different Color ou encore I’d Buy That for a Dollar, qui sont des titres qui alternent relativement bien les passages très hardcores et les autres plus calmes,  notamment sur les refrains. Quoiqu’il en soit, le groupe propose quelque chose de varié et même si parfois cela part en sucette, on ne peut que percevoir la technicité des musiciens, notamment du batteur qui doit être un vrai poulpe ou encore des guitaristes comme on l’entend dans Carnage Asada.

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Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus et sur le clip en bas de la page, le groupe arbore un style loufoque et parfois de mauvais gout, mais cela reste dans leur délire. D’ailleurs, c’est grâce à un titre loufoque que le groupe s’est fait connaître avec Tastes Like Kevin Bacon. Il récidive ici avec des titres comme Letters to Stallone. Au niveau du chant, si on écoute le groupe sans avoir d’images d’eux, on peut croire au départ que l’on est face à un chanteur tant le chant crié de Courtney est puissant. En ce sens, elle se rapproche des chanteuses comme celle d’Arch Enemy par exemple. Au niveau du chant clair, c’est un peu moins intéressant, même si cela reste propre. Il faut dire qu’elle possède une voix assez quelconque mais qu’elle a le mérite de chanter juste comme on peut l’entendre sur le premier titre du skeud, Thunder Chunky. Les transitions entre les deux chants sont assez fluides et cela est plutôt sympathique.

Au final, Late for Nothing, le troisième album de Iwrestledabearonce (j’aime ce nom !) est plutôt réussi, même s’il reste inégal. Surement moins expérimental que les deux précédents albums, le groupe erre encore entre trop de styles ce qui l’empêche d’avoir une identité propre. Néanmoins, certains morceaux valent le coup d’oreille et l’imagerie du groupe est assez drôle.

  1. Thunder Chunky
  2. Letters to Stallone
  3. Snake Charmer
  4. Boat Paddle
  5. Firebees
  6. Mind the Gap
  7. Carnage Asada
  8. The Map
  9. That’s a Horse of a Different Color
  10. I’d Buy That for a Dollar
  11. Inside Job
  12. It Don’t Make Me No Nevermind

Note: 13/20

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=QqjChIgzP5Y[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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