avril 25, 2024

Bounty Killer

De : Henry Saine

Avec Matthew Marsden, Christian Pitre, Kristanna Loken, Barak Hardley

Année: 2014

Pays: Etats-Unis

Genre: Action, Science-Fiction

Résumé :

Un chasseur de primes débarque dans une petite ville pour récupérer une récompense. Une jeune femme le recrute alors pour régler un problème local.

Avis :

C’est en2007 qu’un genre nouveau apparait sur nos écrans sous l’égide de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino, le cinéma Grindhouse. Sorte d’hommage au cinéma bis, voire Z, des années 60/70, avec PlanèteTerreur et Boulevard de la Mort,les deux potes s’amusent avec les clichés et livrent des films qui se veulent irrévérencieux, jouissif, gore et souvent mal foutus dans la réalisation,prônant fièrement un manque de budget évident. Le succès des deux métrages va permettre alors de livrer tout et n’importe quoi sous l’étiquette Grindhouse,comme par exemple Machete et son ignoble suite, deux films se revendiquant Grindhouse, mais véritablement mal fait par un opportuniste de première. Et ça, c’était sans compter les innombrables films tout pétés qui sont sortis directement en DVD comme Nude Nuns With Big Guns ou Run, Bitch, Run. Néanmoins, on pouvait croire que ce phénomène ne durerait pas trop longtemps vu la médiocrité des métrages proposés, et pourtant, on trouve encore et toujours quelques irréductibles, comme le prouve ce BountyKiller, sorti en 2014 directement en VOD. Et si le résultat est moins pire que le reste, ça reste tout même une belle daube.

 Dès le départ, nous nous trouvons dans un monde post-apocalyptique qui nous explique rapidement, après une scène de fusillade illisible, que les plus riches ont tout l’argent et que le reste de la population vit avec trois fois rien. Pour se protéger, les plus riches ont des cols jaunes, des tueurs entrainés. De son côté, le peuple a créé le conseil des neufs, qui ont lancé les Bounty Killer, des tueurs à gages qui peuvent tuer le plus de cols jaunes possibles. C’est dans ce monde délabré que l’on croise un chasseur de prime connu, Drifter, qui va se faire pourchasser par son ancienne apprentie, Mary Death. En effet, Drifter va être accusé d’être un collabo et sa tête va être mise à prix. Il entreprend alors un road trip pour démanteler cette arnaque. Il va alors passer par des territoires hostiles,comme les gitans et affronter tout un tas de tueurs à gages sur sa trace. Bref,vous l’aurez compris, nous faisons face à un film qui se veut cool, car il aspire à de nombreuses scènes d’action et quelques fulgurances gores pour parsemer le tout. Malheureusement, les réjouissances seront de courte durée.

La première chose qui frappe dès le départ, c’est la mise en scène complètement hasardeuse et dégueulasse. On baigne dans un noir épais et quelques néons viendront agresser nos mirettes. La première fusillade, qui vise un riche politique, se fait dans une boîte de nui minuscule, où les têtes vont exploser, mais que l’on va éluder en quelques secondes en filmant une structure en verre qui va exploser au ralenti. Après ça, Drifter et Mary Death bute l’homme dont la tête a été mise à prix et on aura droit à une scène d’animation pour expliquer le postulat de base. On ressent une certaine volonté de copier le style de Tarantino et des autres productions se disant Grindhouse. Mais quand on n’a pas le talent ou le budget, on n’arrive pas à grand-chose, ce qui est le cas ici. Les scènes d’action sont souvent illisibles, parfois percluses de faux raccords, et on notera une propension à faire dans la redite, avec des têtes qui explosent ou des morts ridicules, avec des acteurs de seconde zone qui surjoue à mort la douleur. C’est ridicule, et les protagonistes principaux s’en sortent à chaque fois par une pirouette improbable.Les quelques moments calmes que le film possède sont assez ridicules, notamment dans les dialogues, mais aussi dans le contexte un peu puant du métrage.

En effet, si le message se veut presque visionnaire, à savoir les riches qui continuent à s’enrichir et les pauvres qui deviennent de vrais sauvages anarchistes, on reste dans quelque chose qui peut véhiculer des notions racistes. Ainsi donc,les cannibales qui vivent dans le désert et qui se maquillent comme lors du Jour des Morts au Mexique, s’appellent les gitans. Une façon très maladroite de présenter un peuple nomade, et qui porte un peu les stigmates d’un racisme latent. Ensuite, le film met en avant deux tueurs à gages qui s’entretuent, mais qui vont finir par s’associer pour lutter contre l’ennemi public numéro un, les politicards et notamment une présidente des cols jaunes qui ne laissent aucun répit. Le problème, c’est qu’au départ, ces deux personnages principaux ne comptent pas venger le peuple, ou faire un ayatollah sur ce qui cause la misère,mais plutôt pour des convenances personnelles (lui, s’arranger pour que sa tête ne soit plus mise à prix, et elle pour le buter et toucher une belle prime). Du coup, les enjeux sont vains et le fond est assez nauséabond, ne prônant pas vraiment la révolte des opprimés, mais plutôt un combat égoïste.

Et que dire de l’humour qui plombe tout le métrage. Déjà que niveau réalisation, ça ne vole pas bien haut, le réalisateur tente de rajouter des moments humoristiques qui tombent au pire moment. Entre le photographe qui se fait buter par surprise, le porteur d’armes maladroit qui se comporte comme un fan boy ou encore un Gary Busey (le pauvre) qui fait peine à voir dans le rôle d’un méchant endimanché comme ce n’est pas permis, le film ne trouve jamais le bon équilibre entre un film d’action post-apo décomplexé et une comédie loufoque où rien n’est cohérent. On restera médusé par le coup du camping-car tracté par deux voitures qui sont reliées par des cordes à la manière d’une diligence. On restera subjugué par la bêtise crasse d’Abraham Benrubi (Koubiak dans Parker Lewis) en buveur de bière qui va aider les protagonistes pour six canettes. Non seulement c’est lourd, mais en plus de cela, ce n’est jamais vraiment drôle. Reste le physique incandescent de Christian Pitre (oui, c’est une femme avec un prénom d’homme), mais faire un film sur le physique seul d’une nana,c’est assez sommaire.

 Au final, Bounty Killer est un mauvais film qui veut se la jouer cool, comme quasiment tous les films vulgos de chez Grindhouse.C’est con comme ce n’est pas permis, ce n’est jamais drôle et les scènesd’action sont pour la plupart illisibles. En plus de cela, les idées puantes foisonnent dans ce film qui ne raconte rien, et qui met en avant des stars déchues du système comme Gary Busey ou encore Kristanna Loken. Quelle tristesse…

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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