mars 28, 2024

Amanda – Drame d’Amour

De : Mikhaël Hers

Avec Vincent Lacoste, Isaure Multrier, Stacy Martin, Ophelia Kolb

Année : 2018

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Paris, de nos jours. David, 24 ans, vit au présent. Il jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore, l’heure des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur aînée meurt brutalement. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de 7 ans, Amanda.

Avis :

Diplômé de la célèbre école de cinéma la fémis, Mikhaël Hers a, dans les années 2000, enchaîné les moyens métrages. Des moyens métrages qui ont eu de belles vies dans les festivals, étant sélectionnés pour Cannes, Locarno ou encore Clermont-Ferrand. En 2010, Mikhaël Hers sort son premier long-métrage, le très beau « Memory Lane« . Depuis, le réalisateur a sorti en 2015 son deuxième film, « Ce sentiment de l’été« . En cette fin d’année, après trois ans d’absence, Mikhaël Hers vient présenter son troisième long-métrage, « Amanda« , et autant dire que le film est un petit bouleversement.

Il est vrai qu’au premier abord, quand on lit le synopsis d’ »Amanda« , on peut voir arriver à grands pas le drame bobo parisien avec tous les clichés qui vont avec, mais détrompez-vous, car « Amanda » va être un drame aussi beau qu’il est émouvant. Porté par un Vincent Lacoste qui décidément ne fait que des bons choix, « Amanda » aborde le deuil de manière prenante. On ressort le cœur saisi, les émotions en vrac, et surtout l’on ressort avec le sentiment d’avoir passé un très beau et bon moment de cinéma. Décidément, le cinéma français est en très grande forme cette année.

David a vingt-quatre ans et il vit un peu au jour le jour. Ayant plusieurs petits boulots, il prend le temps de vivre sans se préoccuper de l’avenir. Mais cette insouciance va s’arrêter net le jour où sa sœur, Sandrine, de quinze ans son aînée, meurt sous les balles de terroristes. Dès lors, le jeune homme doit s’occuper de sa jeune nièce de sept ans, Amanda. N’ayant pas le temps de faire son deuil, lui qui ne s’était jamais posé cette question, se retrouve « parent » du jour au lendemain. David et Amanda vont essayer de s’adapter à cette nouvelle vie.

« Amanda« , c’est donc une petite pépite qui débarque sur nos écrans de cinéma sans prévenir. « Amanda« , c’est tout d’abord un film lumineux, qui suit des personnages on ne peut plus attachants, dans un Paris filmé bien loin de ce que l’on a l’habitude de voir. Avec ce film, Mikhaël Hers prend le temps de nous présenter ces personnages, les liens qui les unissent, leur vie, leur habitude, et pour certains, leur insouciance. « Amanda » nous emporte avec des sourires et un sentiment de bien-être, jusqu’à ce qu’arrive le drame. Un drame fort, bouleversant, terrible qui va être introduit de la plus forte des manières. Alors qu’ »Amanda » était doux, il devient sombre et surtout, il devient envahi d’émotions. Mais alors qu’il aurait été facile de faire un drame larmoyant qui aurait pris son public en otage en poussant les émotions au plus loin, Mikhaël Hers va faire tout l’inverse.

« Amanda« , c’est tout d’abord un film qui sera certes sombre, mais qui va garder sa forme lumineuse. Ici, Mikhaël Hers aborde le deuil et ceux qui restent après ce terrible évènement de manière simple et réaliste. « Amanda » n’est pas un film qui parlera de la haine et de l’incompréhension, non, c’est un film qui va parler de la reconstruction. C’est un film qui parle de manière humaine et qui pose des réflexions on ne peut plus intéressantes. Et surtout à travers ces sujets, « Amanda » va être un film qui va nous émouvoir avec une certaine tendresse. Une tendresse qui est véhiculée par ses deux acteurs principaux. Deux acteurs magiques et terribles en même temps.

D’un côté, il y a la petite Isaure Multrier qui, du haut de ses sept ans, dégage un charisme et une maturité folle. Talentueuse, aussi drôle qu’elle est touchante, cette petite fille est une révélation. Puis de l’autre, on trouve un Vincent Lacoste qui a n’a jamais été aussi touchant. Un Vincent Lacoste qui tient un rôle complexe, restant fort à l’extérieur, ne prenant pas le temps de faire son deuil pour s’occuper de sa nièce, mais qui reste détruit à l’intérieur. Un rôle difficile dans lequel le comédien n’hésite pas à s’enfoncer. Décidément, après « Aimer, plaire et courir vite » et « Première année« , Vincent Lacoste s’impose de plus en plus sur la scène du cinéma français.

Seule petite déception, le fait que le film tienne plusieurs autres personnages qui auraient mérité d’être plus développés, comme ceux incarnés par Stacy Martin, Jonathan Cohen ou encore Greta Scacchi. Mais bon, vous en conviendrez, face aux qualités du film, ce n’est que de petits détails.

« Amanda » est donc un beau et bon film. Pour son troisième film, Mikhaël Hers livre une petite merveille qui ne manquera pas de bouleverser nos cœurs. Beau, fort, puissant même, tenu par des acteurs fabuleux, Mikhaël Hers raconte, nuance et fait de nous ce qu’il veut et ça fait du bien !

Note : 16/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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