avril 16, 2024

L’Invitée de l’Hiver

Titre Original : The Winter Guest

De : Alan Rickman

Avec Emma Thompson, Phyllida Law, Gary Hollywood, Arlene Cockburn

Année: 1998

Pays: Etats-Unis, Angleterre

Genre: Drame

Résumé:

Dans une petite station balnéaire écossaise, Frances vient de perdre son mari. Sa mort lui a tout pris : l’envie de vivre, de parler, d’écouter, d’aimer même son fils Alex. Ce dernier, aidé de Nita, une adolescente, se bat pour retrouver une place auprès de sa mère. Elspeth, mère de Frances, se bat également pour ramener sa fille dans le monde des vivants. Tous attendent l’invitée de l’hiver, que chacun nomme à sa façon et avec laquelle ils finiront par se réconcilier.

Avis:

Alan Rickman, comédien qu’on aime et qu’on aimera à jamais. Rien que l’évocation de son nom, c’est des tas de souvenirs et beaucoup d’émotion. Connu évidemment pour son rôle dans la franchise « Harry Potter« , Alan Rickman, c’est tellement plus que Severus Rogue. Alan Rickman, c’est bien sur « Piège de Cristal« , c’est « Dogma« , c’est « Raison et sentiments« , c’est « Robin des bois, prince des voleurs« , c’est « Galaxy Quest« … Bref, c’est tout un tas de rôles que l’acteur nous a offert et dont on ne se lasse pas. Si Alan Rickman faisait partie de la crème des comédiens britanniques, de manière bien plus discrète, il s’était essayé à la réalisation. Il n’a fait que deux films, ce premier sorti en 1998 et « Les jardin du roi« , sorti en 2015, moins d’un an avant sa mort.

Pour son premier film, Alan Rickman nous entraîne dans un joli drame en plein air et plein hiver. Un drame qui suit plusieurs personnages pour un chassé-croisé mystérieux et plein de charme. Peignant principalement le rapport mère/fille, l’acteur, devenu réalisateur, nous entraîne dans un film charmant, au bord d’une mer glacée. Et s’il aura tendance à traîner un peu en longueur, ce premier film n’en restera pas moins beau et intéressant.

Dans un petit village en Ecosse près de la mer, Elspeth vient rendre visite à sa fille Frances, une photographe dont le mari est décédé il y a quelque temps. La mort tragique de cet époux aimé lui a tout enlevé. Le goût de vivre, de photographier, d’écouter, et même d’aimer, comme par exemple son fils, qui lui essaie tant bien que mal de passer cette épreuve. Le temps d’une après-midi, les deux femmes vont difficilement se confier l’une à l’autre. Et alors que la journée passe, que la brume commence à arriver, plusieurs personnages gravitent autour d’elles.

« L’invitée de l’hiver« , c’est donc le premier film d’Alan Rickman, et pour un premier essai, l’acteur s’en tire vraiment bien.

Tenu par un joli scénario écrit par Alan Rickman, « L’invitée de l’hiver« , c’est une errance dans une Écosse glaciale, mais aussi un portrait mère/fille touchant de sincérité, de délicatesse et d’humanité. Partant sur une idée assez simple, Alan Rickman va peu à peu tisser une relation qui touche au plus profond, car elle va être une sonde de l’âme. « L’invitée de l’hiver » a cette difficile tâche de réchauffer les cœurs de ses personnages, alors que la saison et les températures ne s’y prêtent pas. Le portrait sera parfois drôle, d’autres fois plus dur, puis d’autres fois encore émouvant, et même mystérieux, notamment avec ce final, aussi subtil qu’il nous laisse sur notre faim (mais dans le bon sens du terme).

Ce portrait mère/fille ne s’arrête pas là, puisque pendant que les deux femmes s’aiment et s’entraident, Alan Rickman a ajouté ici et là des personnages sur leur passage. On trouvera donc trois paires de personnages, tous intéressants. On pourrait même dire qu’ils vont être complémentaires des deux femmes, car les sujets qu’ils évoquent les aident dans leur propre destinée, mais aussi celle des deux femmes. C’est subtilement amené, subtilement écrit. Il y a beaucoup de pudeur dans ce film, Alan Rickman fait naître les émotions de ses personnages et jamais il ne va tirer dans le larmoyant, ou dépasser la frontière, tout faire tomber dans un mélo lourd.

Cette subtilité, on la retrouve aussi dans le casting qu’a réuni Alan Rickman. Principalement tenu par Phyllida Law et Emma Thompson, mère et fille à l’écran comme à la ville, Alan Rickman a réussi à capturer des moments privilégiés entre les deux femmes et les deux personnages. Elles sont belles ensemble et surtout elles sont intéressantes à travers tous les sujets que traite le film. Mais « L’invitée de l’hiver« , même si elles en font la grande partie, ne se résume pas qu’à ces deux actrices. Alan Rickman a réuni des acteurs de tous les âges, qui sont autant d’évocations d’époque et ainsi, on sera touché par le « couple », Sean Biggerstaff et Douglas Murphy qui sont l’innocence. On sera touché par le couple Alex Hollywood et Arlene Cockburn, l’entrée dans l’âge adulte, ou encore Sheila Reid et Sandra Voe, deux mamies touchantes, qui pourraient être la fin de vie.

Bref, très méconnu, ce premier film signé du regretté Alan Rickman mérite que les projecteurs se braquent de nouveau sur lui. Joli drame, joli portrait de femme et métaphore de la vie, « L’invitée de l’hiver » nous entraîne en plus de ça dans les sublimes décors d’une Ecosse sous la glace. Que demander de plus ?

Note : 14/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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