avril 25, 2024

Slash – Living the Dream

Avis :

En règle générale, les guitar hero, ces guitaristes de génie qui officient au sein de groupes relativement connus, ont rapidement envie de faire des projets solos ou d’aller voir ailleurs si leur art peut s’exprimer autrement. Après avoir fait les beaux jours des Guns n’Roses, Slash, de son vrai nom Saul Hudson, décide de quitter le groupe à la fin des années 90 puis de rejoindre le Velvet Revolver pour six années assez fructueuses. Mais il semblerait que le guitariste ait trouvé un parfait équilibre dans des projets solos et en s’alliant à plusieurs musiciens lui permettant d’occuper le devant de la scène. En effet, en 2009 il entame une carrière solo, sort même un album en 2010 avant de rencontrer le grand Myles Kennedy. Si ce nom est inconnu pour certains, il s’agit tout simplement du chanteur d’Alter Bridge, et si cela ne vous dit toujours rien, il est juste capable de couvrir huit octaves et possède un talent monstrueux. En 2012, il met son talent au service de Slash pour sortir Apocalyptic Love. Mais ce n’est pas cet album qui va faire monter la sauce et il faudra attendre 2014 avec World on Fire pour avoir une véritable explosion. Dense, lourd, parfait techniquement, les deux artistes offrent l’un des meilleurs albums de l’année et Slash peut pleinement s’exprimer dans des solos de malades. Forcément, une telle alliance ne pouvait que durer et c’est quatre ans plus tard que sort Living the Dream, qui est une sorte de réponse à l’album précédent. Est-ce toujours aussi bon ? Oh que oui !

Le skeud débute avec The Call of the Wild et il s’agit d’un titre assez classique, mais qui change radicalement de l’album précédent. Alors que l’on pouvait s’attendre à quelque chose de lourd et qui s’oriente clairement vers du hard proche du métal, Slash et ses acolytes décident de faire plus léger tout en gardant un aspect propre au hard, un rythme diabolique qui rentre immédiatement en tête. Le titre est tout simplement parfait en introduction, lançant la machine plein gaz et promettant de gros moments. Ce qui sera clairement le cas. Serve you Right possède des accès blues qui montreront toute la palette artistique de Slash à la gratte, mais aussi de la capacité de Myles Kennedy à s’adapter à n’importe quel style. Avec My Antidote, le groupe va faire un peu plus massif et plus lourd. Les riffs sont plus agressifs, la rythmique est plus rapide, et globalement, on retrouve un petit peu de l’album précédent. Cependant, cela est contrebalancé par des paroles plutôt positives et une belle déclaration d’amour. Avec Mind Your Manners, Slash offre un riff plus country que d’habitude et cela donne une pêche d’enfer. Myles Kennedy offre une prestation vocale impeccable et encore une fois, le refrain, hyper enjoué, fait le taf et rentre immédiatement en tête. On remarque rapidement qu’en seulement quatre titres, Slash revisite quatre styles différents, allant d’un genre country à un autre plus blues et c’est tout juste parfait.

Mais le plus intéressant avec tous ces titres, c’est que certains sortent quand même du lot et encore une fois, dans des styles différents avec comme seul liant, les riffs immanquables de Slash. Lost Inside the Girl est clairement ce qui s’apparente le plus à une ballade rock qui demeure un pur monument de l’album. Le titre est long, plus de six minutes, mais il fonctionne à plein régime, le pont est magistral, lançant un solo dantesque et le tout se veut touchant et émouvant. Bref, une réussite totale. On peut aussi citer The One You Loved is Gone, un titre d’une beauté qui transcende, rappelant les ballades rock des années 80 avec une justesse de ton à donner la chair de poule à n’importe quel psychorigide. Les réussites se situent aussi dans des titres plus courts, plus concis, mais qui demeurent d’une grande efficacité, comme par exemple Read Between the Lines, qui possède un groove communicatif et qui donne fortement envie de danser dans tous les sens tellement c’est bon et dansant. On peut aussi évoquer Slow Grind, qui démarre tout doucement, à la manière d’un petit rock des années 60/70 avant de partir vers un rythme plus lourd, mais qui garde un côté aéré salvateur, lui offrant ce côté bon enfant. Enfin, difficile de passer outre The Great Pretender, un gros morceau parfaitement amené entre douceur et noirceur, possédant un refrain entêtant qui fonctionne parfaitement.

Au final, Living the Dream, le dernier album de Slash avec Myles Kennedy et The Conspirators, est encore une fois une énorme réussite. Sorte de réponse au précédent album, se faisant moins lourd et moins « métal », ce troisième album est plus joyeux, plus doux, mais tout aussi réussi, que ce soit techniquement ou tout simplement dans le côté « divertissement ». Il s’agit d’un excellent album rock, parfois bluesy, parfois country, mais qui ne peut que mettre d’accord tous les amoureux du rock, du hard et de la guitare électrique.

  1. The Call of the Wild
  2. Serve you Right
  3. My Antidote
  4. Mind Your Manners
  5. Lost Inside the Girl
  6. Read Between the Lines
  7. Slow Grind
  8. The One you Loved is Gone
  9. Driving Rain
  10. Sugar Cane
  11. The Great Pretender
  12. Boulevard of Broken Hearts

Note: 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=KfWoN5tqzpc[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.