avril 19, 2024

Anvil – Pounding the Pavement

Avis :

L’histoire de la musique métal est ponctuée de groupes iconiques qui ont connu des destins plus ou moins funestes, ou des déboires plus ou moins drôles. Si les changements de line-up, les rivalités entre bande ou encore les frasques de quelques frontmen passablement bourrés ont fait les beaux jours des légendes du métal, le plus courant reste les embrouilles au sein même du groupe, aboutissant souvent, ou pas, à des séparations douloureuses. Cependant, ces histoires plus ou moins drôles arrivent toujours à fasciner et parfois à faire ressortir le meilleur. On peut parler de Dave Mustaine avec Metallica avant de former Megadeth par exemple. Anvil est un groupe très particulier qui aime se nourrir de la polémique, ou tout du moins de la confrontation. Formé à la toute fin des années 70, Anvil est un groupe de Heavy canadien à qui l’on accorde aussi volontiers la naissance du Speed Métal. Si le succès ne se fait pas attendre au début des années 80, le groupe va rapidement se prendre la tête dès 1986 et traverser une décennie compliquée, faite de disputes, de changements et d’albums plus ou moins intéressants. Néanmoins, le groupe continuera malgré tout à sortir des skeuds de manière régulière et c’est donc après quarante ans de carrière que le groupe sort un nouvel album, Pounding the Pavement. Mais est-ce que cela vaut le coup ?

Le skeud débute avec Bitch in the Box et comme à son habitude, le groupe mélange humour et riff assassin. Le titre fonctionne plutôt, le rythme est enjoué, la mélodie assez prenante, mais il manque quelque chose pour rendre l’ensemble encore mieux. C’est-à-dire que c’est bien, mais il manque ce petit grain de folie, cette petit prise de risque pour que le morceau emporte tout sur son passage. En fait, on a la sensation que le groupe se repose un peu sur ses acquis et livre un titre Heavy très classique. Cela sera d’ailleurs confirmé par la suite avec Ego, un morceau court, efficace, mais qui ne fait que le job et qui ne rajoute pas de plus-value à l’ensemble. Il faudra attendre un petit peu au sein de l’album pour avoir des titres plus intéressants comme Pounding the Pavement, un morceau instrumental très prenant et qui montre toute la qualité technique des musiciens, ou encore Let it Go et son introduction ravageuse, ou bien Black Smoke qui n’est pas sans rappeler les heures de gloire de Motörhead. On peut aussi citer en vrac le côté un peu rockabilly de Warming Up ou l’aspect étrange et envoûtant de Nanook of the North, le seul titre qui essaye de créer une ambiance au sein du morceau.

Cependant, malgré tous ces bons titres, il manque à Pounding the Pavement un petit grain de folie, notamment au niveau de la variété des morceaux. C’est très calibré et on a la sensation que le groupe, malgré une volonté certaine de varier les plaisirs, n’arrive pas à proposer quelque chose de percutant et qui reste en tête. Certains titres sont carrément en mid-tempo et manque d’engagement comme Doing What I Want ou encore Smash Your Face, deux pistes qui se suivent au sein de l’album et qui se ressemblent étrangement. Alors oui, c’est plutôt rigolo et on sent que la prestation scénique est un plus indéniable pour le groupe, mais au sein d’un album, cela marche moyennement. On peut aussi parler de Rock That Shit et de son refrain complètement pété, qui ne sied absolument pas à la voix du chanteur. Un brin nasillarde et grésillante, elle peut marquer sur des titres très rapides en mode Heavy, mais sur des morceaux plus Hard, elle reste transparente, ou tout du moins, conventionnelle. On peut aussi parler du très moyen World of Tomorrow, un morceau qui n’imprime pas les tympans et qui manque là aussi de force, ce qui est dommage. Alors attention, on ne dit pas que cet album est mauvais, bien au contraire, il fait largement son taf, à savoir donner envie de bouger dans tous les sens, d’autant plus que techniquement, c’est irréprochable, mais il manque ce petit plus qui en ferait un grand album.

Au final, Pounding the Pavement, le dernier album en date d’Anvil, est assez agréable et satisfera certainement les fans du groupe, mais on pourra aussi lui reprocher un petit peu de facilité. Le groupe se repose un peu sur ses acquis et ressasse des riffs connus ou des rythmiques assez banales pour un album plaisant, mais qui perd de sa force sur certains titres et son manque d’engagement pour sortir d’une zone de confort qui semble plaire au trio. Bref, un album sympathique mais qui ne restera pas forcément en mémoire.

  1. Bitch in the Box
  2. Ego
  3. Doing What I Want
  4. Smash Your Face
  5. Pounding the Pavement
  6. Rock That Shit
  7. Let It Go
  8. Nanook of the North
  9. Black Smoke
  10. World of Tomorrow
  11. Warming Up
  12. Don’t Tell Me

Note : 13/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=doNDXL6tiBs[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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