mars 29, 2024

Vaffen – Global Madness

Avis :

Quand on parle du Mexique, on imagine rapidement les populations disparues ayant laissé de sublimes vestige, mais aussi à la corruption, au trafic de drogues et, personnellement, à Guillermo Del Toro. Oui, cela n’a strictement aucun sens avec la chronique qui va suivre, mais parfois, ça fait du bien de laisser parler le fan. Si on évoque le Mexique et notamment la corruption, c’est parce que Vaffen est un groupe venu de Mexico et que leurs thématiques préférées proviennent bien évidemment des politiques d’un pays qui n’arrive pas à se sortir des manipulations et autres manigances des grandes sphères exploitant le petit peuple. Formé en 2008 dans la capitale, Vaffen va avoir un peu de mal à se faire connaître dans le monde, et ce n’est pas leur premier album, Welcome to… 500 Anos, qui va nous faire dire le contraire. Pour autant, la formation ne se décourage pas et continue son petit bonhomme de chemin, et c’est six ans plus tard que sort Global Madness, avec une jaquette pour le moins horrible. Officiant dans un Thrash métal teinté de speed et parfois de punk, Vaffen est une formation qui ne fait pas dans la dentelle et qui ne vise pas forcément l’aboutissement technique, préférant faire des morceaux longs, mais très pêchus, ne laissant aucun répit à celui qui écoute. Est-ce une bonne chose ? Pas forcément.

Alors loin de nous l’idée de dire ou de faire croire que Vaffen est un mauvais groupe. Bien au contraire, on sent rapidement que les guitaristes en ont sous la pédale et que si le groupe favorise les partitions ultra rapides et nerveuses, c’est parce qu’il y a une colère sourde qui gronde en eux. Pour entendre cela, il suffit de lancer le premier titre, dépassant les six minutes, bénéficiant d’une petite introduction et prônant la rébellion. Néanmoins, si le début peut laisser présager une bonne mise en ambiance, il n’en sera rien, le groupe préférant dérouler sa rythmique infernale, sans marquer ses mélodies par des refrains catchy, pour déverser toute sa haine envers un gouvernement lâche. D’ailleurs, le morceau suivant pourrait être une suite directe de ce premier titre, puisque après Rebelion, nous avons droit à Revolucion, qui dure un peu moins longtemps, mais qui beugle à tout va et qui ne laisse aucun répit dans son écoute. Même les refrains sont hurlés pour donner plus d’impact au titre, ce qui peut épuiser comme cela peut donner une pêche d’enfer. Cependant, comme pour tous les morceaux, on notera des petites baisses de régimes et une construction qui peut parfois sembler aléatoire et c’est bien dommage. Le problème, c’est que l’on sent que parfois, au sein même du titre, ça manque de liant entre les différentes parties et du coup, on sort du titre.

Comme il manque cruellement des morceaux vraiment marquants, que ce soit par leur mélodie ou par des moments qui rentrent immédiatement en tête. On pourrait se réjouir de l’introduction en ligne de basse de Essence of Disaster, avec un petit gimmick sonore assez rigolo, mais malheureusement, le groupe repart à cent mille à l’heure sans prendre le temps de poser une ambiance ou une volonté de construction autre que d’aller vite et taper fort. D’ailleurs, c’est aussi l’un des défauts majeurs de cet album, c’est que le groupe ait du Thrash, mais il n’a pas le riff assez lourd. C’est-à-dire que tout parait assez léger, presque aérien, et cela ne colle pas avec le style voulu. Prenons un exemple tout simple, Dios Ha Muerto est un morceau sympathique, mais il manque de lourdeur et donc de puissance. Enfin, le dernier point faible du groupe, c’est clairement le chant. Il est tout simplement monolithique dans le cri. Celui qui se fait appeler El Compa hurle plus qu’il ne chante, n’arrivant jamais à rendre un morceau plus doux, ou bien au contraire, plus guttural. Là où certains chanteurs vont arriver à moduler leur voix, lui en semble incapable et cette façon de chanter est finalement assez usante à la longue, ne permettant pas de ponctuer certains moments dans les titres. D’autant plus que tous les morceaux dépassent les quatre minutes (si on excepte l’interlude Obertura) et qu’au bout d’un moment, on en a un peu ras la casquette.

Au final, Global Madness, le dernier album de Vaffen, est une petite déception puisqu’il n’arrive pas à rendre le moindre morceau mémorable. On reste devant un album de Thrash sans âme, qui enfile les titres à toute vitesse (malgré leur durée) sans jamais essayer de poser une ambiance ou de varier un tant soit peu la rythmique. On écoute donc cet album en l’oubliant de suite après la première écoute et ce n’est pas avec ça et cet artwork dégueulasse que le groupe dépassera les frontières de son pays. Bref, un album plus ou moins manqué, mais que les amateurs de Thrash et Speed apprécieront certainement.

  1. Rebelion
  2. Revolucion
  3. Essence of Disaster
  4. The Disease Called Humanity
  5. D.F.A. – Six Beer Under
  6. La Era de das Màquinas Espirituales
  7. Obertura
  8. In Memoriam
  9. Dios ha Muerto
  10. Sonido del Vicio
  11. Metal Maniac
  12. Cristobal

Note : 10/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=13kjyXtLtWY[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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