avril 20, 2024

400 Days

De : Matt Osterman

Avec Brendon Routh, Caity Lotz, Dane Cook, Ben Feldman

Année: 2015

Pays: Etats-Unis

Genre: Science-Fiction, Thriller

Résumé :

Quatre astronautes sont enfermés dans un simulateur pour tester les effets psychologiques d’un voyage dans l’espace. Lorsqu’ils en ressortent finalement, après 400 jours qui ont vu leur état mental se dégrader, ils découvrent qu’on ne leur a pas tout dit sur cette mission de simulation…

Avis :

Il y a des réalisateurs qui sont boudés des salles de cinéma malgré une filmographie de qualité. On peut par exemple citer Christopher Smith, dont les assez récents Black Death ou Triangle se sont cantonnés au marché du DTV alors que les deux films sont bons, voire très bons. Il faut savoir que les débuts de carrière sont souvent difficiles si l’on n’est pas chaperonné par un grand manitou et que voir son film sortir au cinéma est parfois un chemin de croix. Si des gars comme Neil Blomkamp n’ont pas eu ce souci, puisque protégé par un certain Peter Jackson, pour d’autres, c’est une autre paire de manches. Quid de Matt Osterman ? Inconnu au bataillon pour la plupart, il commence sa carrière avec un film étrange qui attise la convoitise de ceux qui recherchent un certain vertige cosmique. Sauf que Phasma Ex Machina (Ghost From the Machine en version originale) ne verra pas le jour chez nous (du moins pas encore) et que l’on a préféré glisser en VOD (entendez sur Netflix) son deuxième film 400 Days, certainement plus vendable et touchant un public plus large. Sauf qu’au rayon thriller indépendant se déroulant dans l’espace (ou pas, on ne saura jamais), on a déjà vu beaucoup mieux.

Pour la petite histoire, on va faire la connaissance de quatre astronautes, une femme et trois hommes (non ce n’est pas un porno), qui vont faire une expérience unique, rentrer dans un bunker en forme de navette spatiale et devoir cohabiter pendant 400 jours sans en sortir. S’enfonçant sous terre et jouant le jeu de la simulation, lorsque les communications se coupent, le temps devient long. Et c’est lorsqu’un homme étrange arrive à rentrer dans la navette que les choses dérapent sérieusement. Un pitch pour le moins alléchant, qui essaye de trouver un ton juste entre SF et thriller. Le problème, et cela va se sentir dès le début du film avec la présentation des personnages, c’est que c’est complètement fauché et que la mise en scène est très pauvre. Outre des décors minimalistes qui font penser à la maison des secrets d’une télé-réalité dégueulasse, 400 Days peine à convaincre avec une photographie inexistante, des décors pauvres et surtout, aucune idée de mise en scène vraiment percutante. Le film essaye de rendre le tout attractif avec quelques animosités entre les personnages ou des personnalités plus ou moins fragiles, mais on reste dans quelque chose de très académique et qui fait très téléfilm.

Les interactions entre les personnages sont aussi très limites, pour ne pas dire complètement à côté de leurs pompes. On aura droit à la sempiternelle relation amoureuse compliquée entre deux passagers qui se connaissaient auparavant. Mais on pourra aussi voir le gros obsédé bien lourd ou encore le laborantin fragile qui cache un lourd secret. Bref, des protagonistes assez clichés qui rendent les dialogues assez pénibles et certaines situations incompréhensibles. Parfois, ça se bagarre pour rien, et de façon très théâtrale, et à d’autres moments, le film délaisse ses personnages, les faisant disparaître comme par magie. D’ailleurs, la dernière partie du film, quand ils sont à l’extérieur et découvre une Terre désertique et des habitants très étranges, on verra que le réalisateur ne sait pas comment se dépatouiller avec deux des quatre personnages, les faisant disparaitre de façon complètement abrupte et stupide. On restera d’ailleurs scotchés devant la stupidité du gros balourd qui ne pense qu’à niquer une femme qu’il a vu dans son calendrier sexy sans jamais se poser de questions.

Alors on pourrait croire que le film essaye de faire passer des messages en douce, distillant des informations sur ce qui arrive aux astronautes, mais l’ensemble demeure bien trop obscur pour remporter l’adhésion des spectateurs. Si certains essayent d’y voir un quelconque schéma narratif en boucle, d’autres préfèrent la solution du rêve à cause des bruits de fin qui sont les mêmes au début du film quand le « héros » sort de prison. Bref, Matt Osterman tente de jouer au plus malin, mais il échoue de façon assez lamentable, n’arrivant pas à rendre son film captivant, à cause de personnages malhabiles et surtout d’une mise en scène fastidieuse et redondante. De temps à autre, on aura un sursaut d’orgueil avec des moments horrifiques et des flashbacks montrant les malaises des protagonistes. Mais là aussi, c’est un échec, même si ça emprunte à des films comme Event Horizon ou Sphère. Encore une fois, la situation est mal amenée et elle n’aboutit à rien. A titre d’exemple, l’un des personnages dessine sur les murs de sa chambre un immense labyrinthe, mais cela ne servira jamais, ni à l’intrigue du film, ni à la sous-intrigue de la vie personnelle du personnage. Et tout le film est comme cela.

Si on doit y ajouter des acteurs qui manquent de charisme, on va vite se rendre compte que 400 Days est un ratage complet. Il semblerait que Matt Osterman ait ratissé les séries DC, puisque l’on retrouve Brandon Routh et Caity Lotz de nouveau ensemble après DC’s Legends of Tomorrow, et c’est sans surprise que les deux comédiens sont assez mauvais. Le problème, ce n’est pas leur façon de jouer, mais c’est qu’ils ne dégagent rien de particulier et qu’ils ont du mal à faire passer une quelconque émotion. On ne parlera pas du très mauvais et tout bouffi Dane Cook, qui sombre dans les oubliettes de Hollywood, ou encore de Ben Feldman et ses yeux humides qui galère comme un fou. Reste Tom Cavanagh (le méchant puis le gentil dans The Flash) qui semble prendre du plaisir à jouer les fous de service, mais c’est peu de chose.

Au final, 400 Days fait partie de ces films qui font croire qu’ils ont une intrigue intelligente, mais qui ne font que brasser de l’air. Ne se rendant jamais passionnant, accumulant les situations grotesques et les dialogues pénibles, le film de Matt Osterman est une grosse déception dont il semblerait que tout le budget soit passé dans l’affiche, aguicheuse au possible. Bref, on vous déconseille vivement ce film.

Note : 04/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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