avril 16, 2024

Powerwolf – The Sacrament of Sin

Avis :

Les changements de label sont une chose courante dans le milieu de la musique. Que cela soit pour une divergence artistique ou tout simplement pour la fin d’un contrat, il est rare qu’un groupe ne signe qu’avec un seul label, sauf ceux qui ont leur propre label bien évidemment, et parfois cela apporte des changements drastiques dans l’avenir d’un groupe. Prenons un exemple tout simple, Powerwolf. Groupe allemand fondé en 2003 aux alentours de Sarrebruck, rapidement la formation signe chez Metal Blade et va faire quatre albums qui vont se vendre de façon correcte. Le groupe tourne en concert et commence à se faire un petit nom sur la scène métal allemande. Seulement, en 2013 le groupe change de label pour aller vers Nuclear Blast, plus gros que Metal Blade et ça va être le début de l’aventure pour Powerwolf, qui va atomiser les charts allemands et va réussir à s’exporter. Preachers of the Night sera un énorme carton (premier des ventes en Allemagne) et depuis, le groupe n’aura de cesse de prouver son talent et d’accroitre sa fan base. Cependant, si les ventes sont au beau fixe et si le groupe coule des jours heureux en enchainant concerts et festivals, The Sacrament of Sin, leur septième album, semble marquer une perte de vitesse malgré son efficacité. En effet, cela peut paraître incongru, mais ce dernier album, bien que sympathique, ressasse une mécanique un peu trop huilée et ne prend aucun risque, ne créant ainsi aucune surprise.

Le skeud débute avec Fire & Forgive, qui commence avec ce qu’il faut de cloches pour entamer une ambiance un peu dark et qui colle à l’image du groupe. On retrouvera aussi dans ce morceau du synthétiseur et de l’orgue pour appuyer l’aspect très religieux qui sied si bien au groupe. Le titre est rapide, ne laisse aucun répit et s’avère extrêmement efficace, notamment dans son refrain très catchy et dans son petit solo qui fait office de pont. On retrouve toute l’image de Powerwolf avec ce titre, toute l’essence du groupe, et on ne peut que s’en réjouir tant tout cela marche très bien. On peut aussi citer des morceaux comme le hit Demons are a Girl’s Best Friend et sa mélodie à l’orgue hyper entrainante ou encore Incense & Iron, qui s’avère fort plaisant. On retrouvera aussi des morceaux qui sortent un peu de l’ordinaire, comme la jolie ballade Where the Wild Wolfs Have Gone, qui s’avère touchante et plaisante, tout en montrant une autre facette du groupe, à savoir le moment calme et sans gros emballage épique. On remarquera du coup que le groupe est capable de faire des titres sans en faire des tonnes (hormis dans le refrain) et que cela est vraiment bien, car Powerwolf arrive à garder le côté refrain imparable avec une mélodie plus douce. Enfin, difficile de ne pas citer Nighttime Rebel, certainement le meilleur titre de cette galette, qui évoque les années 80 de par sa rythmique et son refrain parfaitement dosé ainsi que son solo tout en tapping.

Cependant, malgré toutes ces bonnes choses, The Sacrament of Sin manque clairement d’ambition et montre que le groupe commence à dangereusement tourner en rond. Outre le fait que la recette soit toujours la même (et même si elle demeure très efficace puisque tous les refrains marchent du tonnerre), on remarquera que même la structure des morceaux est sensiblement pareille. Que ce soit Fire & Forgive, Fist by Fist (Sacralize or Strike) ou encore Demons are a Girl’s Best Friend, la dynamique reste la même, les refrains se basent sur la même rengaine et hormis la mélodie qui change un peu, on reste sur quelque chose de très similaire. Du coup, on a vraiment la sensation que le groupe manque d’inspiration et n’arrive plus à se renouveler. On aura bien la ballade à se mettre sous la dent ou encore Stossgebet qui bénéficie d’un couplet en latin fait de chœurs faisant très ecclésiastique, mais globalement, on tourne vite en rond et ce n’est pas deux ou trois morceaux sur onze qui vont impacter notre ressenti. Si on ajoute à cela le très faiblard Killers With the Cross et les transparents Venom of Venus ou Nightside of Siberia, on obtient un album sympathique, comme toujours avec Powerwolf, mais qui montre un essoufflement flagrant.

Au final, The Sacrament of Sin, le dernier album en date de Powerwolf, est plutôt réussi même s’il contient assez peu d’éléments pour lui. En effet, quasiment tous les morceaux rentrent immédiatement en tête grâce à des refrains imparables et des rythmes rapides, mais globalement, on sent que le groupe a du mal à se renouveler et à trouver des choses différentes à proposer à son public. La recette fonctionne donc encore une fois, mais la surprise commence à retomber, en espérant que pour le prochain album, le groupe trouvera une meilleure inspiration.

  1. Fire & Forgive
  2. Demons are a Girl’s Best Friend
  3. Killers With the Cross
  4. Incense & Iron
  5. Where the Wild Wolves Have Gone
  6. Stossgebet
  7. Nightside of Siberia
  8. The Sacrament of Sin
  9. Venom of venus
  10. Nighttime Rebel
  11. Fist by Fist (Sacralize or Strike)

Note: 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jhK2ev_O-pc[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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